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L’argent est-il vraiment un tue-l’amour ? Dans son ouvrage, “Les bons comptes font les bons amants“, la spécialiste en finances personnelles, Héloïse Bolle nous livre ses conseils pour vivre d’amour et d’oseille. Interview cash.
En principe, quand on s’aime on ne parle pas d’argent ! Dans votre livre “Les bons comptes font les bons amants, vous nous expliquez le contraire ?
Héloïse Bolle : Eh bien si vous voulez continuer à vous aimer longtemps sans nourrir de rancœur l’un vis-à-vis de l’autre, je vous conseille d’en parler très franchement et même assez rapidement! Vous imaginez un couple où l’un trouve normal que l’autre finance tout, et où il ne lui a jamais demandé son avis ?
En réalité, sans le vouloir, dans un couple, on compte plus ou moins consciemment, les attentions de l’un envers l’autre, la participation de l’un et de l’autre aux tâches ménagères, la fameuse charge mentale endossée par l’un ou par l’autre. Souvent, on compte aussi les grandes masses financières, même si on ne le fait pas au centime près.
Si l’un des deux a toujours l’impression de tout assurer sur le plan ménager, par exemple, c’est que la situation est déséquilibrée. Même chose si l’un paye beaucoup et l’autre très peu : soit il y a eu un solide arrangement au départ, et cela veut dire qu’on en a parlé. Soit on n’en a pas parlé et celui qui paye beaucoup subit totalement la situation, avec un grand sentiment d’injustice. A terme, l’histoire finira par exploser en vol.
Vous alertez les couples contre les adages “Ce qui est à toi et à moi” ou “faire les comptes, c’est la mort du couple ?
Héloïse Bolle : Aujourd’hui, on fait des mariages d’amour. L’époque où on épousait le fils du voisin parce qu’on voulait nouer des alliances et agrandir les terres de la famille, c’est fini, et heureusement. Le problème, c’est qu’au moment de se marier ou de s’installer à deux, on oublie totalement de penser à ses intérêts !
Pourtant, il y a tout de même une grande différence entre être vénal et avoir envie d’assurer ses arrières en cas de souci… Ne pas faire les comptes, en réalité, c’est un sport de riches, ou d’inconscients. Je vous l’accorde, le sujet n’est pas très romantique. Mais il est anormal qu’après une séparation, l’un rafle tout et l’autre n’ait que ses yeux pour pleurer. Or dans les faits, cela arrive encore fréquemment, particulièrement chez ceux qui ont vécu longtemps en union libre sans établir de règles claires.
Quant à savoir, précisément, ce qui est à l’un et ce qui est à l’autre, je vous mets au défi de le comprendre réellement le jour où vous vous passez la bague au doigt. Aujourd’hui, quand on se pacse ou quand on se marie avec le régime par défaut, c’est comme si on signait un contrat sans l’avoir lu. Or c’est ce que font 80% des couples qui se marient ! Dans ces cas-là, c’est le code civil qui décide pour eux et ils n’ont aucune idée de ce qui est prévu. Le jour de la séparation, ils tombent de leur chaise. C’est encore plus dramatique si l’un des deux meurt brutalement, car là, il faut aussi faire les comptes, mais cette fois-ci avec les héritiers…
Contrairement aux livres de finances personnelles, vous expliquez les principales problématiques de façon claire, sans nous abreuver de techniques financières et de chiffres. D’ou vous vient cette maîtrise du sujet ?
Héloïse Bolle : J’ai interrogé beaucoup de spécialistes : notaires, avocats et thérapeutes de couple. Je connais le droit de la famille que j’ai étudié pendant mon master en gestion de patrimoine il y a quelques années. Et avant d’être conseillère en gestion de patrimoine, j’ai été journaliste dans la presse économique pendant vingt ans. Or, un des grands défis des journalistes, c’est de parler de sujets complexes sans perdre trop de lecteurs en route ! J’ai essayé d’éviter le jargon. J’ai aussi eu la chance d’avoir beaucoup de témoignages : le simple fait d’évoquer le sujet a régulièrement provoqué des récits nourris.
En conclusion, les règles d’or pour que couple et argent fasse bon ménage ?
Héloïse Bolle : La première des règles de prudence, c’est d’en parler pour qu’il n’y ait pas de malentendu. La seconde, c’est d’avoir son nom sur les actes d’achat immobilier, et de garder des traces des paiements importants. Ca peut paraître évident mais c’est loin d’être le cas partout, même en 2019. Enfin, il faut partager les tâches financières. On n’accepte pas, sous prétexte que l’autre est plus à l’aise avec les chiffres, de le laisser remplir seul la déclaration d’impôts ou aller seul aux rendez-vous avec le banquier. Il faut savoir ce qui se passe dans les finances de son couple.
« Les bons comptes font les bons amants », aux éditions du Cherche Midi, collection Documents, 224 pages, 17 euros.
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