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Quâon le veuille ou non, les classiques Disney passent un Ă un par la case live action. Ces remakes en prises de vue rĂ©elles nâont su convaincre que trĂšs rarement, souvent critiquĂ©s pour leur manque de magie. Depuis le mouvement lancĂ© par Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton ou encore Cendrillon et MalĂ©fique, ces adaptations souffrent toutes des mĂȘmes soucis.
Manque de couleur, de luminositĂ© et dâoriginalitĂ© : ces films fonctionnent uniquement grĂące Ă un charme nostalgique Ă peine respectĂ©. MalgrĂ© les commentaires incessants des spectateurs, la firme de Burbank continue sans cesse sur cette pente glissante. AprĂšs deux Ă©checs cuisants sur Disney+ avec Pinocchio puis Peter Pan et Wendy, difficile de croire en la capacitĂ© du studio Ă offrir un live action digne de ce nom.
Pourtant, voilĂ que La Petite SirĂšne sâapprĂȘte Ă nager jusque dans nos salles de cinĂ©ma. Quatre ans aprĂšs son annonce et trois ans dâune production difficile en pleine pandĂ©mie de Covid-19, le long-mĂ©trage est enfin lĂ et rĂ©serve de belles surprises. Ariel est une princesse au charme intemporel et son histoire fonctionne tout aussi bien aujourdâhui quâĂ sa sortie originale il y a 33 ans de cela.
Un casting comme un poisson dans lâeau
Pour la rĂ©alisation dâun tel long-mĂ©trage, le choix du casting est dâune importance capitale. Donner vie Ă des personnages jusquâalors animĂ©s nâest pas une mince affaire. Si les live action Disney ne sont pas exempts de tous dĂ©fauts, ceux-ci ont cependant su briller par une sĂ©lection dâacteurs impeccables.
Quand il sâagit dâincarner une princesse, de nombreux critĂšres entrent en jeu. Encore plus spĂ©cifiquement dans le rĂŽle dâAriel, qui doit ĂȘtre capable de jouer une grande partie du film en Ă©tant muette. La quĂȘte pour lâactrice parfaite demande donc bien des efforts. âHalle Ă©tait une Ă©videnceâ nous ont confiĂ© les producteurs dans une interview, qui se sont dits âenchantĂ©sâ par lâactrice dĂšs sa premiĂšre audition. Il nâaura pas fallu longtemps pour que le film arrive Ă nous en convaincre.
En plus de chanter divinement bien, Halle est capable de partager des Ă©motions fortes rien que par son regard, son sourire et ses mimiques. Le jeu de lâactrice relĂšve presque de la magie tant elle arrive Ă manifester lâinnocence dâAriel Ă la perfection. Ce talent nous offre Ă©galement lâune des plus belles romances Disney Ă lâĂ©cran tant son alchimie avec Jonah Bauer King, lâinterprĂšte dâEric, est envoutante.
De son cĂŽtĂ©, Melissa McCarthy sâimprĂšgne trĂšs bien du rĂŽle dâUrsula, mais lâon aurait apprĂ©ciĂ© plus dâinspiration drag queen pour son maquillage trop lĂ©ger..
Plus de profondeur
Alors que le long-mĂ©trage dâanimation affiche une durĂ©e de 1h23, la nouvelle version dure quant Ă elle 2h15. Ainsi, lâhistoire essaye de sâĂ©tendre et de dĂ©velopper des aspects inexistants dans le premier film. On comprend notamment que ce film se dĂ©roule dans les CaraĂŻbes, dâoĂč le choix de notre nouvelle vedette. Puisque les filles du Roi Triton reprĂ©sentent les diffĂ©rents ocĂ©ans, celles-ci ressemblent donc aux diffĂ©rentes ethnies de ces rĂ©gions du monde.
Lâoiseau Eureka profite Ă©galement dâun rĂŽle plus important. ChangĂ© dâune mouette en un cormoran, lâoiseau est dĂ©sormais capable de passer du temps sous lâeau afin de partager lâĂ©cran avec SĂ©bastien et Polochon. Seulement, ces nouveautĂ©s ne sont que trop lĂ©gĂšres et paraissent tomber Ă lâeau en cours de route. Ce sentiment dâabandon est tout particuliĂšrement valable pour le nouveau passĂ© dâUrsula, que Disney nous tend subtilement sans lâexploiter rĂ©ellement. Cette excellente idĂ©e nâaboutit Ă rien et nâa aucun impact sur le scĂ©nario : dommage.
Le live-action prend Ă©galement soin dâajouter quelques musiques, mais se sĂ©pare Ă©galement de quelques morceaux. On pense notamment aux deux premiĂšres chansons : Dans les profondeurs de lâocĂ©an et Filles du Roi Triton. Ă la composition, le lĂ©gendaire Alan Menken est Ă©videmment de retour, Ă©paulĂ© par Lin Manuel Miranda, le nouveau chouchou de la firme aux grandes oreilles. AprĂšs avoir donnĂ© du cĂŽtĂ© de Mary Poppins Returns et dâEncanto, le crĂ©ateur de la comĂ©die musicale Hamilton infuse La Petite SirĂšne des sonoritĂ©s latino-amĂ©ricaines auxquelles il a su nous habituer.
Si la nouvelle partition a le mĂ©rite dâĂȘtre sympathique, elle peine malgrĂ© tout Ă faire honneur aux morceaux originaux. La reprise de Partir lĂ -bas ne devrait cependant avoir aucun mal Ă remplacer lâoriginale dans nos esprits. Halle Bailey a du souffle et nous offre de belles rĂ©interprĂ©tations des chansons que petits et grands connaissent par cĆur.
Un océan en demi-teinte
Dans La Petite SirĂšne, Ariel nâa quâune envie : dĂ©couvrir le monde Ă la surface. Alors que SĂ©bastien tente de la convaincre de rester sous lâocĂ©an, sa curiositĂ© lui jouera des tours. Si les qualitĂ©s du monde aquatique ne font aucun doute dans le dessin animĂ©, il nâest pas difficile de comprendre lâenvie de fugue dans le live action. LâocĂ©an est dâun ennui profond. MalgrĂ© des efforts consĂ©quents sur le rĂ©alisme des mouvements corporels et des cheveux, pourquoi nây a-t-il pas de bulles par exemple ?
Atlantica semble ne pas exister, et seules quelques sirÚnes se baladent dans de vastes étendues vides. La fameuse chanson du crabe en devient presque risible alors que les étoiles de mer et autres algues se dandinent sans un seul des instruments mentionnés dans les paroles.
Tout comme les remakes prĂ©cĂ©dents, ces scĂšnes manquent cruellement de couleur. On se retrouve alors Ă attendre le dĂ©part dâAriel avec impatience et fort heureusement, celui-ci ne tarde pas. Câest une fois Ă la surface que le film prend tout son sens, avec une direction artistique vive et de beaux dĂ©cors travaillĂ©s. Le monde sous-marin ne se mouille donc pas : un comble. Si lâon regrette cette dynamique inĂ©gale entre les deux univers, la diversitĂ© des scĂšnes sur la terre ferme nous fait presque oublier cette introduction en demi-teinte.
On pourrait penser que cette diffĂ©rence permet de justifier la fascination dâAriel pour le monde des humains. Seulement, si celle-ci est au dĂ©triment de tout un pan du film, est-elle rĂ©ellement justifiĂ©e ? Contrairement aux versions habituelles que sert Disney sur un plateau dâargent, La Petite SirĂšne a le mĂ©rite de prendre quelques initiatives, sans pousser le curseur jusquâau point de Mulan. Maintenant que le studio est sur la bonne voie, il ne manque plus quâĂ rĂ©ellement appliquer ces bonnes idĂ©es sur les longs-mĂ©trages Ă venir. On a envie dây croire.
Finalement, câest un Ă©trange mĂ©lange de bonnes idĂ©es et de manque dâinvestissement qui laisse parfois un arriĂšre-goĂ»t dâincomplet. Bien quâil sâagisse dâune belle rĂ©invention de lâĆuvre originale, le film souffre encore du syndrome live action de Disney, oĂč la prise de risque est trop discrĂšte.
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