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Présente dans près de 40 villes en France, Deliveroo vient d’ouvrir en banlieue parisienne sa première cuisine partagée Deliveroo Editions en France, pour servir des zones éloignées de restaurants courus.
Il y en a 73 autres dans le monde.
Le site accueille huit restaurants, qui disposent de cuisines de 20 à 25 m2. Une des originalités du concept est de promouvoir des restaurants virtuels, qui n’ont pas à ce jour de présence physique.
Ces cuisines dédiées uniquement à la livraison sont prévues pour des « zones où il existe une forte demande de plats à emporter mais où l’offre de restaurants n’est pas assez fournie », expliquait Deliveroo en avril 2017 lors du lancement du concept. Impossible aussi pour les restaurateurs d’utiliser Deliveroo Editions pour préparer leurs repas puis de les faire livrer par UberEats ou Foodora — ce qui permet à Deliveroo de se différencier et de creuser l’écart avec ses concurrents.
En marge de l’inauguration officielle, Yalayolo Magazine France a rencontré le cofondateur et directeur général de Deliveroo, Will Shu. L’Américain de 38 ans nous a expliqué pourquoi l’entreprise était d’abord une entreprise alimentaire plutôt que de livraison.
Yalayolo Magazine France: Dans une récente étude, UBS prédit que le fait de cuisiner chez soi va disparaître en 2030, parce que les millenials obsédés par les smartphones commandent de la nourriture à travers des applications de livraisons comme Deliveroo. Voulez-vous tuer la cuisine maison?
Will Shu: Non pas du tout. Nous n’avons pas cette ambition. Ce que nous faisons, c’est d’offrir de plus en plus de confort aux gens. Si vous vous intéressez à la cuisine et aux restaurants, il y a 100 ans, seules les personnes les plus riches allaient au restaurant. Il y a 50 ans, avec le fast food, ça a évolué et désormais, les gens dans les pays développés vont au restaurant pour le plaisir. Et pour certains, cuisiner devient un hobby alors qu’il n’était encore qu’une nécessité dans le passé.
Comment voyez-vous le secteur de la restauration dans les 20 prochaines années?
Les robots pourraient changer la façon dont les gens mangent et cuisinent. La méthode mise en place chez McDonalds a été une innovation majeure il y a 50 ans. Mais si vous regardez les restaurants plus traditionnels, ils ne sont pas aujourd’hui différents de ce qu’ils étaient à l’époque.
L’une des prochaines étapes pourrait être l’intervention des robots pour aider les gens en cuisine, remplacer les multiples et petites tâches manuelles réalisées par les chefs comme la découpe des légumes. Je vois un monde où les chefs deviendraient peut être davantage des ingénieurs software et les recettes, des logiciels. Les chefs sont la force créative et les robots pourraient les aider. Ça n’arrivera pas de tout suite mais c’est quelque chose qui est possible. En revanche, on est encore loin de cuisiner à partir de zéro, juste avec des robots.
‘Deliveroo est un succès en France car les goûts des gens ont changé’
Vous avez levé près d’un milliard de dollars depuis votre création et vous employez plus de 1000 personnes dans le monde. Allez-vous bientôt vous introduire en bourse?
Ça arrivera sûrement mais pas tout de suite. Je ne suis pas pressé. Nous avons le cash, le capital et il y a plein de choses que je veux faire avant. Nos investisseurs ont le temps. Ils viennent juste d’investir en septembre dernier. Nous pensons déjà à plein de nouveau services et ils seront tous liés à la nourriture et aux restaurants. On pense aussi à de nouveaux pays.
Avec Deliveroo Editions, on créé le futur. On créé des infrastructures et des logiciels pour aider les restaurants à se développer, à promouvoir des marques virtuelles, ce qui leur permet de tester des choses. C’est bon pour eux et pour les clients.
Vous savez, nous ne nous voyons pas comme une entreprise de livraison mais une entreprise alimentaire. La livraison, c’est juste un mécanisme. Nous sommes obsédés par les restaurants, par le fait de manger et la livraison. C’est pour ça que j’ai créé Deliveroo il y a 6 ans. J’étais déçu par les services de livraison quand j’étais un analyste et que je mangeais devant mon bureau. Ils ne me proposaient pas à la livraison la nourriture que je désirais. Deliveroo a toujours été une question de nourriture. Nous sommes obsédés par cette question: comment obtenir la meilleure nourriture pour nos clients?
Qu’est-ce-que vous aimez en France?
J’aime beaucoup de choses en France. Je viens environ une fois par mois. J’adore la nourriture mais peut être pas de la même façon dont la plupart des Américains l’aiment. Ce qui a été incroyable à Paris, c’est la montée du « premium casual dining ». Quand je suis venu la première fois à 17 ans, il y avait les Michelin étoilés, des brasseries, des kebab et des restaurants vietnamiens mais rien de plus. En 20 ans, on a vu les Parisiens s’approprier les burgers, des ceviches, des burritos, la nourriture thaï, etc. Tout ça, c’est la réelle raison pour laquelle Deliveroo est un succès ici car les goûts des gens ont changé, et ce n’est plus uniquement des dîners formels. J’ai aussi vu ça à Lyon et à Bordeaux.
‘Nous voulons continuer à attirer des ingénieurs français’
Vous avez dû affronter plusieurs conflits sociaux avec vos livreurs, en France et au Royaume-Uni. La gig economy — ou économie du partage — est-elle un problème pour le progrès social et la sécurité de l’emploi?
Ça dépend pour qui. Si vous parlez des 10.000 personnes qui travaillent avec nous au quotidien en France, l’écrasante majorité apprécie. En moyenne, ils travaillent 12 à 14 heures par semaine et gagnent 16 euros par heure. Il s’agit pour nous de flexibilité: vous pouvez travailler quand vous le voulez, avec l’entreprise que vous voulez y compris nos concurrents, vous travaillez quand ça vous arrange. C’est nouveau et je comprends qu’il y ait des critiques mais elles devraient s’intéresser au nombre de gens qui veulent ce genre de travail dans les villes. J’ai été le premier livreur. J’ai fait ce travail tous les jours pendant un an, au moins 4 heures par jour. Je le connais bien.
Je comprends que les gens veuillent des avantages sociaux. La question est de savoir comment offre-t-on ces bénéfices tout en maintenant la flexibilité? Nous avons besoin d’avoir cette clarté de la part des gouvernements dans le monde entier. Nous travaillons avec eux mais ça doit être compatible avec de la flexibilité. Si je devais dire aux gens qu’ils doivent travailler de 9 heures à 17 heures, les lundi, mercredi et vendredi, nous ne ferions pas travailler 10.000 personnes en France.
Deliveroo est basée à Londres. Comment vous préparez-vous et votre entreprise au Brexit ?
C’est un peu différent pour nous en comparaison des entreprises qui importent/exportent ou issues du secteur de la finance. Le plus préoccupant, c’est que le Royaume-Uni conserve sa capacité à attirer des travailleurs aux compétences élevées, tels que des développeurs. C’est un gros sujet qui pourrait être un problème. (…) Nous voulons continuer à attirer des ingénieurs français issus des écoles considérées comme parmi les meilleures au monde.
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