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Le géant automobile japonais Toyota a annoncé jeudi la création d’une co-entreprise avec son compatriote du secteur des télécommunications SoftBank Group afin d’accélérer le développement de nouveaux services de mobilité, avec en ligne de mire la voiture autonome. Les partenariats entre constructeurs traditionnels et entreprises des technologies de l’information se multiplient dans la course à la voiture du futur, qu’ils prédisent électrique, connectée, sans chauffeur et partagée.
Comme aime à le rappeler le PDG de Toyota, Akio Toyoda, qui l’a répété jeudi devant la presse à Tokyo, l’industrie automobile se trouve à un moment décisif de son histoire, «comme il n’y en a qu’une fois par siècle». Et pour survivre face à ses rivaux et aux concurrents venus de la Silicon Valley comme Waymo (Google), il faut nouer des alliances, a-t-il souligné.
Toyota accélère après son investissement de 500 millions de dollars dans Uber
Toyota a récemment mis les bouchées doubles. Après l’annonce en août d’un investissement de 500 millions de dollars dans Uber, il se rapproche cette fois de SoftBank, lui-même présent au capital du groupe américain. L’alliance peut paraître incongrue entre le constructeur historique Toyota, qui se dit lui-même trop rigide, et l’audacieux SoftBank qui multiplie les investissements tous azimuts.
«Vraiment ?» : le PDG de ce dernier, Masayoshi Son, a reconnu avoir été «très surpris» quand il a entendu parler d’une possible collaboration entre les deux entités. «Je me suis dit : il est temps maintenant. C’est une tendance naturelle» de s’associer dans cette coûteuse course technologique, a-t-il poursuivi. L’héritier Akio Toyoda a lui aussi plaisanté sur son côté sérieux, photos glanées sur Internet à l’appui, quand Masayoshi Son, qui a fondé sa propre entreprise, apparaît toujours sourire aux lèvres.
La joint-venture Monet sur pied d’ici avril 2019
Leur compagnie commune, baptisée Monet (pour «Mobility Network»), doit voir le jour d’ici avril 2019, fin de l’année budgétaire, avec un effectif de 30 personnes dans un premier temps. Elle sera détenue à 50,25% par SoftBank et à 49,75% par Toyota, a précisé Junichi Miyakawa, un responsable de SoftBank qui va en prendre la direction. «Au Japon, il n’est pas facile de tester des voitures autonomes sur les routes publiques», a souligné Junichi Miyakawa, évoquant les nombreuses contraintes réglementaires. «Mais nous voulons contribuer à créer» les conditions pour que de tels véhicules deviennent réalité «en introduisant des services de mobilité à la demande», a-t-il ajouté.
Dans un premier temps, Monet prévoit de permettre à des agences publiques et des compagnies privées de réserver des véhicules via une application mobile. Ce type de services pourra aussi être mis à disposition des personnes âgées qui habitent dans des zones reculées, sans accès aux transports publics, un défi dans une société nippone vieillissante. Monet se concentrera d’abord sur l’archipel avant une possible expansion à l’étranger.
«Rattraper le retard»
A plus long terme, à compter de 2025, la société espère déployer des offres en utilisant la navette électrique autonome de Toyota, e-Palette, dont un prototype a été présenté en début d’année. Elle imagine «la livraison de repas préparés en route, le transport de patients à l’hôpital où des examens médicaux pourraient être réalisés dans le véhicule, des bureaux itinérants», détaille un communiqué commun des deux groupes.
L’enjeu est grand : «Dans le domaine de la conduite autonome, le Japon semble dépassé si on regarde les États-Unis, l’Europe ou la Chine», a regretté Junichi Miyakawa. «Les constructeurs automobiles ne peuvent pas tout faire, donc nous devons travailler ensemble. Nous ne voulons pas baisser les bras, nous pouvons rattraper notre retard», a-t-il insisté. Dans la même optique, Honda a divulgué mercredi un investissement de 2,75 milliards de dollars dans Cruise, l’unité de General Motors dédiée à la voiture autonome, un domaine dans lequel le Japonais est sérieusement à la traîne.
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Yalayolo Magazine