[ad_1]
La Cour des comptes se montre pessimiste sur la trajectoire des comptes publics de la France. Leur redressement « semble marquer le pas », souligne l’institution présidée par Didier Migaud dans son rapport public annuel, dévoilé mercredi 6 février 2019.
Après huit ans de baisse, le déficit public devrait s’établir à un niveau proche de celui de 2017, à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2018, puis se creuser à 3,2% cette année.
Initialement prévu à 2,8% du PIB en 2019, le déficit a été revu à la hausse par le gouvernement après l’annonce mi-décembre d’une série de mesures destinées à répondre aux revendications des Gilets jaunes — et qui pèsent environ 11 milliards d’euros sur les finances du pays.
Les Sages de la rue Cambon perçoivent trois risques dans l’essoufflement des efforts de la France pour redresser ses comptes publics :
- L’écart qui la sépare de ses partenaires européens se creuse, ce qui met en jeu « sa crédibilité au sein de l’Union européenne ». La voix de la France pourrait peser moins au sein de l’UE si l’Etat ne parvient pas à maîtriser ses dépenses et son budget, notamment face à l’Allemagne, le bon élève en la matière, citée par la Cour des comptes et dont la dette publique « n’a cessé de se réduire depuis 2012, approchant désormais le seuil des 60% du produit intérieur brut ». La dette de la France frôle de son côté les 100% du PIB ;
- Avec des niveaux d’endettement élevés, « notre pays s’expose aux conséquences d’une remontée des taux d’intérêt que nous savons inéluctable, même si elle sera vraisemblablement progressive », souligne Didier Migaud. Actuellement au plus bas, les taux finiront bien par repartir à la hausse, même si la politique monétaire de la Banque centrale européenne favorise toujours le maintien de taux bas. La France empruntera alors plus cher de l’argent sur le marché, ce qui affectera ses comptes publics ;
- Enfin, l’institution pointe un problème déjà d’actualité mais qui pourrait s’aggraver dans le futur : « faute d’avoir complètement rétabli la situation de nos finances publiques par le passé, les pouvoirs publics ont aujourd’hui moins de marges de manœuvre pour soutenir l’activité du pays et protéger nos concitoyens les plus fragiles« . La population française pourrait donc pâtir d’un Etat moins prompt à répondre aux difficultés économiques et sociales qui traversent notre société.
La Cour des comptes émet en outre des doutes sur la prévision de Bercy d’un déficit public de 3,2% en 2019, estimant qu’elle « est soumise à plusieurs incertitudes ». L’institution évoque un environnement macro-économique « dégradé » depuis la loi de finances de septembre 2018 qui tablait sur une croissance de 1,7% en 2019.
Mais elle constate aussi qu’une partie des mesures de soutien au pouvoir d’achat annoncées fin 2018 (heures supplémentaires, CSG pour les retraites modestes, primes pour les salariés du privé) n’est pas encore intégrée dans la prévision de déficit de l’exécutif, et ce pour un montant estimé à 3,7 milliards d’euros. « Le gouvernement s’est toutefois engagé à les compenser intégralement ultérieurement », rappelle la Cour des comptes.
L’institution donne toutefois l’impression de sérieusement douter de l’exécutif et de sa capacité à tenir le nouveau cap qu’il s’est fixé pour les finances publiques du pays en 2019.
Lire aussi : La croissance a nettement ralenti en 2018 et ressort bien en deçà des prévisions gouvernementales
VIDEO: Cette serre connectée peut fournir des fruits et légumes à 4 personnes pendant un an
[ad_2]
Yalayolo Magazine