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WeWork, devenu The We Company en ce début d’année, veut conquérir une nouvelle catégorie d’utilisateurs. Mettant jusque-là ses espaces à disposition des entrepreneurs en échange d’un abonnement mensuel, le géant américain du coworking a développé une fonctionnalité pour séduire les start-up et les freelances qui souhaiteraient travailler à temps partiel dans les bureaux partagés de WeWork.
Baptisé WeWork Go, ce nouveau service prend la forme d’une application qui permet aux utilisateurs de vérifier en temps réel la disponibilité des bureaux avant de s’y rendre. Une fois arrivés dans l’espace qui leur convient, ils n’ont alors qu’à scanner un QR code à la porte pour la déverrouiller. Dès lors, ils seront facturés en fonction du temps passé dans l’espace sélectionné. S’il offre plus de flexibilité aux utilisateurs, WeWork Go engendre cependant des frais supplémentaires en comparaison d’un abonnement mensuel qui sera plus économique pour un entrepreneur qui passera beaucoup de temps dans les espaces de WeWork. Pour éviter que les locaux ne soient inondés d’utilisateurs éphémères, la firme américaine a indiqué qu’elle surveille de très près les flux d’utilisateurs dans les espaces proposant cette fonctionnalité.
Un service AB testé en Chine via WeChat
Pour l’heure, ce nouveau service est principalement déployé en Chine, pays où WeWork compte actuellement une soixantaine de sites répartis dans une douzaine de grandes villes et nourrit de fortes ambitions. Officiellement lancé ce mois-ci, WeWork Go a été testé pendant trois mois dans 18 sites du géant américain à Shanghaï, qui héberge le siège social du spécialiste du coworking. Plutôt que de créer une application native, WeWork a misé sur un mini-programme WeChat, une forme d’application simplifiée qui fonctionne au sein de la plateforme multi-services la plus populaire de Chine avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs mensuels. Durant les trois mois d’expérimentation à Shanghaï, le groupe américain indique que 50 000 personnes ont eu recours à WeWork Go.
Au-delà de toucher une nouvelle cible de travailleurs, ce nouveau service vise également à contrer Starbucks qui se développe à vitesse grand V en Chine. La marque américaine à la célèbre sirène verte et blanche, qui a construit un réseau de 3 330 enseignes dans l’Empire du Milieu, assure en effet ouvrir en moyenne un Starbucks en Chine toutes les quinze heures. La chaîne de cafés américaine, qui s’est alliée à Alibaba l’été dernier pour faire livrer ses cafés et viennoiseries dans plusieurs villes chinoises, vise les 6 000 points de vente en Chine d’ici 2022. Car comme WeWork, Starbucks se positionne sur le segment du «troisième lieu», notion théorisée dans les années 1980 par le sociologue Ray Oldenburg selon lequel il s’agirait d’un espace de détente entre le domicile et lieu de travail.
Une approche différente de Starbucks
Starbucks a décidé de reprendre cette notion à son compte en proposant à ses clients des cafés au décor chaleureux et dotés de larges fauteuils confortables. WeWork se l’est également approprié pour mettre à disposition des entrepreneurs de grands espaces à l’architecture épurée et du mobilier au design léché. Cependant, l’approche des deux entreprises américaines est différente. Tandis que Starbucks propose un espace où se poser gratuitement pour une durée indéterminée à condition d’acheter un café, WeWork a pris l’équation dans le sens inverse pour offrir du café gratuit à ses membres dans des espaces payants.
Avec WeWork Go, le géant américain du coworking, désormais valorisé 47 milliards de dollars après un investissement de 2 milliards de dollars provenant de SoftBank en début d’année, a peut-être trouvé la formule gagnante pour attirer les entrepreneurs qui préféraient jusque-là se rendre dans un Starbucks, plutôt que de payer un abonnement mensuel chez WeWork. En tout cas, la licorne new-yorkaise croit en ce nouveau service puisqu’il a été déployé dans un de ses nouveaux espaces à Manhattan la semaine dernière.
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Yalayolo Magazine