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- L’Autorité de la concurrence vient d’annoncer ce lundi 16 juillet l’ouverture d’une enquête pour des accords entre distributeurs français.
- Ces alliances concernent les centrales d’achat et elles sont une fois de plus un moyen pour Auchan, Casino, Carrefour et Système U de répondre à Amazon.
- Le but: trouver de l’argent pour investir en R&D et lutter contre l’offensive du groupe de Jeff Bezos.
L’Autorité de la concurrence vient d’annoncer ce lundi 16 juillet l’ouverture d’une enquête pour des accords entre distributeurs français et ce mouvement est en partie lié à l’offensive d’Amazon.
Ces derniers mois, les annonces de partenariats se sont multipliés, notamment en ce qui concerne les centrales d’achat de la grande distribution, avec deux accords phares révélés en avril: d’un côté Auchan, Casino, Metro et Schiever, de l’autre Carrefour et Système U, puis début juillet, Carrefour et le britannique Tesco.
« L’Autorité a décidé de renforcer ses investigations sur ces rapprochements à l’achat et a ouvert, pour chacun de ces accords, une enquête afin d’évaluer l’impact concurrentiel de ces rapprochements à l’achat sur les marchés concernés, tant à l’amont pour les fournisseurs, qu’à l’aval pour les consommateurs », indique l’Autorité de la concurrence dans un communiqué.
Si les alliances aux achats sont courantes, les dernières en date se distinguent des précédentes, écrit l’Autorité, « par leur périmètre plus large incluant un volet international, et parce qu’ils incluent non seulement des produits à marque nationale (MDF) mais également des produits à marque de distributeurs (MDD). »
Autrement dit, ces accords concernent potentiellement « une part significative » des produits de grande consommation.
Une réponse à Amazon
Alors que la guerre des prix fait toujours rage, les distributeurs ont multiplié les alliances ces dernières années pour mieux négocier leurs prix d’achats et préserver leurs marges. Mais plus largement, ces partenariats s’inscrivent surtout en réponse aux géants du e-commerce, et au premier d’entre-eux, Amazon.
« Pour rivaliser, la grande distribution doit investir massivement dans la R&D (recherche et développement, ndlr) —jusque là plutôt délaissée par le secteur. Mais cette R&D coûte cher et pour la financer, les enseignes doivent réaliser des économies sur d’autres postes, d’où ces alliances aux achats« , explique le spécialiste de la grande consommation, Yves Marin, associé au cabinet Bartle.
Ces alliances entre concurrents présentent néanmoins plusieurs risques, identifiés par l’Autorité de la concurrence lors d’un avis rendu sur des accords précédents en 2015:
- Les échanges d’information peuvent amener les membres d’une même centrale d’achat à être au courant de leurs prix d’achat respectifs, des remises obtenues ou des lancements promotionnels.
- Une homogénéité des prix d’achat des principaux produits, voire des autres postes de coûts comme la logistique. Un tel « accroissement de la symétrie des coûts peut favoriser une collusion sur le marché de la distribution de détail », estime le gendarme de la concurrence.
- Ces accords de coopération « pourraient réduire l’incitation des partenaires à se faire concurrence sur l’affiliation de nouveaux magasins », relève encore l’Autorité.
Dans le cadre de cette enquête, qui pourrait durer plusieurs mois, cette dernière invite les fournisseurs « qu’ils soient concernés ou non par ces rapprochements, à se rapprocher d’elle afin de lui faire part d’éventuelles préoccupations qu’ils pourraient avoir sur leurs effets », via un mail dédié: enquete.regroupementachat@autoritedelaconcurrence.fr.
‘La distribution est au pied du mur’
Malgré le côté un peu schizophrène qui conduit à s’allier à un concurrent, la distribution n’a pas le choix. « Le rachat de Whole Food par Amazon en juin 2017 a créé un véritable électrochoc dans le secteur », rappelle Yves Marin.
« Google, Amazon et Alibaba sont trop puissants. Face à eux, la distribution n’a pas le choix que de se réinventer. La crise est un stimulus et c’est en étant au pied du mur qu’on trouve les ressources pour faire évoluer son business model. »
Les mutations ne se cantonnent pas aux achats. Les annonces de partenariats, consolidations, diversifications fusent. Franprix lance régulièrement de nouveaux concepts de magasins de proximité. Leclerc teste la revente de produits d’occasion et lance une offre de fourniture d’électricité. Darty va implanter des espaces chez Carrefour…
Un stratégie tous azimuts qui conduit même la grande distribution à se tourner vers sa principale menace, celle des poids-lourds du web — avec des annonces récentes de partenariat entre Carrefour et Google, Amazon et Monoprix et Alibaba et Auchan.
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