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Ryanair va connaître ce vendredi 28 septembre sa troisième grève en trois mois, perturbant les déplacements de dizaines de milliers de personnes en Europe.
Le directeur marketing Kenny Jacobs a précisé que 30.000 passagers seraient cloués au sol vendredi et que 190 vols sur 2400 seraient annulés.
Le personnel de la compagnie à bas coûts a d’ores et déjà prévenu que ce mouvement pourrait se reproduire régulièrement jusqu’à ce que que leurs revendications.
En août, en pleine saison estivale, près de 400 vols avaient été annulés après un premier mouvement fin juillet.
Les syndicats de personnels navigants de Ryanair en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Portugal et en Espagne prévoient un arrêt de travail de 24 heures le 28 septembre. Ils entendent reconduire leur mouvement tous les mois jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
Ils veulent contraindre la compagnie à accepter des contrats locaux au lieu de contrats s’appuyant sur le droit du travail irlandais, réputé moins avantageux pour les salariés.
Bruxelles rappelle le droit social à Ryanair
Ce mercredi 26 septembre, Bruxelles en a profité pour à Ryanair le doit social dans l’Union européenne.
Lors d’une réunion avec le directeur général Michael O’Leary, la commissaire européenne pour l’Emploi et les Affaires sociales Marianne Thyssen a ainsi rappelé que les règles de l’UE en matière de contrats de travail pour les équipages mobiles étaient claires. « Ce n’est pas le pavillon de l’avion qui détermine le droit applicable. C’est le lieu que quittent les travailleurs le matin et où ils reviennent le soir (…) », a-t-elle dit.
« Le respect du droit de l’Union n’est pas un élément sur lequel les travailleurs devraient être amenés à négocier, pas plus qu’il ne peut se faire différemment d’un pays à l’autre », poursuit Marianne Thyssen dans un communiqué.
Ryanair emploie des salariés à travers l’Europe sous des contrats de droit irlandais, mais certains syndicats réclament à ce qu’ils bénéficient de contrats locaux soumis au droit de leur pays d’activité.
Ryanair a proposé d’appliquer à partir de mars 2020 la réglementation belge du travail pour ses employés en Belgique. Le syndicat CNE a jugé cette proposition inacceptable, estimant qu’elle ne concernerait que la moitié des personnels navigants
Le directeur général Michael O’Leary, qui a adopté une ligne dure face aux revendications syndicales, a été massivement reconduit au conseil d’administration lors de l’assemblée générale annuelle de Ryanair qui s’est tenue voici cinq jours.
Ryanair pourrait réviser ses capacités si la grève persiste
Conséquence de ces mouvements, Ryanair envisagera de réduire son objectif de croissance des capacités pour cet hiver et l’été prochain si la grève persiste, a déclaré mardi un responsable de la compagnie aérienne.
« Ces grèves inutiles à répétition portent préjudice à l’entreprise Ryanair et à la confiance de notre clientèle alors même que les prix pétroliers augmentent fortement et si elles se poursuivent, il est inévitable que nous devions réexaminer notre croissance des capacités cet hiver et à l’été 2019 », a déclaré le directeur du marketing Kenny Jacobs.
La première compagnie aérienne low-cost européenne avait dit en juillet qu’elle projetait une croissance annuelle du trafic passagers de 7% au nombre de 139 millions sur l’exercice clos fin mars 2019 et de 9% à 152 millions sur l’exercice clos fin mars 2020.
Mais elle a observé que les grèves survenues depuis la reconnaissance des syndicats en décembre 2017 avaient affecté les réservations tandis qu’une forte hausse des prix pétroliers menaçait de renchérir ses coûts.
Ryanair avait déjà réduit ses capacités projetées en septembre 2017 pour l’été 2018, une pénurie de pilotes ayant abouti à l’annulation de milliers de vols.
Mais la compagnie aérienne avait alors expliqué que son ambitieux plan de croissance visant à transporter annuellement 200 millions de passagers d’ici 2024 n’était pas remis en cause.
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