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A quoi ça sert d’aller au bureau à vélo, de trier ses poubelles et d’acheter son alimentation en vrac si on travaille pour une multinationale dont les activités sont extrêmement polluantes? Cette question de cohérence est au coeur du « Manifeste étudiant pour un réveil écologique« . Mis en ligne le 27 septembre par six étudiants de grandes écoles françaises, il a franchi les 20.000 signatures d’étudiants le 30 octobre, et l’immense majorité d’entre eux sont étudiants en grande école.
Ainsi, plus de 770 étudiants d’AgroParisTech, 500 élèves de Polytechnique, 480 de Centrale-Supelec… ont déjà signé ce manifeste. Une pénétration importante au vu du nombre total d’étudiants dans ces écoles et au fait que se sont des établissements peu politisés, où l’on n’a pas l’habitude de trouver ce type d’action militante.
Une équipe de six personnes a rédigé ce manifeste entre mars et septembre en s’appuyant sur les commentaires de centaines d’étudiants contributeurs.
Marie Gillet est l’une des six corédactrice. Elle vient de finir ses études d’agronomie à AgroParisTech et a raconté à Yalayolo Magazine France l’histoire de ce manifeste et ce qu’elle en attend.
Yalayolo Magazine France: Marie, vous avez fait partie du noyau d’étudiants à l’origine du projet, quel en a été le point de départ?
Marie Gillet: « Nous nous sommes rendus compte en discutant entre nous que nous étions nombreux à avoir conscience que les choses ne vont pas bien, à la fois en matière d’environnement et en termes d’accroissement des inégalités sociales. Certains étudiants se sentent très concernés par le sujet. Mais que fait-on au quotidien? Et que peut-on faire? Quels sont nos moyens d’action? On s’est dit qu’on pouvait fédérer notre génération pour qu’elle y réfléchisse. C’est comme ça qu’est né ce manifeste. Nous y dressons le constat que malgré les multiples appels de scientifiques et les dégâts déjà constatés, nous courrons toujours à la catastrophe environnementale et humaine, et qu’il faut agir. »
Signer ce manifeste n’engage à rien de concret, qu’attendez-vous des étudiants signataires?
« Nous étions à la recherche d’un consensus qui pourrait toucher le plus de monde possible et pas que les écologistes militants. Le manifeste est volontairement pas contraignant, mais les signataires prennent l’engagement moral de réfléchir aux conséquences de leurs actions et notamment au choix de leur futur employeur en sortant d’école, pour aller vers les plus vertueux. On ne critique pas une entreprise en particulier. La question n’est pas de faire une liste des bons et des méchants. Libre à chacun de décider de travailler chez Total pour le changer de l’intérieur ou chez Greenpeace pour être contre-pouvoir, ce qui compte est que chacun se pose la question, avant de postuler, de la responsabilité sociétale de la structure qu’il vise, de ce qu’il pourra faire une fois en poste. Il n’y a pas une voie unique. Et pour ceux qui veulent réaliser des actions concrètes, nous proposons une liste de choses à faire en faveur de l’environnement et d’un changement de modèle économique.
Les signataires étudient pour la plupart dans les plus prestigieuses écoles de France. Beaucoup d’entre eux seront les dirigeants de demain. Quel poids cela peut-il avoir sur les entreprises, qu’espérez-vous d’elles?
« Nous sommes jeunes mais pas naïfs et nous sommes non seulement les futurs collaborateurs des entreprises mais aussi leurs futurs clients et partenaires. Je pense qu’elles ont vraiment intérêt à écouter ce que notre génération a à dire pour suivre ou même prendre de l’avance sur les changements sociétaux. L’élan donné par ce manifeste va, j’espère, faire réfléchir les comités de direction. Ils doivent se poser la question. Sont-ils fiers de ce que fait leur entreprise pour la société? Pour cela, nous allons aussi jouer sur les réseaux alumni de nos grandes écoles [Ndlr. réseaux d’anciens élèves] pour relayer notre message et toucher les entreprises. »
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Yalayolo Magazine