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Scrutées par les institutions, les entreprises et les investisseurs, les annonces du Fonds monétaire international (FMI) sont toujours très attendues. Celle de mardi dernier n’a pas échappé à la règle. Au titre de son rôle de surveillant, l’institution financière a passé au crible la politique économique française de l’année 2020. Elle a salué la réponse des autorités françaises à la crise économique due au Covid-19, mais a alerté sur la « montée forte de l’endettement des entreprises« , indique l’AFP.
La France a réussi à « sauver » son économie en 2020
Rarement encensée par le FMI, la stratégie économique française a pourtant récolté quelques compliments de l’institution pour « sa réponse rapide et souple à la crise, qui a permis de soutenir les ménages et les entreprises et de limiter le poids économique de la crise ». Il faut avouer qu’entre les prêts garantis par l’État, la mise en place d’un fonds de solidarité ouvert aux indépendants et les dispositifs de chômage partiel, la tête de l’État a redoublé d’efforts pour éviter une hécatombe de faillites. Autre point positif souligné par le FMI, le plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé « en particulier pour ses politiques d’investissements verts riches en emplois. » Ces investissements couplés à une reprise de certains secteurs devraient permettre au PIB français de réaliser un rebond de 5,5% en 2021 – 0,5% de moins que l’estimation du gouvernement français de 6%.
Le secteur bancaire s’est lui aussi montré à la hauteur grâce aux « coussins confortables » dont les banques disposaient qui leur a permis de répondre aux demandes de crédits des entreprises dans le besoin. « Ce rapport du FMI atteste du fait que nous avons su protéger notre économie et le pouvoir d’achat des Français. Nous avons adapté nos dispositifs de soutien économique, en fonction de la situation sanitaire », analyse le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans un communiqué.
Mais cette vision positive de 2020 ne doit pas faire oublier les menaces qui perdurent pour 2021.
Redoubler d’efforts en 2021
La France figure parmi les pays durement touchés par le Covid-19 comme le souligne le FMI dans son rapport. Cette crise, sanitaire comme économique, est loin d’être dernière nous. L’institution financière appelle à la prudence et pointe d’éventuels points d’échauffement. « Les perspectives de croissance restent encore très incertaines (…) en raison surtout de l’évolution de la pandémie. »
Un fort risque d’insolvabilité des entreprises est à prévoir en raison de « la montée forte de l’endettement des entreprises, due à l’octroi de prêts garantis par l’État » pour un montant de 130 milliards d’euros depuis le début de la crise, et « l’important déficit de fonds propres des entreprises« , rapporte l’AFP. Le taux d’endettement des entreprises a atteint 84,7% du PIB, un ratio supérieur à la moyenne européenne de 67,2% d’après les chiffres de la Banque centrale.
Les défaillances d’entreprises, en baisse en 2020, pourraient avoir d’importantes répercussions sur les banques si elles explosaient. Il est donc essentiel de trouver des solutions pour y palier. En ce sens, le mécanisme de prêts participatifs évoqués par le gouvernement pour soutenir les fonds propres des entreprises, semble une bonne solution aux yeux du FMI.
Dernier écueil pointé par le FMI : la situation des travailleurs peu ou pas qualifiés qui ont subi la crise de plein fouet. Il invite ainsi la France à « poursuivre son programme de réformes afin de réduire le chômage structurel et de relever le taux d’activité, en particulier des jeunes, à moyen terme. »
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