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GettyImages-1210300594 | Source : GettyImages
La Covid-19 a depuis un an, rebattu les cartes de la collaboration en entreprise. Slack, Zoom, Teams, le choix est grand, mais l’indécision des utilisateurs l’est encore plus. A l’heure où le télétravail est devenu la norme et le présentiel l’exception, les plateformes collaboratives se livrent à une guerre sans merci pour obtenir les faveurs des entreprises du monde entier.
Le télétravail bouleverse les codes de la collaboration
Cela fait maintenant un an que l’organisation des entreprises a été bouleversée. Le confinement a accéléré le passage massif des salariés au télétravail, et les géants du numérique entendent bien ne pas manquer cette opportunité. Avant la crise, le marché de la collaboration était relativement figé, avec de grands acteurs spécialisés comme Webex de Cisco, Teams de Microsoft ou Zoom, mais aucun n’avait une emprise totale sur le marché.
La crise sanitaire a tout changé, et en l’espace de quelques semaines voir quelques jours, des milliers d’entreprises ont dû revoir leur stratégie collaborative. Les réunions ont laissé place à des « call » et des « visio-conférences », et des entreprises relativement inconnues sont entrées dans le quotidien de millions de personnes. A l’instar de Zoom, qui a multiplié son nombre d’utilisateurs par trente, entre décembre 2019 et Avril 2020, passant ainsi de 10 millions à 300 millions d’utilisateurs. Le marché de la collaboration en ligne grossit à la fois en volume et en valeur, et des budgets précédemment alloués aux déplacements professionnels, ont sans nul doute, été transférés vers les éditeurs de logiciels.
Dans cette guerre des plateformes, certaines entreprises ont pris du retard. Pour tenter de rattraper Zoom, Google a lancé, fin avril, une version gratuite et grand public de Meet, son service de visioconférence. Facebook, qui n’avait tout simplement pas d’outil de visioconférence avant la crise, a lancé au même moment Rooms, avant de l’intégrer en juin, à sa plateforme WorkPlace. Finalement, c’est Salesforce, qui se lance à son tour dans la course effrénée de la collaboration. Il y a quelques semaines, l’entreprise américaine, spécialiste des technologies de relation client, annonçait racheter Slack pour 27,7 milliards de dollars. Un moyen de concurrencer Microsoft, détenteur d’Outlook et de Teams.
L’émergence d’un nouvel écosystème des plateformes
Aujourd’hui, quatre des cinq plus grandes entreprises au monde sont des plateformes : Amazon, Apple, Google et Microsoft. Cependant, seulement deux d’entre elles se concentrent sur la collaboration en entreprise, Google et sa G Suite (Gmail, Gmeet, Gdrive…) et Microsoft avec, entre autre, Teams. Avec son rachat de Slack, leader de la messagerie collaborative en entreprise, Salesforce vient de redistribuer les cartes et son ambition de concurrencer Microsoft devient évidente. L’étau se resserre autour du père de Windows, qui a pourtant une longueur d’avance sur ses concurrents.
En effet, sa solution Teams, est un savant mélange de Slack et de Zoom. Teams, c’est à la fois, la voix, la vidéo, et la messagerie instantanée. Le vice-président de Microsoft, Judson Althoff, a d’ailleurs déclaré qu’il pensait que « Teams était l’expérience utilisateur du futur, la façon dont les personnes voudront travailler ». Une déclaration audacieuse mais qui démontre la volonté du géant américain de créer plus qu’une simple « suite de collaboration ». Il n’est désormais plus seulement question de ce que Teams permet de faire, mais de ce qu’on peut y intégrer. Teams est multiplateforme, et fonctionne sur n’importe quel outils numérique (PC ou mobile), cette solution a aujourd’hui le potentiel, d’être un nouveau Windows pour Microsoft.
Salesforce ne possède pas encore cette puissance, bien que le rachat de Slack mette clairement en lumière la tension qui existe entre des services autonomes spécialisés dans une tâche, et des suites complètes de logiciels, qui intègrent une gamme de services. Dans cette guerre des plateformes, Slack était essentiel à Salesforce pour rester dans la course. La plateforme de communication agira comme une colonne vertébrale numérique et reliera toute une série d’applications. Par ce rachat, Salesforce affirme son ambition de s’attaquer à la suite de solutions collaboratives de Microsoft. Le géant du CRM compte utiliser Slack comme locomotive pour créer sa propre gamme de logiciels.
Alors que la pandémie de la Covid est loin d’être terminée, de plus en plus de travail sont automatisés, le télétravail est devenu la norme et il faudra pouvoir répondre aux défis que cela engendre. Par ailleurs, de nombreux secteurs d’activité présente leurs propres spécificités, auxquelles des entreprises comme Salesforce et Microsoft devront répondre. Lier des services spécialisés à leurs solutions pré-existantes, deviendra alors une nécessité.
Le but ultime de Microsoft et Salesforce, est de créer et de proposer une solution complète, où tous les outils collaboratifs, dont une société à besoin, sont regroupés. Ainsi, leurs entreprises clientes, n’auront aucun besoin de sortir de l’écosystème créé pour elles. Et c’est bien là l’origine de cette guerre des plateformes : la volonté d’être l’unique fournisseur de logiciels pour des milliers d’entreprises et ainsi annihiler toute concurrence.
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