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On serait tenté de croire que les cas d’usage liées aux données spatiales sont très limités. Mais, depuis une poignée d’années, la diversité tend à s’exprimer au sein de l’écosystème français. La SpaceTech est à l’origine de solutions multiples, à même de répondre à des problématiques soulevées par des domaines aussi variés que l’agriculture, les transports ou encore les assurances. Signe de cette percée : quelque 35 startups ont levé un total de 260 millions d’euros depuis 2018, selon les calculs du Centre national d’études spatiales (Cnes). Cette structure publique, créée en 1961 dans le but de coordonner les activités et financements français du secteur, anticipe ainsi une forte progression de l’intérêt pour les données satellitaires, notamment. De quoi favoriser l’émergence de champions tricolores, alors que des difficultés persistaient début 2020.
Des investissements plus lourds et réguliers
Les informations spatiales prennent une autre tournure avec l’avènement de l’intelligence artificielle. De plus en plus d’acteurs s’en emparent en vue de finalités diverses, poussant la SpaceTech à sortir peu à peu du seul champ du développement d’infrastructures – au premier rang desquelles, les satellites. « Nous constatons une accélération de l’exploitation des données produites dans le cadre des programmes européens Copernicus et Galileo, depuis 5 ou 6 ans. Une cohorte de startups s’est constituée pour mettre ces dernières au service des professionnels et particuliers », explique Christelle Astorg-Lepine, chargée de projet Connect by Cnes, une structure visant à démocratiser et stimuler le développement de ces usages nouveaux.
L’exploitation des données spatiales en temps réel permet ainsi à l’AssurTech Descartes Underwriting, qui a levé 15,7 millions d’euros en septembre 2020, de modéliser l’évolution du risque climatique selon les régions. Forte d’accords avec l’Agence spatiale européenne (ESA), qui l’incube, mais aussi avec ses pendants américains (NASA) et japonais (JAXA), la startup et sa solution permettent aux assureurs de caractériser l’ampleur du phénomène et d’y apporter une réponse plus rapidement. « Des investissements aussi importants dans des jeunes pousses du secteur étaient encore inimaginables, il y a quelques temps. Cela commence à prendre, uniquement du fait de la pédagogie réalisée pour expliquer l’intérêt des données spatiales et faire connaître les innovations », estime Christelle Astorg-Lepine.
Répondre aux enjeux du 21e siècle
Pour faciliter la prise en main des données spatiales par les entrepreneurs, le Cnes s’est doté d’un programme capable de parler « le langage des startups ». « L’idée est de faire mûrir des projets à présenter dans le but de convaincre les investisseurs privés et collectivités territoriales du potentiel de ces informations », indique la chargée de projet, qui affirme que cette structure spécifique « aborde les choses différemment » par rapport au Cnes. Celle-ci a, par exemple, appuyé la jeune pousse francilienne SpaceSense par le biais de son « Space Ticket ». « L’accompagnement nous a donné accès à du financement via Bpifrance, ainsi qu’à un suivi technique sur certaines solutions que nous développons », détaille Sami Yacoubi, co-fondateur, mettant en avant la récente levée de fonds la société d’un million d’euros.
« Aucune industrie, à l’exception du militaire et des énergies fossiles, n’utilisait l’imagerie satellite à son plein potentiel. Combinée à l’IA, elle représente pourtant une technologie puissante pour répondre aux enjeux du 21e siècle », estime le dirigeant, dont l’objectif premier est de rendre cette dernière accessible aux petites entreprises de l’agriculture. SpaceSense a ainsi créé un modèle permettant à l’Espagnole Plantae, spécialiste de l’irrigation, de déterminer l’humidité des sols à 30 cm de profondeur avec une précision de 90 %. De quoi réduire les coûts des exploitants agricoles, en baissant leurs factures en matière d’achats de capteurs ainsi que de consommation d’eau.
Vers une amplification du phénomène ?
« L’an prochain, nous irons sur des marchés comme l’assurance et l’environnement », affirme Sami Yacoubi, qui estime que les progrès de miniaturisation des composants de satellites et la réduction du coût d’accès à l’espace – grâce à Space X, notamment – amplifieront encore la généralisation de l’exploitation des données spatiales par les PME « d’ici à une dizaine d’années ». Même constat pour la startup Kayrros, selon qui « le spatial passe à un usage multiforme pour la prise de décision économique et opérationnelle des acteurs privés ». « C’est une tendance lourde, similaire au passage du GPS d’un strict usage militaire à d’infinis cas d’usage », illustre Julien Camus, directeur administratif et financier, qui précise lever des fonds en vue d’une série C. La jeune pousse, qui a déjà collecté 30 millions d’euros lors de précédentes opérations, a mis au point une plateforme qui permet aux décideurs de visualiser en temps réel le statut de leurs actifs industriels.
À noter que Connect by Cnes organise tous les deux ans le hackathon « ActInSpace » afin de permettre à des startups de s’emparer des brevets de grands groupes tels que Thales ou Airbus. En 2018, 17 d’entre elles, issues de différents pays à travers le monde, avaient été retenues pour concevoir des applications de toutes pièces. Côté incubation, le programme devrait prochainement voir la création de divers projets dans le domaine de la mobilité – tels que la localisation des trains de la SNCF « au centimètre près ».
Vous êtes une SpaceTech ? Répondez à ce questionnaire pour figurer dans un futur panorama du secteur. N’hésitez pas à le partager avec d’autres startups concernées.
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