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Le coronavirus parasite depuis le mois de janvier tout le tourisme mondial, les Chinois faisant partie du plus gros contingent de voyageurs au monde. La Chine continentale, peuplée de quelque 1,3 milliard d’habitants, est le premier « émetteur » de touristes au monde, avec près de 150 millions de voyages à l’étranger en 2018 — alors que seuls 10% des Chinois ont un passeport. Au total, 149,7 millions de voyages à l’étranger de Chinois ont été enregistrés en 2018, selon les dernières données de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), un nombre qui a triplé en 10 ans.
Devenue une des plateformes pour se loger les plus utilisée dans le monde, Airbnb pâtit déjà de cette situation. L’entreprise a décidé d’étendre l’impossibilité de réserver un logement à Pékin, du 29 février au 30 avril. Airbnb a précisé qu’il rembourserait les hôtes et clients et leur permettait d’annuler sans frais leurs séjours en Chine. Dès lors, l’épidémie pourrait avoir une réelle incidence sur les revenus d’Airbnb au premier trimestre, et à terme, le virus pourrait même perturber l’une des introductions en Bourse les plus attendues parmi les nouveaux géants du numérique que sont Uber, Lyft ou Slack.
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L’activité d’Airbnb aurait déjà été affectée à près de 80% en Chine
Fondée en 2008, l’entreprise revendique un réseau de sept millions de logements répartis dans 100 000 villes et 191 pays. Airbnb a indiqué qu’elle prévoyait de s’introduire en Bourse en 2020 — au troisième trimestre selon le Wall Street Journal — mais des sources ont indiqué au quotidien américain que ce timing pourrait être perturbé pour deux raisons : ses résultats financiers mais aussi le coronavirus. Airbnb aurait enregistré une perte de nette de 322 millions de dollars sur les neufs premiers mois de l’année, contre 200 millions de dollars de bénéfices en 2019, selon le quotidien financier, faisant douter des investisseurs. Son chiffre d’affaires était de 1,65 milliard de dollars au troisième trimestre 2019.
Mais un éventuel report pourrait également être engendré par le coronavirus : l’activité d’Airbnb aurait déjà été affectée à près de 80% en quelques semaines en Chine, selon le WSJ. Potentiellement, si Airbnb doit prolonger sa politique de cas de force majeure dans les prochains semaines et mois, sa rentabilité pourrait être touchée. Or des investisseurs ont déclaré au WSJ qu’une baisse de la rentabilité de l’entreprise pouvait affecter le processus d’introduction en Bourse car l’intérêt des actuels et futurs actionnaires serait moindre. C’est la mésaventure qu’a connue WeWork en septembre dernier.
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Ce serait un caillou dans la chaussure d’Airbnb, valorisée 31 milliards de dollars il y a un an. D’autant plus que la plateforme, en conflit avec huit villes européennes, a consenti de gros efforts financiers et diplomatiques pour devenir l’une des rares entreprises technologiques occidentales autorisées à opérer en Chine. Au début du mois, Yalayolo Magazine rappelait plusieurs faits à ce sujet : la filiale chinoise d’Airbnb — Aibiying — partage des données d’hébergement avec le gouvernement chinois et a annulé des invitations lors d’événements politiquement sensibles. Airbnb a déclaré que c’était pour se conformer aux lois locales et a dit à Yalayolo Magazine qu’elle voulait être « de bons voisins ».
De plus, Airbnb a rendu sa plateforme plus accessible au gouvernement et aux utilisateurs chinois avec un service clientèle 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 en mandarin, ainsi que la possibilité de payer via les applications mobiles AliPay et WeChat, les deux principaux modes de paiement en Chine.
Le bilan de l’épidémie du nouveau coronavirus a dépassé mercredi les 1 100 morts, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) disant redouter une « très grave menace » pour la planète, même si le nombre journalier de nouvelles contaminations diminue.
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Yalayolo Magazine