[ad_1]
Les entreprises tentent de contenir les effets de la crise pour survivre, les VCs parent au plus pressé en chouchoutant leurs participations. Pour ceux qui avaient la chance d’avoir investi dans des produits financiers, c’est un brusque retour à la réalité : la Bourse a connu un plus bas historique, mettant à mal les investisseurs, et le marché immobilier neuf est à l’arrêt avec la suspension de nombreux chantiers. Après l’effondrement de l’économie réelle, les épargnantes et épargnants doivent-ils craindre un krach financier et réévaluer leur stratégie de placement ?
Pas nécessairement. Pour ceux qui détenaient déjà des actifs, « cela n’aurait pas de sens de vendre les placements que l’on a » , tempère Guillaume-Olivier Doré, CEO fondateur de la startup MieuxPlacer.tech. « Si les valeurs ont baissé dans un premier temps, les indices jouent au yoyo parce qu’ils n’ont plus de référentiel et se stabilisent aujourd’hui à des niveaux pas si catastrophiques que ça. » L’entrepreneur cite l’adage qui veut « qu’on ne rattrape pas un couteau qui tombe » . Comprendre : « en retirant ses billes aujourd’hui, on est certain de sa perte. Mais l’économie va nécessairement se remettre en marche entre juin et septembre, donc il n’y a pas lieu d’adopter une posture défensive » .
Et comme la meilleure défense, c’est l’attaque, il est même temps pour les investisseurs… de songer à remettre au pot pour faire fructifier leur épargne ! « Le prix moyen d’acquisition est en forte baisse, ce qui implique que la performance globale du portefeuille d’actifs sera plus intéressante » , analyse de son côté Thomas Perret, fondateur de Mon Petit Placement. Avec un avertissement : ne pas vouloir absolument investir au moment où les titres touchent le fond pour optimiser son rendement. « Il vaut mieux lisser son point d’entrée. Cela permet de profiter de la baisse du marché tout en entrant de manière fractionnée » , note encore l’entrepreneur. Cela permet à l’épargnant de diversifier progressivement ses placements vers des produits à risque, sans être obnubilé par l’évolution du cours du produit.
La Bourse et l’immobilier essuient des pertes
Oui mais alors, vers quels produits se tourner ? Le marché boursier ? « Le marché des actions a déjà subi des pertes très importantes ; quand il y aura un rebond, il sera tout aussi important » , anticipe le fondateur de Mon Petit Placement. Guillaume-Olivier Doré conseille lui aussi de garder les cours de Bourse à l’oeil : « l’avantage de la cotation est que le titre est liquide ; l’inconvénient que le potentiel de plus-value est moins important… mais il reste attractif en ce moment » .
Une idée toujours plus judicieuse que de se tourner vers l’immobilier, à la peine actuellement. « Les Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) avaient le vent en poupe mais les experts ont du mal à évaluer l’impact de la crise » , avertit Thomas Perret. Tandis que le fondateur de MieuxPlacer.tech prévoit « un effet dévastateur » de la crise. « Les investissements dans la pierre pour des locations de courte durée vont prendre un coup dans l’aile. Les locations s’arrêtent et les investisseurs ne pourront pas absorber six mois sans loyers. Il y a donc des quartiers entiers où les prix vont s’effondrer parce qu’il y aura beaucoup de biens à vendre en même temps. »
Le non coté, la séduisante alternative
Les entreprises seront-elles les grandes perdantes de ces placements financiers ? Le marché non coté, déjà risqué habituellement, semble être devenu un terrain miné en période de crise. Pour autant, la chute des indices boursiers « a montré l’importance d’investir dans le non coté » , relativise Jérémie Benmoussa, président de Financement Participatif France. « Même s’il fait aujourd’hui face à beaucoup d’incertitudes, le non coté reste un bon produit face aux aléas des marchés, qui réagit avec souplesse et agilité. »
Un credo appliqué autant que possible par les business angels, pourtant mobilisés pour aider leurs participations. « Dans ce contexte particulièrement, il faut continuer à investir, plaide Florence Richardson, présidente de Femmes Business Angels. Les processus d’investissement sont longs – ils durent rarement moins de trois mois – et si on arrête tout maintenant, aucun deal ne sera prêt avant septembre. C’est donc notre rôle de maintenir les investissements.«
Reste que pour convaincre les investisseurs de faire face au risque inédit en vigueur actuellement, certaines règles seront peut-être à revoir. « Il risque d’y avoir un coup de frein sur l’investissement car les investisseurs qui ont de l’argent l’injecteront dans les boîtes dans lesquelles ils ont déjà des billes. Il faut donc réfléchir à la fiscalité, afin de rendre les investissements post-crise très vite attractifs » , alerte Guy Gourevitch, président du réseau France Angels. Florence Richardson, elle, évoque l’idée de « remonter le plafond de défiscalisation » des investissements en PME. Aujourd’hui, les investisseurs bénéficient d’un abattement fiscal équivalent à 18% des montants investis.
Évaluer les actifs différemment
Reste qu’aux yeux des investisseurs potentiels – et a fortiori des investisseurs débutants – toutes les startups ne se valent pas. « Dans le non coté, la valeur des actifs va s’aligner sur la valeur du service, prévient Guillaume-Olivier Doré. On va assister à une remise à zéro des compteurs ; toute la startup nation va devoir revoir son equity story. » Plutôt qu’une valorisation calée sur les tours de table successifs, celle-ci devrait donc se recalculer à l’aune de l’intérêt intrinsèque pour la société du produit ou du service proposé par l’entreprise.
Attention néanmoins à ceux qui souhaiteraient profiter de la crise pour dénicher « la bonne affaire ». « Il y a des paris hyper intéressants à faire, notamment dans la Medtech » , analyse Thomas Perret. Les entreprises de la santé, sous le feu des projecteurs actuellement, seront encore très sollicitées après la crise. Pas de risque que leur activité connaisse un trou d’air, donc. Au contraire de certaines startups, comme celles de la livraison, qui connaissent une explosion de la demande mais restent menacées par le contexte extérieur – comme l’instauration d’un couvre-feu, par exemple.
In fine, pour se rendre compte de la pertinence de son investissement, « il faut reprendre la pyramide de Maslow » , indique le fondateur de MieuxPlacer.tech. « La question aujourd’hui est de savoir quels sont les services qui permettent de faire vivre la société en confinement ? On reprend conscience des choses simples, les valeurs économiques et morales sont au centre des préoccupations des gens. Il faut mesurer si le produit ou le service de l’entreprise est un must have ou un simple should have. » Les premiers survivront et représentent donc des opportunités de marché pour les investisseurs, tandis que les seconds sont aujourd’hui sur la sellette et doivent donc être évités.
[ad_2]
Yalayolo Magazine