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Cela fait maintenant dix jours que le pays (en tout cas ceux dont l’activité le permet) est passé en mode télétravail. On devrait s’en réjouir : depuis le temps que certains se battent pour y avoir droit. Un peu contraints et forcés mais après les dernières grèves dans les transports, le COVID-19 a eu raison des dernières digues d’un management du siècle dernier. Par Manuel Diaz, Président Emakina.
Pour autant, je n’arrive pas à me réjouir car je vois nos entreprises souffrir dans ce qu’elles ont de plus précieux : leur bon fonctionnement et le bien-être de leurs collaborateurs. Les deux allant toujours de paire, qui plus est en temps de crise.
Ce n’est pas faute de les avoir prévenu ces dernières années. A croire que c’est après l’avoir heurté qu’on voit (et qu’on sent) le mieux le platane !
Disons les choses telles qu’elles sont : beaucoup ont vu le télétravail comme un gadget RH. Un “truc” qui ne change rien de fondamental. Une mode, une occasion de se planquer, de travailler moins etc… Bref que n’avons nous pas entendu ?
J’ai fondé Emakina en 1997 à Limoges. En 2004 nous avons étendu notre présence à Paris puis à partir de 2006 dans différent pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie et du Moyen-Orient. Avant même de parler de télétravail il a vite été évident que le travail à distance était le seul moyen de mettre toutes nos expertises au service de tous nos clients, peu importe la localisation des uns des des autres.
A partir du moment où des équipes travaillent les unes avec les autres sans être physiquement ensemble, quelle est l’importance que les gens soient au bureau ou chez eux ? Le travail c’est une affaire d’état d’esprit, d’engagement, d’organisation et de compétences. Ce n’est plus un lieu.
Bien sur le télétravail apporte de la qualité de vie aux collaborateurs et c’est un bénéfice RH qu’il faut valoriser. Mais pour moi c’est avant tout un mode de production scalable et résilient, qui permet d’accompagner notre expansion géographique et servir au mieux des clients aussi divers que exigeants.
S’agissant d’un mode de production rien n’a été laissé au hasard. Nous avons identifié toutes les situations de travail au bureau et les avons transformé en cas d’usages réalisable à distance.
Comment communiquer et par quel canal selon la teneur et l’urgence du message, comment produire de l’information et des documents ensemble, comment se coordonner, animer des réunions, résoudre des problèmes, prendre des décisions… Rien de ce qui se passe dans un bureau n’a été oublié. Tout doit pouvoir se passer à distance selon un mode opératoire connu et rodé.
Ensuite nous avons mis les outils en face des usages. Dans cet ordre, et pas le contraire.
● Google Suite pour la bureautique et les visioconférences ;
● Workplace pour faire circuler l’information et le lien social ;
● Tous les outils métier ont été réévalués et changés sur deux critères : pouvoir être utilisables par des équipes distantes et fournir une expérience utilisateur de haut niveau.
Enfin toute l’infrastructure a été alignée et passée en “Full Cloud”. A quoi bon pouvoir être tous à distance s’il faut redémarrer un routeur situé au bureau !
Mais tout cela n’est pas suffisant. Nous avons mis en place, tout au long de l’année, un télétravail à la carte pour tous sous réserve que la personne ait démontré sa connaissance de nos process durant sa phase de on-boarding .
Car en plus d’être possible, le télétravail doit être rodé ! Cela fait plusieurs années que nous le pratiquons intensivement. Il n’y a plus une seule situation de travail qui nécessite d’être physiquement présent. Les Comex on a parfois l’essentiel des participants à distance.
Même nos ateliers de design thinking peuvent se passer à distance en incluant nos clients ! En plus d’un mode production, le télétravail fait donc logiquement partie de notre plan de continuité business. Là où d’autres ont vu un bénéfice RH, nous avons vu un levier de solidité et de résilience de nos opérations.
Aussi quand nous avons dû faire face aux grèves dans les transports rien n’a changé dans notre capacité à nous organiser et à délivrer. Quand le confinement a été annoncé ça a été un non-événement. La plupart de nos collaborateurs l’avaient même anticipés et étaient restés chez eux.
Le télétravail ne s’improvise pas en un jour. C’est une culture, des pratiques rodées et une manière de manager et faire vivre des liens humains qui ne s’apprend pas dans des livres ou une fiche pratique.
Il faut des mois ou des années de pratique pour que votre entreprise puisse passer en 100% télétravail sans casse, sans perte de productivité.
Et c’est pour cela que je vous parle de gueule de bois.
Quand je lis l’étude Qapa parue cette semaine on constate à quel point bon nombre
d’organisation sont loin d’être prête malheureusement :
● Un français sur 2 n’arrive pas à télétravailler
● L’humain a été totalement sorti de l’équation puisque 89% des entreprises ne proposent aucun accompagnement psychologique à l’heure actuelle
On ne peut se dire que deux choses :
La première est que le sujet n’a été vu que comme un gadget quand il a été traité.
La seconde c’est qu’on a pris le sujet par la technologie en pensant qu’il suffisait d’un ordinateur et d’une connexion wifi sans penser qu’il y a des individus devant les écrans et que ces individus doivent vivre ensemble, à distance, comme une équipe ! Car le télétravail ça n’est pas que travailler ensemble, surtout à long terme. C’est aussi et surtout vivre ensemble sinon la productivité et l’efficacité en ressentent vite les effets.
Ce qui est étonnant c’est qu’en ces temps difficiles, le télétravail aide même Emakina de manière inattendue. Impressionnés par notre résilience, nos clients nous sollicitent pour les aider à rapidement mettre en place les bonnes pratiques qui peuvent les aider à mieux travailler et vivre ensemble à distance. C’est ainsi qu’au travers d’un partenariat noué avec Workplace nous avons étendu notre périmètre d’intervention et accompagnons aujourd’hui des entreprises qui doivent dès aujourd’hui rattraper le temps perdu.
Le confinement n’est pas fini, loin de là, et une entreprise ne peut se permettre d’être dysfonctionnelle pendant 4 ou 6 semaines ! Elle ne peut se permettre non plus de casser le lien qui unit les collaborateurs entre eux et à l’entreprise. Il n’est pas encore trop tard pour se réveiller et éviter la gueule de bois sans attendre car ceux qui auront raté ce coup ci ne seront peut être plus là pour se dire qu’ils y penseront pour le coup d’après.
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