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Nourrir 9 milliards d’humains sans faire exploser la planète, chiche ? Chiches, répondent les agriculteurs ! L’explosion démographique et l’urgence climatique sont deux défis de taille pour le secteur agricole… mais pas insurmontables, bien loin de là, selon les experts qui ont participé fin janvier au panel « Au nom de la Terre » de la Maddy Keynote. Les innovations techniques et technologiques permettent d’être optimistes quant à la capacité des agriculteurs français à répondre à ces enjeux majeurs. L’agriculteur Gilles Van Kempen, souligne ainsi que « cela fait des années qu’on innove dans le monde agricole« . « Les techniques de culture changent : on ne laboure plus la terre, on devient polycultivateurs, on pratique l’agro-écologie.«
Des modes de production, l’innovation s’est petit à petit déplacée vers les modèles de distribution. Vice-président de la FNSEA et éleveur, Étienne Gangneron souligne que de plus en plus d’agriculteurs et d’éleveurs font le choix de la vente directe, notamment en se regroupant. Cela permet de répondre à certaines demandes des consommateurs (acheter des produits locaux, de saison et de qualité), tout en permettant aux agriculteurs de rééquilibrer le rapport de force avec les distributeurs.
Des solutions plutôt qu’une solution idéale
Mais les circuits court ne sont pas la solution idéale. L’élu souligne que les habitants des grandes métropoles ont peu la possibilité de se fournir directement chez les producteurs. L’occasion de préciser que les projets d’agriculture urbaine, très en vogue depuis quelques années, ne constituent pas non plus la clé pour l’autonomie alimentaire des villes. Clément Le Fournis, cofondateur d’Agriconomie et lui-même agriculteur, a un avis encore plus tranché sur l’agriculture urbaine : « ce qui donne le goût au produit, c’est la terre. Ramener l’agriculture dans les villes ne va pas changer la face du monde. Lisser les goûts, on a déjà essayé et le consommateur n’a plus envie de cela« .
Plutôt que de faire pousser de la verdure au milieu du béton, les agriculteurs préfèrent évoquer la nécessité de préserver les sols fertiles. « Quand on est agriculteur, le premier travail est de réussir à produire grâce à la terre, rappelle Gilles Van Kempen. On veut la transmettre à nos enfants et donc la rendre meilleure. » Un constat appuyé par Etienne Gangneron. « Le patrimoine sol est fondamental pour l’agriculteur, c’est ce qui fait vivre sa famille. » Le syndicaliste note que cette dimension est particulièrement marquée en Europe où les sujets patrimoniaux sont particulièrement importants dans la culture continentale.
Avoir les moyens d’innover
Une culture qui freine paradoxalement l’innovation dans le secteur. En effet, les agriculteurs, soucieux de préserver leur terre, hésitent parfois à tester de nouveaux modes de production. Un échec pénaliserait leurs récoltes et amputerait de façon conséquente leurs revenus, déjà bien maigres pour la plupart d’entre eux. « Ce qui freine l’innovation aujourd’hui, c’est le revenu des agriculteurs, plaide ainsi le cofondateur d’Agriconomie. Après les besoins physiologiques, la sécurité est le deuxième besoin de la pyramide de Maslow. Et les agriculteurs n’en sont même pas là ! Il faut mieux rémunérer nos agriculteurs pour qu’ils puissent innover. »
Pour faire face à la vague de départs en retraite qui se prépare dans l’agriculture, le secteur aura besoin de sang neuf. Il peut compter sur les néo-ruraux, ces urbains repentis qui reviennent s’installer dans les campagnes après l’exode rural des dernières décennies. Mais Étienne Gangneron prévient qu’il est nécessaire « d’accompagner ce public pour le professionnaliser et le former aux nouveaux modes d’installation en agriculture« . Reste à combler « le fossé » qui s’est creusé entre urbains et ruraux et à lutter contre les préjugés, d’un côté comme de l’autre.
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