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Les chefs d’entreprise comme Tim Cook, le PDG d’Apple qui se lève à 3h45 tous les matins, semblent mettre un point d’honneur à commencer leur journée méticuleusement tôt. Tim Cook est loin d’être le seul. Richard Branson (Virgin Galatic), Jack Dorsey (Twitter) et Bob Iger (Disney) font également partie des nombreux chefs d’entreprise qui se réveillent bien avant nous autres citoyens lambdas. Est-ce que suivre ce rythme fonctionnerait comme une sorte de potion magique qui ouvrirait la voie de la productivité et du succès ?
Je travaille à plein temps en freelance, à la maison, donc en principe, je suis libre de fixer mes propres horaires. Habituellement, je me réveille vers 6h30, et après avoir fait du sport, je suis prêt à me mettre au travail vers 8 heures. Mais mes journées ne contiennent jamais assez d’heures. Je dois constamment jongler entre des échéances serrées, des interviews téléphoniques et un déluge quotidien d’emails, et il me faut en plus enregistrer, produire et monter un podcast par semaine. Je travaille généralement jusqu’à 19 heures, mais il y a des jours où je reste assis devant l’ordinateur jusqu’à aller au lit.
Est-ce qu’avancer simplement mon réveil de quelques heures suffirait à m’aider à reprendre le contrôle de mes journées ? J’ai décidé de modifier mon alarme pendant une semaine — de lundi à vendredi — pour voir si la routine de Tim Cook changerait quelque chose.
Voici comment s’est passée ma semaine en me réveillant à la même heure que le PDG d’Apple.
DIMANCHE : je suis allé au lit tôt, vers 20h30, le record de ma semaine.
L’expérience a vraiment commencé dimanche soir, bien sûr. On sait tous ce que le Père fondateur des Etats-Unis Ben Franklin disait à propos du sommeil; je ne peux pas prétendre à la richesse ni à la sagesse, mais c’est évident qu’on ne peut pas réussir à se lever tôt le matin si on ne se couche pas tôt la veille au soir.
Vers l’heure du dîner dimanche, j’ai fait le calcul : pour avoir huit heures de sommeil, il faudrait que je sois au lit à 19h45. Il n’y avait pas moyen que ça arrive. Ça me rappelait les horaires étranges que j’étais obligé d’adopter quand j’étais jeune officier dans l’armée de l’air : je travaillais par tranche de 12 heures pendant cinq jours, puis quatre jours de repos, des horaires de travail qui cachaient un cruel manque de sommeil.
Mais je suis adulte aujourd’hui, et me coucher avant l’heure du journal télévisé n’est ni pratique, ni tenable sur la durée. J’ai trouvé un compromis en allant me coucher vers 20h30. Comme j’allais bientôt le découvrir, ça s’avérera être l’heure de coucher la plus tôt du reste de ma semaine.
LUNDI : je me suis senti plein d’énergie et optimiste après m’être levé à 3h45 et avoir fait du sport.
La bonne nouvelle c’était que même après 30 minutes de cardio au début de la journée, j’étais assis à mon bureau prêt à travailler à 5h30 du matin, et à 9h30, j’avais réussi à terminer ce qui d’habitude me prend jusqu’à midi.
Même pas une heure avant le petit-déjeuner de la plupart des gens, j’avais déjà fini la moitié de ma journée de travail. Et même si ce n’était qu’une longueur d’avance de quelques heures, psychologiquement j’ai ressenti un énorme coup de boost en voyant ma to-do list déjà bien avancée si tôt dans la journée.
En fait, c’était le moment parfait pour faire une pause et lire mes emails. D’habitude, je fuis ma boîte mail comme la peste — j’ai tellement de trucs à faire que je remets souvent à plus tard la lecture de mes messages parce que je stresse trop de prendre du retard. Mais là je pouvais tranquillement prendre une heure pour gérer mes mails sans anxiété. Gros succès ce réveil à 3h45.
La semaine a commencé en beauté. Même si je n’avais pas envie de sortir du lit lundi, j’ai eu assez d’énergie tout au long de la journée et j’ai réussi à finir mon travail à 18 heures, en me sentant productif et confiant.
MARDI : j’ai remarqué que mes habitudes alimentaires avaient changé, puisque j’ai grignoté plusieurs fois dans la journée, et aussi que se réveiller si tôt sur la côte ouest avait ses avantages pour le décalage horaire.
Malheureusement, je ne me suis pas couché avant presque 22 heures lundi soir, mais je me suis dit que ce n’était pas grave—j’ai l’habitude de n’avoir que six heures de sommeil de toutes façons.
Quand le réveil a sonné, je suis immédiatement sorti du lit. J’ai mes petites habitudes, j’aime bien suivre une routine, donc j’étais content de faire mon sport, prendre une douche et me mettre au travail.
C’est ce jour là que j’ai remarqué que le rythme de Tim Cook avait perturbé mes habitudes concernant la nourriture. Je ne prends pas souvent de petit-déjeuner — parfois je prends juste une barre de céréales mais c’est à peu près tout. Mais quand tu te réveilles à 3h45 du matin, il faut attendre huit longues heures d’ici au déjeuner.
Lundi et mardi, j’ai remarqué que j’avais un petit creux donc j’ai fait une pause petit-déjeuner vers sept heures. Mais ça n’a pas suffit. A dix heures, mon estomac gargouillait encore, donc j’ai remangé quelque chose.
C’est peut-être purement psychologique, si l’heure du déjeuner n’est que quatre ou cinq heures après mon réveil, je peux attendre. Mais pour tenir huit heures, je suis obligé de grignoter plusieurs fois.
D’autre part, j’ai découvert que se réveiller à 3h45 du matin sur la côte ouest des Etats-Unis était un avantage extraordinaire pour ceux qui, comme moi, ont besoin de communiquer avec des gens vivant à New York. Habituellement, quand j’ouvre ma boîte de réception à huit heures, il est déjà onze heures sur la côte est, et je dois rattraper mon retard sur les mails qui m’ont été envoyés quelques heures plus tôt. Je n’aime pas me sentir à la traîne, ça fait partie des choses qui augmentent mon anxiété pendant la journée.
Mais le mardi, j’ai réalisé que si je décalais ma matinée, je pouvais prendre une pause pour gérer mes mails vers six heures, ce qui me permet d’envoyer des mails avant même que de nombreux habitants de la côte est n’arrivent au bureau. Se lever tôt permet de s’adapter aux différents fuseaux horaires, et c’est génial.
Malheureusement, je n’ai pas pu me coucher à 20h30 (ni même à 22h) ce jour-là. A cause d’un spectacle que j’avais réservé depuis des semaines, je ne suis pas rentré avant 23h. Avec un niveau d’énergie trop faible pour être mesuré scientifiquement, je suis tombé dans les bras de Morphée une demi-heure plus tard.
MERCREDI : j’ai peu dormi et je me suis senti mou après avoir sauté ma séance de sport.
Mercredi n’était pas un bon jour.
J’étais dans les vapes comme quelqu’un qui n’a eu que quatre heures de sommeil, je me trainais comme un zombie dès mon réveil. Rien que l’idée de faire des abdos et des pompes était insoutenable, alors je me suis assis dans mon lit pendant une demi-heure, lisant l’actualité du jour et suivant l’activité de Twitter au sujet d’un article que j’avais publié la veille.
En fait, je voulais consacrer un peu de temps à mes mails, mais ma boîte de réception était vide. C’est le revers de la médaille de l’avantage que j’ai découvert hier. Il est si tôt que même les spams ne sont pas encore envoyés, et encore moins les mails importants.
Et le reste de mon mercredi a continué sur cette lancée. Comme j’ai sauté mon entraînement sportif, je n’ai pas eu d’énergie toute la journée et mes choix alimentaires étaient encore pires que la veille.
J’ai vraiment commencé à remettre en question les bienfaits de mon nouvel horaire de réveil. J’ai été remarquablement improductif toute la journée, j’ai fait de nombreuses pauses en regardant les réseaux sociaux alors que j’aurais vraiment dû écrire ou faire des recherches. J’ai décidé de m’arrêter de travailler tôt, mais le stress de mes échéances m’a fait me remettre au travail quelques heures après le dîner. En fin de compte, je ne me suis couché qu’à 22 heures environ.
JEUDI : je n’ai pas bien travaillé à cause du manque de sommeil.
Même si mon réveil a continué de sonner à 3h45 — soit trois heures plus tôt que mon heure habituelle — je commençais à m’habituer au fait de me lever aux aurores.
Comme je m’étais habitué à avoir du temps supplémentaire pour travailler, que je me sentais à la traîne depuis la veille et que je voyais la fin de semaine et les échéances se rapprocher, j’ai décidé de sauter ma séance de sport pour la deuxième journée consécutive — cette fois parce que je considérais que je n’avais pas le temps.
Une chose est sûre : c’était la mauvaise décision à prendre. Tim Cook a clairement le temps d’aller à la salle de sport tous les jours, et il dirige l’une des entreprises les plus rentables au monde. J’aurais dû pouvoir consacrer une demi-heure de ma nouvelle matinée, mais j’étais pris d’une anxiété professionnelle irrationnelle.
Et comme je m’en doutais, mon heure de coucher s’était de nouveau décalée à l’heure habituelle alors que je continuais de me lever à 3h45, ce qui, je sais, n’est pas sain. Je sentais vraiment que le manque de sommeil commençait à affecter ma concentration, mon énergie et mon humeur. En début d’après-midi, j’ai eu un mal de tête qui m’a empêché de me concentrer correctement.
VENDREDI : je me sentais plein d’énergie et j’ai à nouveau suivi mon programme de sport et de travail. Je me suis attaqué à des projets en divisant mon temps en petites tranches.
Malgré le manque de sommeil (je me suis couché vers 22 heures le jeudi), je me suis réveillé plein d’énergie, probablement parce que je savais inconsciemment que j’allais faire la grasse matinée pendant le week-end.
En repensant à la semaine, j’ai réalisé une autre chose que j’aimais bien en m’installant devant mon ordinateur à cinq heures du matin : il faisait encore noir dehors.
Le soleil ne s’étant levé qu’à 7h22, j’ai pu travailler pendant plus de deux heures avec la vue de ma fenêtre plongée dans l’obscurité. Peut-être que ça ne vous fera rien, mais moi j’ai trouvé ça exaltant, et ça m’a vraiment rendu plus productif.
Pour ma dernière journée, je suivais de nouveau le programme : sport, douche, travail pendant un certain temps, mails. Puis j’ai repris le travail jusqu’au déjeuner.
L’après-midi, j’ai travaillé par tranches de 25 minutes, selon la méthode Pomodoro, sur différents projets et j’ai pu arrêter de travailler à 18 heures, en sachant que je travaillerais un peu ce weekend pour rattraper mon retard.
Avec le recul, j’ai réalisé qu’il était difficile de suivre la routine des chefs d’entreprise qui réussissent sans connaître leurs motivations. Après l’expérience, j’ai décidé de me fixer un nouvel horaire de réveil, à 4h30.
Il me semble que l’erreur que beaucoup de gens font en essayant d’imiter les chefs d’entreprises qui réussissent est qu’ils ne réfléchissent pas vraiment au raisonnement sous-jacent derrière.
Lorsqu’on entend dire qu’un PDG se réveille à quatre heures du matin, ou qu’il déclare une faillite par mail, ou qu’il ne travaille jamais sur un seul projet pendant plus de 25 minutes, on se précipite pour faire la même chose. Mais si vous n’avez pas une idée du contexte dans lequel ces techniques fonctionnent, les essayer vous-même peut être catastrophique.
Le réveil à 3h45 du matin fonctionne pour Tim Cook, sans doute parce qu’il passe chaque moment de la journée en réunion, et cet horaire lui donne le temps de prendre soin de sa santé, de trier sa boîte de réception et de réfléchir sans être interrompu. Mais vous et moi ? On doit connaître nos propres raisons qui nous pousseraient à adopter ce rythme avant de s’engager dans un tel changement.
J’ai aimé travailler tôt — et même prendre une longueur d’avance sur la côte est – assez pour continuer à le faire. Mais me réveiller à 3h45 du matin n’est tout simplement pas viable, parce que j’ai encore des sorties régulièrement le soir, et j’ai envie de garder un peu de temps libre dans mon équilibre travail — vie personnelle.
Dès que j’ai terminé cette expérience, j’ai immédiatement changé l’horaire de mon réveil à 4h30.
Le réveil est un peu moins difficile quand je me couche à 23h (comme je vais inévitablement continuer à le faire régulièrement). Cela me laisse du temps pour travailler dans l’obscurité du matin, pour gérer mes mails pendant que la côte est arrive au bureau, et pour accomplir une énorme quantité de travail avant midi. J’espère pouvoir maîtriser mon envie de grignoter en milieu de matinée.
Merci, Tim Cook, à la fois pour mes appareils électroniques, et pour une nouvelle façon d’aborder mon programme quotidien.
Version originale : Dave Johnson/Yalayolo Magazine. Traduit de l’anglais par Albane Guichard
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