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Entre les camions de livraison, les usines et les data centers, les émissions de CO2 empoisonnent les villes. Or, les microalgues (ou phytoplanctons) sont d’excellents capteurs de CO2. En effet, 1/3 d’entre elles possèdent la même capacité de photosynthèse que 80 à 100 arbres. Pour profiter des effets de ces herbes marines, tout l’enjeu réside dans leur déploiement en ville.
Les deux experts en biologie de l’équipe d’Urban Algae ont imaginé un système de tubes en verre dans lesquels circule un milieu de culture contrôlé favorable à la croissance des microalgues. Ce dispositif se révèle assez pratique. Son design original et ses dimensions lui permettent de s’intégrer sur les façades ou les toits de n’importe quel bâtiment. Les fondateurs de ces fermes soulignent l’intérêt tout particulier de leur installation près d’îlots de chaleur ou d’espaces émetteurs de CO2.
Les entreprises et propriétaires immobiliers qui souhaitent en profiter achètent le matériel, puis Urban Algae s’occupe de la culture et de la récolte. Ils perçoivent ensuite une rente sur les revenus tirés de l’exploitation car la startup mise aussi sur la commercialisation de ces microalgues.
L’agroalimentation et l’agrocosmétique : deux secteurs porteurs
Les récoltes hebdomadaires sont effectuées toute l’année, ce qui en fait une agriculture prolifique au rendement régulier. La production, vendue localement en circuits courts, prend deux formes. La première partie, déshydratée, est destinée au secteur de l’agroalimentaire. Encore peu présentes dans nos assiettes, les algues sont de plus en plus utilisées par certains chefs ou dans des sauces. L’autre partie est envoyée à des laboratoires pour en extraire des molécules utilisées dans les cosmétiques. Les vertus anti oxydantes et la grande concentration en protéine des algues en font des compléments alimentaires de plus en plus prisés par les consommateurs Français ou étrangers.
Une première usine en 2021
La startup a lié plusieurs partenariats pour assurer son développement (Darwin, Aquitaine Amorçage, NODI, Bordeaux Sciences Agro).
En 2017, elle a participé à l’appel à projets “la Rochelle Territoire Zéro Carbone” et a été retenue parmi les 28 lauréats. Après trois années de R&D et de tests, la startup prévoit le déploiement de ses premières fermes urbaines d’ici 2021.
La campagne de crowdfunding qu’elle mène sur KissKissBankBank vise à financer le matériel nécessaire pour la culture et l’extraction des algues et les frais d’analyses et d’expédition. En contrepartie, les investisseurs recevront une partie des récoltes de 2020.
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