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Nicolas Sadirac est directeur général de l’école 42, lancée par Xavier Niel en 2013, avec pour principe inédit d’offrir une éducation peer-to-peer.
A l’été 2016, la team formée de Xavier Niel, Nicolas Sadirac et Kwame Yamgnane a lancé 42 aux Etats-Unis.
Il était important d’avoir son point de vue sur l’avenir de l’éducation, dans le cadre de notre série sur le Futur par ceux qui le construisent.
Yalayolo Magazine France: comment va-t-on enseigner dans 20 à 25 ans ?
Nicolas Sadirac: La question est : va-t-on continuer à enseigner dans un système où la connaissance est accessible? On va éduquer plus qu’on enseigne, alors qu’aujourd’hui c’est le contraire. L’horizon à 25 ans, ce n’est pas assez loin. Il y a un moment où il n’y aura plus de différence entre ce que l’on sait et ce à quoi on a accès.
Les jeunes aujourd’hui savent peu, mais peuvent résoudre beaucoup car ils ont accès aux connaissances. Il y a plutôt des problématiques sur la manière de structurer des données ou comment trouver la solution par corrélation, comment co-créer.
Dans le futur, on aura des interfaces neurales où il suffit de penser à une question pour avoir les réponses. Tout le problème sera: comment gère-t-on cela? La valeur va passer de « ce que je sais » à « est-ce que je suis capable de corréler des informations pertinentes ».
Comment préparez-vous cet avenir avec l’école 42?
Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de développement. Le modèle pédagogique marche très bien. 42 a créé des liens avec une trentaine de grandes écoles et des institutions. Le modèle s’est développé plus vite.
On échange avec des partenaires en Afrique du Sud, Roumanie, Lettonie, Turquie, Tunisie. On est en train de faire un vrai réseau, qui valide notre modèle. L’idée est de permettre à nos étudiants de faire le cursus en voyageant. Notre vision est: ce qui enrichit, c’est la différence.
Il y a aussi un projet que nous avons lancé l’an dernier : la Matrice. On met en relation des entreprises ayant des problèmes génériques avec des étudiants pluri-écoles. Ça crée un lien de différente nature entre étudiants autour d’une problématique.
Votre exemple est-il en train d’influencer d’autres institutions éducatives?
Le peer-to-peer intrigue, interroge. Beaucoup de professeurs du programme commun font des changements y compris dans le programme normal. Mais ça ne peut pas bouger si vite. C’est en train de changer sous la pression des entreprises et des étudiants.
Avec les MOOC se pose la question: où est la valeur ajoutée ? C’est une forte remise en question. Le problème des institutions éducatives n’est pas ce qu’on fait, c’est comment on fait? Toutes sont conscientes de la nécessité de changer mais c’est compliqué de changer.
Quel est le plus gros défi dans le domaine de l’éducation aujourd’hui ?
Toutes les institutions s’inquiètent pour leur financement. Le coût global de l’éducation augmente car le marché est global. On est en compétition pour les meilleurs profs, qui sont payés sur un marché international.
Il faut faire reposer les financements sur la réussite. Le plus logique serait que le système éducatif parte de la valeur créée et que cette valeur finance les institutions. Il est normal que ceux qui réussissent le plus financent plus. C’est un darwinisme sain. A condition de garder l’accès des étudiants aux pauvres à ces universités.
C’est un problème s’il y a du lobbying pour entrer, c’est un problème d’inégalités pour les zones moyennes.
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