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Agé de 35 ans, Eric La Bonnardière a co-fondé avec Yvan Wibaux la startup Evaneos en 2009. Le site de réservation de voyages en ligne met en relation les voyageurs avec près de 1000 prestataires locaux à travers le monde.
La place de marché du voyage sur mesure revendique 150.000 voyageurs depuis sa création.
La société de 120 personnes a levé 18 millions d’euros en 2016. Elle va commercialiser sa solution aux Etats-Unis au second semestre.
Dans le cadre de la série de Yalayolo Magazine France sur le Futur par ceux qui le préparent, nous lui avons demandé d’exposer sa vision du voyage.
Yalayolo Magazine France: Les compagnies low cost et les plateformes d’hébergement en ligne comme Airbnb ont chamboulé le secteur du tourisme. Quel est le prochain facteur qui va influencer notre manière de voyager?
Eric La Bonnardière: La technologie évidemment. Mais avant, il y a la démographie. En 15 ans, le nombre de touristes va doubler dans le monde. Selon les prévisions de l’Organisation mondiale du tourisme, on va passer de 1,2 à 1,8 milliards de touristes, en provenance notamment d’Asie.
Cette évolution va poser de potentiels soucis de concentration des personnes. La question est donc de savoir comment on peut mieux répartir ces flux. C’est un enjeu majeur, au risque de mondialiser les cultures locales.
Il faut avoir une vision raisonnée, durable. En France, c’est un enjeu pour les régions et villages. Paris ne va pas tous les accueillir. Il faut beaucoup plus de destinations avec un accueil personnalisé, travailler sur l’authenticité, les petites structures.
La tendance de fond dans le tourisme aujourd’hui, c’est la désintermédiation. On le voit avec Airbnb et avec Uber. Le secteur n’a pas fini d’inventer des applications et des services sur internet pour mettre le client au centre de l’expérience.
On a parlé d’Airbnb. Mais la voiture autonome va-t-elle modifier notre façon de voyager dans cinq à dix ans?
C’est un projet très excitant. On peut vraiment imaginer voyager beaucoup plus facilement sur des destinations proches. Aujourd’hui, je ne vais pas deux jours à Florence en week-end en raison de la logistique ou du coût. Si demain, je peux dormir dans ma voiture et me retrouver en Italie à mon réveil, je ne vais pas hésiter. On est proche de la téléportation.
Le projet hyperloop d’Elon Musk, un train avançant sur des coussins d’air à très basse pression et pouvant atteindre les 900 km/h, est tout aussi fascinant en termes de prise en compte des enjeux écologiques ou de facilité de transport.
Et dans 25 ans, on voyagera dans l’espace plus aisément. Les agences de voyages galactiques existent déjà pour proposer ce type de tourisme.
Les casques de réalité virtuelle peuvent-ils être un substitut?
Non. Ils peuvent être des outils pour valoriser un voyage en découvrant une destination. Mais ça ne permettra jamais de faire plus d’1% des sensations liées à un voyage: le toucher, les odeurs, les goûts, les rencontres. En revanche, je ne serai pas étonné qu’une multitude d’applications ou de technologies se créent pour nous permettre de ramener ces souvenirs immatériels pour raconter différemment notre voyage.
Comment prenez-vous en compte ces aspirations au sein d’Evaneos?
Je ne veux pas faire du tourisme un produit de luxe. Au contraire, il faut encore plus le démocratiser car ce sont les voyages qui permettent de comprendre. Mais il faut communiquer sur plus de destinations et donner envie aux touristes de se répartir mieux au sein des territoires en poussant une découverte plus lente et plus respectueuse.
Chez Evaneos, on veut faire du sur mesure, proposer une expérience la plus immersive possible avec des partenaires locaux. Sur place, ils connaissent parfaitement la destination et sont capables de proposer un éventail de lieux et d’expériences beaucoup plus locales et pas uniquement concentrées dans les lieux touristiques habituels.
Par exemple, depuis un an, Cuba est devenu une destination prisée des touristes avec des capacités hôtelières qui ne sont pas toujours au niveau. On prévient nos clients et on essaie de leur proposer autre chose, en les faisant sortir des sentiers battus.
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