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En août 2016, le spécialiste français du big data Talend s’est introduit au Nasdaq et a levé quelques 100 millions de dollars sur les marchés.
Quelques mois plus tôt, Withings, champion national des objets connectés, se vendait au groupe finlandais Nokia pour 170 millions de dollars.
Pour les investisseurs de ces entreprises tech françaises, il s’agissait de deux opportunités différentes mais nécessaires pour récupérer leur mise.
Or, d’après un des investisseurs les plus actifs de l’écosystème français, il y a une vraie lacune dans ce domaine.
Paul-François Fournier est directeur exécutif de l’innovation de Bpifrance, le premier fonds souverain au monde dans la tech en nombre d’opérations effectuées depuis 2010, selon une récente étude. Bpifrance gère 25 milliards d’actifs dans ce domaine.
« L’écosystème des startups vit aussi des sorties, c’est-à-dire de la capacité pour les actionnaires privés de récupérer leur mise pour réinvestir. Les sorties assurent sa vitalité », explique-t-il à Yalayolo Magazine France.
Or, « sur la sortie complète des fonds, les entreprises françaises restent frileuses. Il faut qu’on change de braquet », dit Paul-François Fournier.
L’enjeu est autant économique que politique: faire émerger des champions mondiaux français, qui ne partent pas sous d’autres pavillons.
Le soutien financier de Bpifrance aux startups françaises passe notamment par deux interventions:
- l’investissement indirect, dans des fonds de capital-risque, ce qu’on appelle le financement de fonds de fonds. Dernier exemple en date, la participation au fonds Serena Data Ventures spécialisé dans l’intelligence artificielle et la data.
- la prise de participation directe dans des entreprises à forte croissance comme Parrot ou Sigfox.
Mais à l’instar des actionnaires privés, la banque publique n’a pas vocation à demeurer au capital des pépites françaises.
Ces derniers mois, il y a bien eu quelques entrées au capital par des groupes, comme Total chez Sigfox et Renault chez Devialet pour les plus emblématiques des tours de table. Mais c’est insuffisant.
Pour changer de paradigme, l’enjeu selon Bpifrance est de faire adopter aux grands groupes français du CAC40 ou aux grandes entreprises intermédiaires le modèle de croissance par acquisitions de startups développé par Google, Apple, Facebook, Amazon et Yahoo.
En gardant en tête que la Silicon Valley a 65 ans d’histoire et d’expérience contre une quinzaine d’années pour l’écosystème tech français.
Surtout ses acteurs ne sont pas encore prêts à payer la valorisation des jeunes pousses hexagonales. « Les directeurs financiers sont terrorisés par les multiples » se désole ainsi un investisseur parisien.
Paul-François Fournier, qui fut directeur exécutif du Technocentre d’Orange, abonde:
« Dans les groupes, on accepte davantage la prise de risque et l’échec sur un projet R&D de plusieurs millions d’euros qu’une acquisition d’un montant identique. Je n’ai pas de leçons à donner mais il faut changer cette approche de l’innovation. Il faut réaliser des acquisitions avec les règles du capital risque, pas avec celles de la comptabilité, sans forcément attendre d’un achat d’une startup un retour sur investissement dans les 2-3 ans. »
A l’écouter, les entreprises françaises ont plus à perdre qu’à gagner avec ce statu quo. « Il y a la peur de l’échec mais le risque est plutôt de passer à côté des opportunités ou de racheter cher et très tard, voire trop tard, une pépite. »
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