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Vidéosurveillance, reconnaissance faciale ou mouchards: les Etats-Unis ont placé la semaine dernière sur liste noire des entreprises chinoises technologiques accusées de participer à des violations supposées des droits de l’Homme.
Mais qui sont-elles exactement?
Ces compagnies font partie des plus en pointe dans l’ambitieuse campagne de la Chine visant à devenir l’égale de l’Amérique dans les nouvelles technologies. Mais elles sont soupçonnées par Washington de servir la surveillance policière dans le Xinjiang (nord-ouest), une vaste région longtemps frappée par des attentats et qui fait l’objet depuis quelques années d’une sévère reprise en main par Pékin.
Ces huit entreprises font partie de 28 « entités » ajoutées lundi à une liste de firmes auxquelles les compagnies américaines ne peuvent vendre des composants sans l’accord explicite de Washington.
Hikvision
Hikvision, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux d’équipements de surveillance, est l’une des entreprises technologiques chinoises qui bénéficient le plus du renforcement des mesures de sécurité au Xinjiang.
En 2017, elle a remporté au moins cinq contrats liés à la sécurité dans la région, pour 1,85 milliard de yuans (236 millions d’euros). Parmi eux, un accord sur un « système de prévention et de contrôle social » prévoyant des
dizaines de milliers de caméras. Hikvision est également présente à l’international: 30% de son chiffre d’affaires 2018 provenait de l’étranger.
Hikvision a minimisé mercredi l’impact de cette décision lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs et des médias, affirmant qu’elle manquait de « base factuelle ».
« A l’heure actuelle, la majorité des composants américains peuvent tous être directement remplacés, notamment par des nouveaux modèles », a déclaré Huang Fanghong, secrétaire du conseil d’administration. « Et si cela est nécessaire, nous concevrons nos propres puces. »
Megvii
Soutenue financièrement par le géant chinois du commerce en ligne Alibaba, Megvii est spécialisée dans la reconnaissance faciale. Ses technologies sont utilisées dans un grand nombre de secteurs en Chine, du paiement mobile à l’identification de personnes recherchées par la police. La décision de Washington « reflète un malentendu », assure Megvii, indiquant qu’en 2018 ses contrats au Xinjiang n’ont représenté que 1% de son chiffre d’affaires.
Megvii a été épinglée en avril par le New York Times pour avoir prétendument développé une partie d’un logiciel permettant de ficher les Ouïghours, selon le quotidien américain.
Des médias affirment par ailleurs que Megvii a pour actionnaire le fond BHR Partners dans lequel a une participation Hunter Biden, le fils de Joe Biden, ancien vice-président des Etats-Unis et actuel candidat à la présidentielle américaine.
SenseTime
Cette société d’intelligence artificielle développe des applications de reconnaissance faciale et d’image, servant notamment à la surveillance des foules et à la vérification d’identité.
SenseTime compte pour illustres actionnaires le conglomérat japonais Softbank, le géant chinois du commerce en ligne Alibaba ou encore le fabricant américain de puces Qualcomm.
L’entreprise possède un laboratoire de recherche dans la Silicon Valley et travaille en partenariat avec des universités du monde entier sur la recherche en intelligence artificielle, notamment le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Dahua
Fournisseur d’équipements de vidéosurveillance de premier plan, Dahua Technology est de plus en plus présent à l’étranger avec des projets au Brésil, en Italie et dans d’autres pays.
Selon son rapport financier de 2018, environ 36% des revenus de la société provenaient de l’étranger.
En août, Dahua a formellement été interdit par les Etats-Unis de commercer avec des entreprises du pays en raison de risques pour la sécurité nationale américaine.
Cette interdiction s’applique également à Hikvision et au géant chinois des télécoms Huawei.
Meiya Pico
Avec pour coeur de métier la criminalistique, Meiya Pico a attiré l’attention de groupes de défense des droits pour être prétendument derrière « MFSocket », une application qui permet à la police d’extraire contacts, messages et autres données personnelles des smartphones.
Yitu
Yitu Technology a des applications de reconnaissance faciale et vocale, qui permettent notamment aux banques d’authentifier une identité.
iFlytek
iFlytek est l’une des principales entreprises de reconnaissance vocale en Chine.
En 2017, la société a été accusée par l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch de travailler avec les autorités chinoises sur un système de surveillance qui pourrait identifier des voix dans les conversations téléphoniques.
Yixin
Basée à Pékin, Yixin vend des produits de vidéosurveillance, de reconnaissance faciale et de lutte contre le terrorisme. Pendant les Jeux Olympiques de Pékin en 2008, la société a fourni des systèmes de surveillance sans fil aux arrêts d’autobus pour prévenir d’éventuelles attaques terroristes.
Un accord commercial partiel conclu entre les États-Unis et la Chine
C’est la première fois que l’administration Trump prononce des sanctions contre la Chine au nom des droits de l’homme. «Plus précisément, ces entités ont été impliquées dans des violations des droits de l’homme et des abus dans la mise en oeuvre de la campagne de répression, de détentions arbitraires massives et de surveillance de haute-technologie de la Chine contre les Ouïghours, les Kazakhs et d’autres membres de groupes de minorités musulmanes» dans le Xinjiang, a expliqué le Département du Commerce pour justifier la décision de placer ces huit entreprises chinoises sur la liste noire de l’administration Trump. Jusqu’à maintenant, la guerre commerciale sino-américaine était concentrée autour des questions de propriété intellectuelle et de sécurité nationale, comme l’a illustré le cas de Huawei, géant chinois accusé d’espionnage pour le compte de Pékin.
Après des mois de tensions commerciales entre Washington et Pékin, Donald Trump a annoncé, vendredi 11 octobre, que les États-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord commercial partiel, qui inclut notamment la suspension d’une hausse programmée des tarifs de douanes sur les importations chinoises. Le président américain a annoncé cet accord «de phase 1» après une rencontre avec Liu He, le principal négociateur chinois. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, qui a participé à la réunion qui s’est tenue à la Maison-Blanche, dans le Bureau ovale, a affirmé que les États-Unis renonçaient à l’augmentation des tarifs douaniers sur 250 milliards de dollars de biens importés de Chine, qui devaient passer de 25 à 30% le 15 octobre. Pour sa part, la Chine a donné son accord pour acheter entre 40 et 50 milliards de dollars de produits agricoles américains. La signature de cet accord pourrait intervenir mi-novembre au Chili, en marge du sommet de l’Association des pays riverains du Pacifique.
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