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Palmiers et cocotiers ne font pas rêver les startups métropolitaines. Peu d’entre elles passent aujourd’hui le cap de proposer leurs services dans les Outremers, même si elles sont chaque année plus nombreuses. « Nous avons de grandes startups qui viennent s’implanter chez nous mais avec un peu de décalage par rapport à la métropole », souligne ainsi Isabelle Albert, vice-présidente de Digital Réunion, qui regrette néanmoins que « les Outremers restent méconnues en tant que marché« . En effet, les Caraïbes, la Polynésie ou la Réunion sont loin de figurer sur les feuilles de route des startups, qui leur préfèrent d’autres marchés européens ou internationaux. Un désamour (in)justifié ?
Des marchés relativement restreints…
Les Outremers tricolores englobent pas moins de 12 territoires (la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres Australes et Antarctiques Françaises et les îles de Wallis-et-Futuna) pour un total de 2,6 millions d’habitants. Soit l’équivalent du Centre-Val-de-Loire, par exemple.
Une taille de marché qui décourage nombre de plateformes, qui ont besoin d’atteindre une taille critique pour fonctionner efficacement et être rentables. Les autres startups, elles, préfèrent lorgner vers des marchés plus conséquents (Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis) afin de générer des économies d’échelle tout en maintenant une croissance soutenue.
… mais qui ouvrent des horizons vers l’Amérique, l’Afrique ou l’Asie
Difficile de donner tort à ceux qui estiment que les marchés des Outremers restent relativement petits. Mais les envisager comme des passerelles vers d’autres destinations leur confère un tout autre rôle. « Nous sommes à la fois un tremplin vers l’Afrique grâce à des liens privilégiés avec l’île Maurice ou Madagascar mais aussi avec l’Asie« , vante Isabelle Albert de Digital Réunion. De son côté, Matthieu Somekh, CEO de l’accélérateur Zebox implanté en Guadeloupe, vante « la géographie de la région, très bien connectée au reste du monde » et tournée vers les États-Unis et le Canada.
Les Outremers peuvent ainsi constituer une base arrière de premier ordre pour les startups qui souhaiteraient s’implanter à l’étranger tout en bénéficiant d’un bureau français à proximité !
Une culture tournée vers l’export…
C’est justement parce que le marché local est limité que les entreprises et les startups nées dans les Outremers ont pour habitude de « sauter la mer ». « Nos entreprises ont une obligation de sortir du territoire et de partir à la conquête d’autres marchés« , rappelle Isabelle Albert. Difficile d’attirer de nouveaux arrivants si la seule préoccupation des sociétés locales est au contraire de se déployer en-dehors de leur territoire d’origine.
… qui a contribué à créer un tissu de structures d’accompagnement
Pourtant, cette prédisposition est paradoxalement une chance pour les startups qui souhaiteraient s’implanter localement ! En effet, ces dernières années, les écosystèmes locaux se sont structurés pour mieux accompagner les pépites locales… et peuvent donc être également activés par les nouveaux arrivants. La Réunion et la Polynesian Tech figurent ainsi parmi les 38 capitales françaises labellisées par la French Tech au printemps. Des acteurs comme Simplon, MakeSense ou le Village by CA se sont implantés dans les Outremers, allongeant ainsi la liste des partenaires potentiels pour les startups qui voudraient tenter leur chance.
Des spécificités locales très marquées…
Difficile de considérer les Outremers comme un ensemble homogène. De La Réunion à Wallis et Futuna – sans parler de la Terre Adélie – les points communs sont aussi nombreux que les divergences. « Chaque territoire a ses spécificités« , appuie ainsi Isabelle Albert. Et une culture marquée qu’il faut prendre en compte pour concevoir un produit ou un service qui corresponde aux aspirations mais aussi aux contraintes de chacun des territoires d’Outremer.
Certains particularismes locaux comptent toutefois au bénéfice des startups qui s’implanteraient en Outremer. Ainsi, le taux du crédit d’impôt est porté à 50% (au lieu de 30%) pour les dépenses de recherche (CIR) et à 40% (au lieu de 20%) pour les dépenses d’innovation (CII) pour les entreprises implantées en Outremer. Enfin, ces dernières sont également exonérées de tout ou partie des charges patronales. Pas mal, non ?
… mais la réglementation et la législation françaises
Contrairement à l’ouverture d’un nouveau pays, se lancer dans une région d’Outremer est facilité par le fait que ces territoires soient soumis à la réglementation française. Certes, il existe quelques adaptations locales – comme nous venons de le voir – mais cela n’a pas de commune mesure avec le travail à faire lorsqu’il s’agit d’ouvrir un bureau ou de se lancer dans un pays étranger où les législations, réglementations et contraintes bureaucratiques sont la plupart du temps très différentes des pratiques françaises.
Un management à gérer à distance…
C’est peut-être la plus grosse difficulté à surmonter pour les startups qui envisageraient une implantation en Outremer. « Il y a le décalage horaire, les cultures de management peuvent être très différentes, c’est difficile de gérer cela à distance« , reconnaît Olivier Binet, CEO de Karos qui dispose d’un bureau à La Réunion. « Il y a un surcoût lié à la distance, qu’elle soit physique ou mentale« , renchérit Isabelle Albert. Les kilomètres qui séparent les Outremers de la métropole posent certains problèmes logistiques qu’il convient de ne pas sous-estimer… mais de ne pas non plus inutilement exacerber.
… comme pour n’importe quelle ouverture à l’international
« Se lancer en Outremer demande un investissement initial important… comme pour toute ouverture d’une nouvelle zone« , relativise la vice-présidente de Digital Réunion. « Ouvrir un bureau en Outremer nécessite la même logique managériale qu’une ouverture à l’étranger« , souligne ainsi Olivier Binet. Une ouverture en Outremer peut même constituer un très bon test avant de se lancer à l’étranger, et de devoir alors – en plus du management – surmonter les difficultés administratives et légales que cela comporte. « Nous sommes un territoire d’expérimentation« , assume d’ailleurs Isabelle Albert. Combinant concentration de nombreux acteurs sur des superficies réduites, des talents rompus au nomadisme et des paysages de carte postale, les Outremers pourraient bien enfin décrocher les faveurs des startups métropolitaines qu’elles méritent.
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