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Plus de 3000 personnes du monde entier convergent chaque année, en janvier, vers Davos, une petit station de ski du canton des Grisons, en Suisse.
En temps normal, on y compte autour de 11.000 habitants.
Si on ajoute les forces de sécurité pléthoriques — 5000 soldats et 1000 policiers — aux visiteurs étrangers conviés à l’assemblée annuelle du Forum économique mondial, Davos subit donc pendant cinq jours une hausse de 40% de sa population.
En 2018, la station a aussi dû encaisser la visite du président américain le plus éloigné des valeurs du Forum économique mondial: Donald Trump.
Derrière les déclarations de chefs d’Etat et de grands patrons, derrière les statistiques sur le dispositif sécuritaire et les manifestations venus protester contre les suppôts du grand capital, à quoi ressemble une petite bourgade perchée à 1500 mètres d’altitude, « bouclée » pour accueillir le gotha politique et économique mondial et quelques pop stars qui déambulent endimanchées sur des trottoirs glacés?
A l’occasion de la première participation de Yalayolo Magazine France à Davos, on a pu se rendre compte du côté étonnamment provincial que peut avoir un des plus importants sommets économiques et politiques.
Davos est situé dans le canton des Grisons, à l’est de la Suisse, non loin du Liechtenstein et de l’Autriche. L’aéroport le plus proche est Zurich.
L’avion de 7h du matin de Paris est plein à craquer de participants en route pour le Forum économique mondial. On y lit le New York Times où s’affiche une publicité pour la « Equality Lounge @ Davos ». On croise de grands patrons français et des hommes d’affaires indiens.
Après 1h20 de vol, on atterrit à Zurich, situé à environ 150 kilomètres au nord-ouest de Davos.
Une navette gratuite du WEF emmène les participants vers les hauteurs du mont Jakobshorn. Le trajet dure un peu plus de 2 heures.
A l’entrée de Davos Dorf, l’héliport accueille les participants VIP. On contemple le spectacle dans les embouteillages, sans se douter encore que la circulation pendant le WEF est un problème en soi.
Après six heures de trajet de porte à porte, voici celles de la « Registration », où on obtient son badge et, pour les participants, une sacoche contenant des objets précieux comme une paire de crampons pour marcher dans la neige.
Le badge est un élément important de statut à Davos. Les journalistes ordinaires ont droit à un badge orange. C’est un des moins importants dans la hiérarchie de Davos — l’accès à de nombreuses pièces est interdit, même si on peut déambuler au milieu des puissants dans le Centre des congrès. Le badge blanc avec hologramme, lui, ouvre toutes les portes. De loin, les gens peuvent vite vous jauger à la couleur de votre badge.
Les crampons à chaussures sont un autre accessoire précieux et courant à Davos: enfilés sur une paire de mocassins, ils permettent de rester digne en arpentant les trottoirs enneigés de la station.
La partie Davos Dorf est prise d’assault par des participants du Forum économique mondial, mais on y croise aussi de nombreux vacanciers qui veulent juste profiter des pistes de ski et attendent les bus pour rejoindre un téléphérique.
A Davos Platz, l’autre partie de la station, le paysage est un peu différent: le WEF a clairement pris possession de la rue principale…
De grandes entreprises et des pays qui veulent attirer des investisseurs internationaux y ont ouvert des pop-up stores de part et d’autre de la chaussée…
Même des entreprises habituellement très discrètes comme Palantir, spécialiste du big data et proche des renseignements, ont établi ici une présence très visible.
Ces entreprises essaient de capter l’attention des participants en route vers le Centre des congrès. Avec un objectif: faire des affaires.
Le Centre des congrès, centre névralgique de ce rassemblement, accueille des centaines de conférences, dont la plupart sont « off the record », c’est-à-dire confidentielles.
Un important barrage de sécurité filtre et fouille les participants à plusieurs dizaines de mètres du Centre des congrès. Rien de plus normal vu la concentration de personnalités qui s’y retrouvent.
Mais c’est aussi dans ces embouteillages humains que l’on croise d’éminents personnages comme John Negroponte et la légende de Bollywood, Shah Rukh Khan, venu à Davos au nom de sa fondation qui défend les droits des femmes et des enfants en Inde.
Switzerland main aake yeh na kiya toh kya kiya…?! Loving being at the Davos, now to get ready for the Crystal Award Ceremony. #DavosDiaries pic.twitter.com/c95SwSR0v2
— Shah Rukh Khan (@iamsrk) January 22, 2018
A l’intérieur du Centre des congrès, on comprend ce que signifie réellement le dress code « business casual » de Davos. Pour les uns, cela se traduit par une tenue chic assortie de chaussures de marche…
… pour d’autres cela revient à pratiquer un discret jeu de souliers musicaux au vestiaire ou dans un coin du Centre des congrès.
Dans le Centre, le gotha politique et économique déambule librement. On passe à côté de la reine Rania de Jordanie et d’Angela Merkel, Carlos Ghosn et Alexis Tsipras, et de nombreux Young Global Leaders et Global Shapers, les deux programmes du WEF qui révèlent la nouvelle génération de leaders internationaux.
La salle de presse est isolée dans un petit pavillon à quelques minutes de marche du Centre des congrès. Et les journalistes du monde entier sont tellement nombreux que les places se réservent de bonne heure avec des affichettes en papier.
Mais beaucoup de choses à Davos se passent à l’abri des regards de la presse. On sait juste que des responsables politiques et économiques en profitent pour avoir de nombreux échanges en direct.
Échange utile à Davos avec @dkhos, PDG d’@uber, qui souhaite travailler avec les parties prenantes et investir pour faciliter les mobilités.#WEF18 pic.twitter.com/U6Jf1ueMPi
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) January 25, 2018
Une bonne manière de rencontrer des gens intéressants de façon informelle à Davos est de prendre une des navettes qui sillonnent le village. En revanche, en raison d’embouteillages importants, elles ne sont pas toujours idéales pour se déplacer.
Du coup, on peut croiser Eric Schmidt, l’ex-patron de Google, en train de remonter prudemment un trottoir enneigé, être doublé par le Premier ministre canadien Justin Trudeau et son entourage à pied, ou croiser toutes sortes de gens importants.
In #Davos everyone is a VIP. Bumped into Minister @sureshpprabhu walking along the promenade. Sitting in a vehicle can be frustrating. Never ending jams. Dandi march most effective way of going from one point to the other. pic.twitter.com/RuTQ5bplY5
— Rahul Kanwal (@rahulkanwal) January 24, 2018
Ce sentiment de sécurité et d’égalité entre VIP est certainement la clé du succès de Davos car il permet aux puissants de se comporter brièvement comme des gens normaux…
#Lebanon’s “democracy” in action. Politicians gearing up for May 2018 elections! PM Saad Hariri goes grocery shopping while in Davos. In response, MP Ibrahim Kanaan goes grocery shopping in #Beirut. pic.twitter.com/QpiOrecgcc
— Kareem Chehayeb (@chehayebk) January 26, 2018
…mais il débouche aussi parfois sur des messages un peu hasardeux.
Village suisse apprêté pour accueillir la crème politique et économique mondiale, Davos a aussi quelques surprises en stock pour le visiteur étranger, comme cette étonnante découverte dans le distributeur automatique de la gare de Davos Dorf, avant de repartir.
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Yalayolo Magazine