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Fondée le 1er juin 1998, la Banque centrale européenne (BCE) fête ses 20 ans cette année.
L’institution a fait évoluer sa politique monétaire au fil du temps et face à la crise de la dette qui a frappé la zone euro au tournant des années 2010, dans le sillage de la crise financière démarrée aux Etats-Unis.
Elle a ainsi mis en place des mesures dites non conventionnelles pour tenter de relancer l’activité en Europe. Une politique monétaire à laquelle elle n’a pas encore mis un terme.
La BCE est apparue suite aux négociations du traité de Maastricht, signé en 1992 et instituant l’Union européenne. C’est la banque centrale de tous les pays qui ont adopté l’euro comme monnaie.
Voici son histoire et comment elle fonctionne.
La BCE est la banque centrale des 19 Etats membres de l’eurozone.
La BCE a pour mission principale de maintenir la stabilité des prix dans la zone euro et de préserver ainsi le pouvoir d’achat de la monnaie unique. Elle cherche à contenir l’inflation au-dessous, mais à un niveau proche, de 2%, et agit indépendamment des Etats et des autres institutions européennes.
Pour influer sur le niveau de l’inflation, la BCE s’appuie sur ses taux directeurs. Il en existe trois:
- Le taux principal. C’est le taux auquel la BCE prête aux établissements bancaires qui ont besoin de liquidités à court terme, à une semaine. La BCE peut le diminuer pour tenter de favoriser le crédits et ainsi relancer l’investissement. A l’inverse, elle l’augmente pour éviter que trop d’argent circule et entraîne un risque d’inflation.
- Le taux de dépôt. Il correspond aux intérêts versés aux banques commerciales, sur les sommes qu’elles ont placé à la BCE. En juin 2014, la Banque centrale européenne a pour la première fois adopté un taux de dépôt négatif pour inciter les banques à prêter de l’argent à leurs clients.
- Le taux marginal de prêt. C’est le taux auquel la BCE prête quotidiennement aux banques. Il est toujours plus élevé que le taux principal et il implique un remboursement du prêt le jour suivant, et non la semaine suivante.
La BCE supervise les grandes banques de la zone euro, depuis son siège à Francfort, en Allemagne.
En 2014, la BCE a emménagé dans la Skytower, érigée en fonction de ses besoins spécifiques. Ce bâtiment de 120.000 mètres carrés accueille les 2500 agents de la BCE qui travaillent en étroite coopération avec les banques centrales nationales, au sein de l’Eurosystème, et avec les superviseurs nationaux au sein du mécanisme de surveillance unique (MSU). Ce dernier avait été mis en place en novembre 2014 pour superviser les banques de la zone et s’assurer de la solidité du système bancaire européen.
Après la faillite de la banque Lehman Brothers aux Etats-Unis et la crise de la dette en zone euro, des « stress tests » ont été réalisés pour évaluer la capacité de résistance à des chocs économiques de 130 banques.
La BCE contrôle aujourd’hui l’activité des 118 plus grandes banques, qui détiennent 82% des actifs bancaires de la zone euro.
La Banque centrale européenne n’a pas l’infrastructure pour émettre directement des billets.
Pour l’ensemble de l’économie de la zone euro, ce sont les banques centrales nationales, sous l’égide de la BCE, qui mettent en circulation les pièces et billets en euro dans leur pays respectif. La création monétaire s’effectue via les crédits accordés par les banques commerciales aux particuliers et aux entreprises.
Elle a connu trois présidents, dont Mario Draghi, actuellement à la tête de l’institution.
Le haut fonctionnaire italien Mario Draghi, vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe entre 2002 et 2005, puis gouverneur de la banque d’Italie à partir de 2006, a pris ses fonctions en novembre 2011 à la tête de la Banque centrale européenne.
C’est sous sa présidence qu’a été lancé, en mars 2015, un vaste programme d’achats d’actifs, connu sous le nom d’assouplissement quantitatif (quantitative easing).
En achetant massivement des titres obligataires, publics et privés, aux banques commerciales de la zone euro, la BCE favorise la baisse des taux d’intérêts et par conséquent la diminution du coût des emprunts, pour les entreprises comme pour les particuliers.
L’objectif d’une telle politique est de relancer l’activité au sein de la zone et d’éviter la baisse des prix (déflation).
Prolongée à plusieurs reprises, la politique d’assouplissement quantitatif de la BCE, considérée comme une mesure non conventionnelle, se poursuit encore aujourd’hui. Les achats d’actifs s’élevaient à 60 milliards d’euros par mois, avant d’être ramenés à 30 milliards d’euros mensuels à partir de janvier 2018. Ils devraient prendre fin cette année.
Avant Draghi, le Français Jean-Claude Trichet a dû gérer le début de la crise de la dette souveraine.
Gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003, le haut fonctionnaire Jean-Claude Trichet a été président de la BCE de novembre 2003 à octobre 2011. Critiqué pour avoir favorisé la stabilité des prix plutôt que la croissance pendant les années 2000, il s’est montré réactif pour injecter des dizaines de milliards de liquidités dans le secteur bancaire, quand la crise financière a gagné l’Europe en août 2007. La BCE a alors facilité le refinancement des banques en abaissant fortement ses taux directeurs.
Jean-Claude Trichet a ensuite dû faire face à la crise de la dette souveraine qui commence fin 2009, lorsque la Grèce révèle l’état de ses finances publiques, alors très dégradées.
La BCE, accompagnée du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne — la fameuse troïka — met alors en place des plans de sauvetage. Le premier bénéficie à la Grèce en mai 2010.
Après la Grèce, l’Irlande, le Portugal et Chypre ont aussi bénéficié de plans de sauvetage.
En novembre 2010, suite à l’éclatement de la bulle immobilière, c’est au tour de l’Irlande de bénéficier d’un plan de sauvetage, d’un montant de 85 milliards d’euros dont 35 milliards réservés au secteur bancaire. Puis viennent le Portugal (78 milliards d’euros en mars 2011) et Chypre (10 milliards en 2013). L’Espagne recevra aussi 41,3 milliards d’euros de prêts pour renflouer ses banques, dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité (MES).
Ces plans de sauvetage sont octroyés en échange de l’instauration de plans d’austérité et de la réduction des dépenses publiques, ce qui nourrira un fort ressentiment envers la troïka dans certains pays, notamment la Grèce.
Par ailleurs, la BCE a lancé le « Securities Markets Programme » (SMP), en mai 2010, pour racheter sur le marché secondaire les obligations souveraines des Etats qui faisaient face à la défiance des investisseurs, exigeant des primes de risques élevés. Elle a ainsi racheté des obligations du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie, de la Grèce et de l’Espagne pour un montant total d’environ 220 milliards d’euros, dans le cadre de ce programme.
Wim Duisenberg était le premier président de la BCE et a œuvré à la mise en place de l’euro.
Ministre des finances membre du Parti travailliste néerlandais, puis gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas de 1982 à 1997, Wim Duisenberg est le premier président de la BCE, de 1998 à 2003.
Après s’être engagé verbalement à céder sa place au bout de quatre ans à Jean-Claude Trichet, il a attendu un an supplémentaire, alors que le Français faisait l’objet de poursuites dans l’affaire du Crédit lyonnais. C’est sous sa présidence qu’est introduit l’euro. Les premiers billets mis en circulation portent sa signature.
Le mandat du président de la BCE est normalement d’une durée de huit ans.
La Banque centrale européenne comprend quatre organes de décisions.
- Le Conseil des gouverneurs, qui se réunit deux fois par mois et définit la politique monétaire de la zone euro. Il prend notamment des décisions en matière de taux d’intérêt. Il est constitué de l’ensemble des membres du Directoire de la BCE et des 19 gouverneurs et présidents des banques centrales nationales.
- Le Directoire, l’organe de décision opérationnel de la BCE et de l’Eurosystème, qui prépare les réunions du Conseil des gouverneurs, met en oeuvre la politique monétaire et s’occupe de la gestion courante de la Banque centrale européenne. Il se compose du président de la BCE, du vice-président et de quatre autres membres, tous nommés par le Conseil européen à la majorité qualifiée.
- Le Conseil général, qui rassemble le président et le vice-président de la BCE, ainsi que les représentants des banques centrales des 28 Etats membres de l’Union européenne (UE). Réuni tous les trois mois, cet organe a surtout une fonction de conseil et d’analyse.
- Le Conseil de surveillance prudentielle, qui assure la planification et la conduite de la supervision bancaire. Il est composé du président, du vice-président et de quatre autres représentants de la BCE, ainsi que des représentants des 19 Etats membres de l’eurozone.
La BCE est détenue par les banques centrales nationales des pays membres de l’Union européenne.
Le capital de la Banque centrale européenne s’élève à plus de 10,8 milliards d’euros. Il provient des banques centrales nationales (BCN) de l’ensemble des pays membres de l’Union européenne. La BCE ajuste ses parts tous les cinq ans et chaque fois qu’un nouvel Etat adhère à l’UE.
Les 19 BCN de la zone euro détiennent un peu plus de 70% du capital, les neufs banques centrales des autres Etats membres de l’UE possédant les 29,6% restant.
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