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Dans une monde ou les « Soft skills » importent désormais autant que les connaissances académiques, une nouvelle génération de Business School qui a fait de l’excellence du service sa marque de fabrique a le vent en poupe. Plongée dans les coulisses de l’une des plus prestigieuses : l’Institut de Hautes Études de Glion.
Comme dans un véritable hôtel de luxe ! A l’Institut de Hautes Études de Glion (GIHE), sur les rives du Lac Léman, près de Montreux en Suisse, tout est conçu pour plonger les étudiants et les visiteurs dans l’ambiance d’un hôtel de luxe. L’emplacement, d’abord. Accrochée à la Montagne, l’école a pris place dans un ancien Palace du XIXe siècle qui a longtemps servi d’hôpital, entouré depuis par de bâtiments plus récents. Le tout surplombe le Lac Leman et offre une vue à 180 ° sur les Alpes Françaises.
L’accueil dans le lobby est digne d’un palace. Il invite à se diriger vers un élégant bar cosy pour prendre un verre, avant de se rendre dans le restaurant gastronomique flambant neuf, le Bellevue.
Et dans cet établissement fraîchement rouvert en mars 2018, le ballet parfaitement réglé des maîtres d’hôtels, la qualité et la finesse des plats imaginés et concoctés par Dominique Toulousy et David Allesandria, deux chefs MOF (Meilleur ouvrier de France), la richesse de la carte des vins sélectionnés par Fabien Mene, le deuxième meilleur sommelier de Suisse, laissent à penser que l’on dîne dans un restaurant étoilé.
A un détail près. Le geste imprécis d’un étudiant pour le service du vin, rapidement corrigée par le maître d’hôtel. « Pour certains, c’est leur première expérience de service en salle » excuse Christophe Gulli, le doyen des arts pratiques, en charge d’enseigner les « soft skills », c’est-à-dire les savoirs être.
Glion n’est pas un simple restaurant gastronomique. Pas plus qu’une simple école hôtelière. L’Institut de Hautes Études de Glion (GIHE) est une école de management hôtelier (hospility en anglais). L’une des toutes meilleures représentantes d’une nouvelle génération de business school tournées vers le management et l’excellence du service.
Elle est dans le tiercé de tête du prestigieux classement QS World University Ranking. Juste derrière une école voisine : l’école hôtelière de Lausanne.
Car la Suisse reste résolument « the place to be » pour les écoles hôtelières de prestige. 11 établissements suisses figurent parmi les 50 premières mondiales. Dont trois dans le Top 5. La confédération helvétique fait quasiment jeu égal avec les Etats-Unis (13 établissements).
Une consécration de plus pour Glion dont les élèves sont désormais courtisés par les grandes marques d’hôtellerie et de luxe dans le monde entier. L’école est classée numéro 2 mondial en termes de réputation auprès des employeurs du secteur.
Pourtant, l’histoire de l’Institut Glion a démarré plutôt modestement.
« En 1962, l’école a ouvert avec 15 étudiants venant de 5 pays. 47 ans plus tard, ils sont 1 665 en provenance de 99 pays » raconte Jacquie Lutz, responsable du département carrières. Glion dispose désormais de trois campus, deux en Suisse, à Glion près de Montreux et Bulle, à proximité de Fribourg et un en Angleterre, pas très loin de Londres.
En 2016, l’école passe sous drapeau… français. Le fonds Eurazeo rachète à Lauréate, sa filiale Sommet-Education qui regroupe L’institut Glion et la prestigieuse École des Roches.
Et depuis l’arrivée de ce nouvel actionnaire, Glion accélère encore pour imposer son leadership.
L’Institut proposait déjà une formation BBA, un bachelor de niveau bac +3 et un Master en Management Hôtelier International. Il proposera en septembre 2019, trois nouveaux Masters, en Gestion du Luxe et de l’Expérience Client (en Suisse), en Hôtellerie, Entrepreneuriat et Innovation (en Suisse) et en Finance, Immobilier et Développement Hôtelier (à Londres).
Le développement de cette nouvelle offre académique fait suite au lancement réussi en 2018 du Double Master (MBA et MSc) en Management Hôtelier International, proposé en partenariat avec Grenoble École de Management (GEM).
Des programmes « exécutive », conçus sur mesure, sont également proposés aux entreprises du secteur du luxe.
Le prix des formations est à la hauteur des ambitions de l’école. Comptez 150 000 euros pour les trois années de Bachelor (logement et nourriture sur le site compris) et de 40 000 à 50 000 euros pour les masters.
Pour autant, l’école n’en oublie pas ses racines et ses méthodes éprouvées qui font sa force. Elles pourraient se résumer par un concept fort : “l’éducation transformative”.
À l’Institut des hautes études de Glion, tous les cursus commencent par une immersion dans les « arts pratiques ». Un premier semestre largement dominé par la cuisine dans un des deux restaurants, le Bellevue et le Fresh tourné vers la cuisine “healthy”, de l’école, le bar, le service, la plonge et même le ménage. « Pour devenir de bons managers, les jeunes que nous formons doivent avoir expérimenté, même brièvement, l’ensemble des métiers de l’hôtellerie », fait valoir Christophe Gulli, doyen des arts pratiques. Ils doivent surtout acquérir une discipline de fer : dress code stricts, attitude, ponctualité, esprit d’équipe… l’hôtellerie c’est l’école de la rigueur.
S’ensuivent des formations en finance, RH, marketing, management, etc., entrecoupées de stages de 6 mois dans le monde entier. « Nos jeunes intéressent les plus grandes chaines hôtelières, nous avons 183 étudiants en stage chez Marriott, une quarantaine chez Four Seasons, ou 32 dans le groupe Accor, par exemple. Mais aussi des entreprises comme la banque d’affaires JP Morgan, le spécialiste de l’immobilier Cushman&Wakefield, l’horloger Roger Dubuis, ou Maje » détaille Jacquie Lutz.
Si le secteur de l’hôtellerie reste la voie royale comme pour Julie Popelin, 23 ans, étudiante parisienne en Master qui a intégré l’école après des études de droits et d’éco pour pouvoir, un jour ouvrir son propre établissement, d’autres secteurs plus récents émergent comme l’immobilier ou l’événementiel. C’est ce secteur qui fait rêver Viktor Van De Weghe, un jeune belge de 20 ans, diplômé de la Saint Johns International School à Bruxelles, actuellement en bachelor 2 à Bulle. Il s’imagine déjà monter une entreprise d’événements dédiés aux personnalités.
Tous savent qu’ils peuvent compter sur la réputation de l’école et son réseau de 14 000 anciens élèves qui travaillent aujourd’hui dans le monde entier pour accélérer leur carrière. « On sent vraiment, dès notre arrivée, un “esprit Glion”, un mélange d’exigence, de convivialité et de partage multiculturel » confie Charlotte Knauf, une jeune étudiante franco-allemande de 19 ans, fraîchement arrivée en Bachelor.
Envoyé spécial à Montreux.
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