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- Deux mois après la démission de Jean-Marc Janaillac, Air France-KLM n’a toujours pas de patron.
- Les exigences de tous les actionnaires sont compliquées à satisfaire.
- Et le salaire du PDG d’Air France-KLM n’est pas attractif, loin derrière les patrons des autres grandes compagnies aériennes.
Air France-KLM navigue toujours à vue, plus de deux mois après le référendum raté du 5 mai qui a conduit à la démission de Jean-Marc Janaillac.
Le comité de nomination, dirigé par la présidente par intérim Anne-Marie Couderc, peine depuis des semaines à trouver le candidat idoine. Plusieurs noms ont circulé. Philippe Capron, directeur financier de Veolia a été un temps pressenti. Le nom de Catherine Guillouard, PDG de la RATP a également été cité, suivi de celui de Pieter Elbers, actuel patron de KLM, qui aurait la préférence du comité exécutif d’Air France-KLM selon Challenges.
Une liste de candidat devrait tout de même être dévoilée cette semaine ou la semaine prochaine par le comité de nomination. Mais si le casting s’avère si difficile c’est que les cases à cocher sont nombreuses.
D’abord il faut plaire aux actionnaires, au premier rang desquels l’Etat, qui détient — pour l’instant encore — 14,3% du capital ce qui permet au président de la République d’avoir le dernier mot sur la nomination du PDG et d’exiger ce qui était le cas jusqu’à présent que le poste revienne à un Français.
La compagnie américaine Delta Airlines et la compagnie chinoise China Southern Airlines, qui ont chacune 8,8% du capital, ont aussi un avis sur le profil du candidat. Elles ont d’ailleurs — avec KLM — été vent debout contre la candidature de Philippe Capron dont elles déploraient qu’il ne vienne pas du secteur aérien.
Le directeur financier de Veolia aurait aussi été confronté au poids d’un potentiel futur actionnaire — Accorhotels qui convoite les parts de l’Etat dans Air France — et qui, selon lui, ne voyait pas son arrivée à la tête du groupe aérien d’un bon œil.
Une autre qualité indispensable d’un candidat est la diplomatie. Dans une entreprise où les salariés — et surtout les pilotes— sont particulièrement puissants, il faut avoir la carrure de les convaincre. Il faut également une vision de l’avenir pour maintenir à flots la compagnie dans un contexte concurrentiel où son manque d’agilité est extrêmement désavantageux.
Pour concilier tous les intérêts, il faudrait donc un mouton à cinq pattes et peut-être même à deux têtes comme certains l’appellent de leurs vœux. La future gouvernance n’est en effet pas encore tranchée. Faut-il choisir quelqu’un qui soit à la fois PDG d’Air France et PDG du groupe Air France-KLM, comme l’était Jean-Marc Janaillac? Ou bien nommer un patron pour le groupe et un patron pour Air France, comme le réclame le partenaire KLM?
Le patron d’Air France-KLM est moins bien payé que ses pairs
Au vu des intérêts croisés et parfois opposés des parties prenantes de l’affaire, les profils adaptés ne pas légion et en plus le salaire n’est pas attractif.
En 2017, Jean-Marc Janaillac, le précédent PDG d’Air France a touché 1,1 million d’euros. Loin derrière Willie Walsh, le patron d’IAG (British Airways, Iberia), qui a gagné près de 4,5 millions d’euros selon les calculs de Skift. Loin aussi de Carsten Spohr, qui pilote Lufthansa, et ses 4,2 millions d’euros.
Même le patron de la low-cost Ryanair est mieux payé que le patron d’Air France: Michael O’Leary a touché près de 3,2 millions d’euros l’an dernier, et les patrons de compagnies européennes sont eux-mêmes bien en deçà des montants américains. En 2017, American Airlines et United Airlines ont versé respectivement à leurs PDG l’équivalent de 10,4 millions d’euros et 8,2 millions d’euros.
Malgré tout cela, un point d’étape est prévu sur les candidats éventuels et sur la future gouvernance lors d’une réunion du conseil d’administration d’Air France le 12 juillet. Peut-être en saura-t-on enfin plus sur l’avenir du groupe aérien qui compte des dizaines de milliers de salariés et près de 550 appareils pour transporter 100 millions de passagers par an dans 116 pays.
Lire aussi : Air France-KLM décolle en Bourse après une hausse de son trafic en juin et la possible arrivée de la PDG de la RATP à la tête du groupe
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