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Atos a annoncé dimanche le rachat de l’américain Syntel, notamment spécialisé dans le traitement de données, pour 3,4 milliards de dollars (2,9 milliards d’euros), une acquisition transformante lui permettant de changer de taille en Amérique du Nord.
Sept mois après son échec à racheter le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto qui lui a préféré Thales , la SSII présidée par Thierry Breton signe ainsi sa plus grosse acquisition depuis celle du pôle informatique de Xerox mi-2015 pour 840 millions d’euros.
Atos précise dans un communiqué qu’il rachète Syntel pour 41,0 dollars par action, tout en numéraire, soit une prime d’environ 14% sur le cours moyen pondéré des 30 dernières séances du groupe sur le Nasdaq.
A ce prix, le groupe français s’offre des solutions, dont l’américain détient la propriété intellectuelle, dans les principales tendances technologiques fortes du moment : l’informatique dématérialisée (cloud), les réseaux sociaux, le mobile, l’analyse de données, l’internet des objets, et l’automatisation.
Thierry Breton avait réaffirmé début juillet étudier de nouvelles acquisitions, en particulier aux Etats-Unis, estimant que le pôle informatique de Xerox lui y avait déjà donné une taille critique qui lui permet d’être sur l’écran radar des grandes entreprises recherchant des prestataires.
Aux Etats-Unis Atos a également annoncé fin avril un partenariat avec Google Cloud afin de renforcer sa notoriété aux Etats-Unis pour son expertise liée à l’intelligence artificielle.
Ce rachat de Syntel, qui renforce aussi Atos dans la banque, la finance et l’assurance, devrait générer à horizon fin 2021 chaque année environ 120 millions de dollars de synergies de coûts par an et quelque 250 millions de dollars de synergies commerciales, fait valoir le groupe français.
Atos dit anticiper une relution à deux chiffres de son bénéfice net par action dès 2019 hors impact liés à l’allocation du prix d’acquisition et aux coûts d’acquisition et de mise en place des synergies.
Le groupe français, qui espère boucler l’opération cette année, dit avoir reçu un engagement de vote en faveur de sa réalisation de la part des actionnaires de Syntel comprenant les fondateurs et représentant un total de 51% des actions en circulation.
La transaction est structurée sous la forme d’une fusion de droit américain (« One-step Cash Merger ») entre Syntel et Atos qui nécessite plus de 50% des actions en circulation pour être réalisée, souligne le groupe.
Rakesh Khanna, directeur général de Syntel, entrera au comité exécutif d’Atos et l’ensemble de l’équipe dirigeante de la société américaine rejoindra le groupe français.
Syntel, fondé en 1980, a généré un chiffre d’affaires de 924 millions de dollars en 2017, dont 89% en Amérique du Nord, et avec une marge opérationnelle de 25%.
Aux Etats-Unis, deuxième région d’Atos en termes de chiffre d’affaires derrière l’Allemagne, Atos a dégagé l’an passé une marge opérationnelle de 11,9% contre une moyenne de 10,2% pour l’ensemble du groupe.
L’acquisition sera financée par un emprunt obtenu auprès de BNP Paribas et J.P. Morgan, qui servira aussi au refinancement de la dette existante.
Fort d’un solide portefeuille d’actifs, Capgemini, concurrent d’Atos sur beaucoup de marché, paraît à moyen terme mieux positionné qu’Atos, dont la croissance à coup d’acquisitions l’expose à certains secteurs dont les perspectives de croissance n’ont pas toujours été très prometteuses, ont estimé des analystes.
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