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L’usine d’assemblage d’hydroliennes de Cherbourg — la première au monde — n’aura finalement jamais servi. Inaugurée le 14 juin dernier, elle devait produire à terme 25 turbines par an, mais finalement Naval Energie (filiale de Naval Group) a préféré jeter l’éponge.
« C’est avec regret mais responsabilité que nous prenons cette décision d’arrêter nos investissements dans l’hydrolien », confirme Laurent Schneider-Maunoury, le président de Naval Energies à Yalayolo Magazine France.
« Ce choix s’impose à nous aujourd’hui. La dégradation de la situation du marché, en France et dans le monde tout au long de ces derniers mois, s’est traduite par une absence de perspectives commerciales qui ne nous permet pas de financer seuls plus longtemps le développement des activités hydroliennes », ajoute-il.
La décision a été prise mercredi 25 juillet au cours d’un conseil d’administration extraordinaire de Naval Energies.
Après 10 ans de travail et 250 millions d’euros déjà investis sur ce projet, Naval Energie espérait depuis des mois que l’Etat —qui avait donné en 2017 son feu vert pour l’implantation de sept hydroliennes — se décide enfin à lancer les appels d’offres. La technologie était en effet prometteuse et complémentaire des autres énergies renouvelables.
Concrètement, les hydroliennes sont des turbines immergées au fond de la mer et dont les pales sont actionnées par les courants marins, ce qui produit de l’énergie. Elles ont l’avantage de produire une électricité constante et d’avoir un impact limité sur les paysages et l’environnement. En revanche, elles nécessitent un investissement important et présentent des coûts de maintenance élevés.
Naval Energies constate ainsi que le décalage entre l’offre technologique et la demande du marché ne permet pas à l’industrie de financer seule les développements des marchés de production d’électricité et déplore par ailleurs que le système de subventions n’apporte pas d’aides directes aux constructeurs pendant les phases de développement.
L’Etat mis en cause
Dans un entretien au journal La Manche Libre, Benoît Arrivé, le maire de Cherbourg-en-Cotentin, accuse clairement l’exécutif d’être responsable de la décision de Naval Energie: « l’État met un coup de frein, voire d’arrêt à l’hydrolien. Ce gouvernement fait un choix financier et non industriel […]. Nicolas Hulot a tué une filière d’avenir pour les énergies marines renouvelables. C’est tout de même un comble pour un ministre qui se veut écologiste! »
Même en s’arrêtant, l’affaire pèse tout de même sur les budgets publics. Selon le journal Paris-Normandie, l’usine a coûté 10 millions d’euros à la Shema, société d’économie mixte dont sont actionnaires des collectivités locales normandes, qui la louait à Naval Energies.
Son avenir est incertain. La société Openhydro, filiale de Naval Energies, qui devait l’exploiter, fait à présent l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire et aucun repreneur ne semble pour l’instant s’être manifesté.
Naval Energies, qui est un des leaders mondiaux des énergies marines renouvelables, a annoncé qu’elle concentrerait désormais son développement sur l’éolien flottant et l’énergie thermique des mers.
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Yalayolo Magazine