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C’est officiel: depuis 6 heures, mardi matin, l’Iran est de nouveau mis au ban par les États-Unis sur le plan économique. La première vague de sanctions (qui sera suivie d’une seconde cet automne) comprend des blocages sur les transactions financières réalisées en dollars avec tout opérateur iranien, sans quoi l’entreprise ou l’État responsable sera à son tour sanctionné par Washington. On se rappelle, BNP Paribas avait été condamnée en 2014 à payer 9 milliards de dollars aux États-Unis pour avoir traité avec des clients iraniens. Cette décision de l’administration américaine a pour conséquence d’isoler économiquement l’Iran. En conséquence, la monnaie locale, le rial, dévisse complètement depuis le 8 mai (-60% par rapport au dollar).
Dès lors, Téhéran envisage de plus en plus sérieusement l’opportunité de développer une crypto-monnaie nationale pour contourner les sanctions. L’idée avait été évoquée en février sur Twitter par le ministre des Communications. Elle a ensuite pris une dimension supplémentaire le 17 mai quand le président de la Commission économique du Parlement, Mohammad Reza Pour-Ebrahimi, a déclaré que la banque centrale avait été saisie pour soumettre des propositions en vue d’utiliser des crypto-monnaies. « Nous préparons le terrain pour un usage domestique d’une monnaie virtuelle dans le pays », a quant à lui rajouté mi-juillet auprès de l’agence de presse étudiante ISNA Alireza Daliri, un membre haut placé de l’administration présidentielle.
L’idée de contourner des sanctions internationales grâce à une crypto-monnaie d’État n’est pas nouvelle. En février, le Venezuela a été le premier pays à y avoir recours en lançant son Petro, une crypto-monnaie dont la valeur est indexée sur le prix du baril de pétrole vénézuélien (60 dollars à l’époque). Il a été créé pour permettre à Caracas de trouver de l’argent frais sur les marchés alors que les États-Unis interdisent à quiconque d’acheter du pétrole vénézuélien sous peine de sanctions.
Quel bilan pour le Petro? Le président Maduro déclare avoir levé 5 milliards de dollars dans cette opération. Il est toutefois permis de mettre en doute le succès de cette initiative: plusieurs experts vénézuéliens installés à l’étranger assurent que le gouvernement n’a jamais levé le moindre dollar. Eduardo Gomez, support manager pour la start-up blockchain Purse, déclare à Capital « qu’il n’y a qu’à regarder les réseaux sociaux, personne n’en a jamais revendiqué la possession ». Ce Vénézuélien installé à San Francisco va plus loin: « Le Petro n’existe pas, la blockchain n’a jamais été lancée, l’ICO (levée de fonds en crypto-monnaies) n’a jamais eu lieu. »
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Washington ne peut sanctionner l’usage de crypto-monnaies
Pour l’Iran, l’objectif serait plus de conserver des relations économiques avec l’étranger que de lever des fonds. En effet, un potentiel « crypto-rial » n’aurait pas à utiliser le dollar lors d’une transaction internationale. Dans le cas d’une entreprise française qui ferait du commerce avec Téhéran, elle recevrait cette crypto-monnaie qu’elle changerait ensuite contre des bitcoins et enfin des euros. Si aucun dollar n’est utilisé dans le processus, les États-Unis ne peuvent se mêler au jeu. La grande question qui demeure est: l’Iran dispose-t-il des compétences nécessaires pour développer un tel projet? Un tel protocole nécessite d’être imperméable aux attaques informatiques sans quoi il n’aurait pas de valeur…
Le Bitcoin, en revanche, dispose de bonnes perspectives en Iran. Dans un billet publié sur le site spécialisé Hacker Noon, Brian O’Hagan, marketing manager pour le courtier français Coinhouse, estime que « la population iranienne se tourne de plus en plus vers les crypto-monnaies pour se protéger d’un effondrement économique ». En effet, le protocole Bitcoin a l’avantage de n’avoir jamais été piraté et en dépit de sa forte volatilité il reste plus intéressant que les rials iraniens plombés par leur dévaluation. Selon le président de la Commission économique du Parlement, Mohammad Reza Pour-Ebrahimi, l’équivalent de 2,5 milliards de dollars a déjà été investi pour acheter des cryptomonnaies en Iran.
« L’Iran a beau être coupé des banques internationales, l’investissement et les échanges en bitcoins sont hors de portée de la juridiction américaine », déclare Brian O’Hagan qui souligne le caractère décentralisé de la première des crypto-monnaies. « Une devise mondiale telle que le Bitcoin est bien placée pour devenir la prochaine monnaie de réserve mondiale dans le futur (ndlr: après le dollar). Il pourrait commencer par devenir la réserve de valeur de pays financièrement isolés comme le Venezuela, l’Iran et le Zimbabwe », conclut-il.
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