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Longtemps l’apanage de petites épiceries spécialisées et de consommateurs aisés, le bio vit depuis trois ans une révolution démocratique spectaculaire. La demande s’accroît au fur et à mesure que l’offre s’élargit — et inversement — créant pour la distribution un boulevard de développement.
Au delà des problématiques de développement des filières agricoles, dont il sera largement question ce mardi 27 novembre 2018 à l’occasion de la 11e édition des Assises de l’Agriculture Biologique à Paris, le sujet de la distribution des produits bio est également au cœur de l’actualité du secteur.
Il faut dire que rien que pour les produits alimentaires, le marché pesait 8,4 milliards d’euros en 2017, soit une croissance de près de 17 % comparé à 2016 selon les chiffres de l’Agreste, le service de statistique du ministère de l’Agriculture, relevés par l’Agence bio.
Si 452 millions d’euros de produits bio ont été achetés l’an dernier par le secteur de la restauration, l’immense majorité des volumes — 7,9 milliards d’euros (+18%) — a été consommé à domicile par les ménages, ce qui représente 4,4 % de la consommation générale de produits alimentaires.
Globalement, le monde du bio se divise en deux catégories avec d’une part les enseignes spécialisées, de l’autre la grande distribution qui a elle-même deux cordes à son arc.
La valeur sûre des spécialistes
Chez les spécialistes, Biocoop est à la tête d’un réseau de 540 magasins. Il est suivi par La Vie Claire (340 magasins), Biomonde (200 magasins), Naturalia — racheté par Monoprix (Groupe Casino) en 2008 — (141 magasins), Bio c’est bon (83 magasins), L’eau Vive (68 magasins), Le Grand Panier bio (13 magasins).
Tous affichent des croissances à deux chiffres et enchaînent les ouvertures. De 1325 magasins en 2017, le parc est passé à 1637 en 2018 (dont un quart en région parisienne), d’après les comptes du cabinet Nielsen. « Cela représente un rythme de près d’une ouverture par jour« , insiste Daniel Ducrocq, directeur du service distribution chez Nielsen. D’après Kantar Worldpanel, ces circuits de distribution spécialisée représentent 17% de parts de marché.
La croissance est toujours robuste, mais les observateurs relèvent néanmoins un tassement au profit de la grande distribution. Les hypermarchés s’octroient en effet 42% de parts de marché note encore Kantar Worldpanel.
La grande distribution à l’attaque
Dans les hypermarchés et supermarchés, en effet, l’assortiment de produits proposés en bio ne cesse de grandir, mais les grandes enseignes veulent aller plus loin et misent à leur tour sur des enseignes spécialisées, entièrement consacrées au bio, qui entrent en concurrence directe avec les Biocoop, la Vie Claire et autres.
Ainsi, le 23 octobre dernier à Saintes, en Charente-Maritime, le mouvement E. Leclerc a lancé une nouvelle enseigne dédiée à la vente de produits bio: « Le marché bio Leclerc » et ambitionne d’en ouvrir 200 en cinq ans.
Carrefour, de son côté, avait ouvert des magasins Carrefour Bio dès 2013, mais change son fusil d’épaule. Il s’est offert cet été le petit groupe du sud-ouest, So.bio, qui possède huit points de vente et prévoit de faire de cette enseigne son étendard sur le bio à travers toute la France. Une prochaine ouverture est déjà prévue début 2019 à Paris dans le 6e arrondissement. L’objectif pour le groupe dirigé par Alexandre Bompard est d’atteindre 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans le bio en 2022, contre 1 milliard évoqués lors de la présentation de son plan de transformation en janvier 2018.
Auchan a lancé timidement des magasins spécialisés Cœur de nature en 2012 et accélère depuis l’an dernier avec son enseigne Auchan Bio.
Les Mousquetaires (Intermarché) ne sont pas en reste. Ils ont pris une participation minoritaire dans les Comptoirs de la bio (150 magasins), pour permettre à leur adhérents d’ouvrir leurs propres magasins bio.
Ce faisant, les grandes enseignes peuvent s’adresser à des publics exigeants, engagés, qui comme le constatait en octobre Michel-Edouard Leclerc, le président du mouvement E. Leclerc, « ne supporterait pas forcément de voir le bio cohabiter avec d’autres produits ».
Aujourd’hui, la part des ventes de produits bio avoisine en moyenne les 4% du chiffre d’affaires de Leclerc et de Carrefour (deux fois moins que Monoprix), et la marge de progression est importante. Le cabinet Nielsen estime que la part du bio dans le chiffre d’affaires des grandes et moyennes surfaces devrait passer à terme à 11%.
Face à des ventes alimentaires atones ces temps-ci, les distributeurs misent sur une montée en gamme, notamment via le bio, pour trouver d’indispensables relais de croissance et grâce à leur envergure, ils peuvent créer des filières privilégiées avec les producteurs et ainsi assurer leurs approvisionnements.
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Yalayolo Magazine