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Après des mois de tractations et de préparatifs, le président de la République Emmanuel Macron a dévoilé mardi sa stratégie pour la transition écologique de la France sur les 10 prochaines années.
Le secteur énergétique attendait les arbitrages de l’exécutif, notamment en matière de nucléaire. Mais les observateurs et le public guettaient aussi les premières déclarations d’Emmanuel Macron en réponse à la mobilisation citoyenne dites « des Gilets jaunes », qui s’est cristallisée autour de la hausse des prix des carburants et de leur taxation.
Lors du Conseil des ministres, lundi 26 novembre, Emmanuel Macron avait évoqué un « changement de méthode » sans renier sa politique.
Après avoir installé le Haut Conseil pour le climat, Emmanuel Macron a donc présenté, ce mardi, son projet et sa méthode pour la transition écologique devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE). Il a entamé son discours en exprimant de la « compréhension » pour la contestation qui s’exprime dans le pays et conclu en disant qu’il allait « tout mettre en œuvre » pour que « l’écologie à la française soit une écologie populaire ».
Voici ses principales déclarations:
Sur la mobilisation des « Gilets jaunes ». « Cette rencontre prend un écho particulier. Depuis plusieurs semaines, un mouvement de contestation de plus large ampleur, parti du prix du carburant, a grandi dans le pays. Il y a eu des manifestations importantes et des violences inacceptables. Je ne confonds pas ces actes inacceptables avec le mouvement sur lequel ils se sont greffés. J’éprouve de la compréhension pour les citoyens mais je ne cèderai rien à ceux qui veulent le désordre (…). »
Sur la responsabilité de ses prédécesseurs et de ses opposants politiques. « Lorsqu’on parle des actions de la nation pour répondre au défi du réchauffement climatique, force est de constater que nous avons fait trop peu. Par trop peu, je veux parler des dirigeants que nous sommes — dirigeants politiques, dirigeants d’entreprise etc. (….) Pour un responsable politique, comment être à la hauteur de cette immense responsabilité collective? En ne changeant pas d’avis. En assumant ses convictions et décisions. On ne peut pas être le lundi pour l’environnement et le mardi contre la hausse des prix du carburant. Ensuite, en ne changeant pas la vérité. Que les responsables politiques omettent de rappeler leur position historique, ce n’est pas digne. Ce Haut commissariat doit rétablir des faits. On ne peut pas confronter des avis sur des contre-vérités. Enfin, en ne changeant pas de cap. Je sais que les habitués de la politique attendent de moi un renoncement, une esquive. De laisser le présent prévaloir sur le futur. Mais plus on attend, plus les effets seront douloureux. »
Sur les inégalités sociales. « J’ai vu, comme tous les Français, les difficultés que la situation entraîne auprès de ceux qui se déplacent beaucoup et qui ont du mal à finir les fins de mois. (…) Ils ne sont pas les auteurs de cette situation mais les premières victimes. Nous devons entendre l’alarme sociale, mais pas renoncer car il y a aussi une alarme environnementale. Les inégalités sociales sont bien souvent doublées d’inégalités environnementales. Vouloir traiter l’urgence sociale en renonçant à toute ambition énergétique, c’est installer les plus modestes dans la situation où nous les avons plongés depuis des décennies. Je m’y refuse. »
Sur la dépendance aux énergies fossiles. « Les énergies fossiles sont une forme de soumission de la France aux forces étrangères. Le prix du pétrole et du gaz dépendent des décisions de la Russie, de l’Arabie saoudite et de l’Iran. Construire cette sortie progressive c’est aussi construire notre souveraineté. C’est le but principal et premier de notre politique énergétique. »
Sur la sortie des énergies fossiles. « Nous désintoxiquer, c’est d’abord consommer moins d’énergie. (…) Nos artisans et nos entreprises savent construire des entreprises à basse consommation. Notre objectif est de les encourager. (…) Il faut réduire nos besoins en pétrole, charbon et gaz. De manière concertée. En prévoyant les investissements publics — ils sont budgétés — et en apportant des réponses partout sur le terrain. Il faut cesser de produire ces énergies charbonnées. Nous avons décidé de fermer l’ensemble de nos centrales à charbon d’ici 2022. Si nous atteignons ces objectifs, nous aurons réalisé une grande partie du chemin en matière de climat. Mais pas tout le chemin.
Sur la transformation de la production d’électricité. « C’est un défi encore plus important demain car si on encourage nos concitoyens à aller vers des déplacements électriques, à se chauffer avec des énergies vertes, il faudra de plus en plus produire cette énergie. A l’horizon 2030, la production du parc éolien terrestre sera triplée, la quantité d’énergie produite à partir du photovoltaïque multipliée par cinq. Nous développerons aussi l’éolien en mer, avec un premier projet à Saint-Nazaire. »
Sur le coût de cette stratégie pour le consommateur final. « Nous serons exigeants avec les professionnels sur la baisse des coûts. Nous veillerons aux interconnexions avec nos voisins européens pour alléger la facture. »
Sur la sortie du nucléaire. « La montée en puissance des énergies renouvelables en France est inéluctable et en aucun cas liée au rythme de fermeture des centrales nucléaires en France. Le dispositif actuel qui permet aux Français d’avoir les prix les plus bas d’Europe s’arrête en 2025. Je n’ai pas été élu sur un programme de sortie du nucléaire mais sur une réduction à 50% du nucléaire dans notre mix énergétique. Nous avons décidé de maintenir ce cap en repoussant l’échéance de 2025 à 2035. 14 réacteurs de 900 MW seront arrêtés d’ici 2035 et ce mouvement commencera en 2020 avec l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim. Il se prolongera avec la fermeture de 4 à 6 réacteurs avant 2030. Il restera la fermeture de 12 réacteurs entre 2025 et 2035. Le rythme variera en fonction de l’évolution du mix énergétique dans notre propre pays et chez nos voisins européens. »
« Ecologie populaire » contre « bobos urbains »
Emmanuel Macron a conclu sa présentation en revenant une nouvelle fois sur les inégalités sociales et le mouvement des « Gilets jaunes », sans jamais les nommer. « Je refuse que la transition écologique accentue les inégalités entre les territoires. Et c’est cela, au fond, la crainte exprimée par nombre de nos concitoyens ces derniers jours. Cette crainte, je ne peux que la comprendre et la partager », a-t-il ajouté. Pour lui, c’est « la méthode » qui a pêché jusqu’ici et créé le sentiment que la transition écologique est réservée aux « bobos urbains ». Il s’est aussi engagé à « tout mettre en œuvre » pour que « l’écologie à la française que nous sommes en train de mettre en place soit une écologie populaire ».
« Ce que je retiens de ces derniers jours, c’est qu’il ne faut en rien renoncer au cap car il est juste et nécessaire. Mais il faut changer de méthode car nombre de Français ont le sentiment que ce cap leur est imposé d’en haut. J’entends la grogne. Elle s’est focalisée sur le prix du carburant. Pourquoi? » Parce que, selon Emmanuel Macron, la hausse de la taxe sur les carburants — dans le programme de nombreux candidats et votée régulièrement, a-t-il rappelé — s’est ajoutée à la hausse des prix du pétrole au niveau mondial.
« Cette crise dit que les réponses que nous apportons sont trop abstraites. Les gens protestent, on leur répond ‘chèque énergie’. ‘Chèque énergie’ les gens ne savent pas ce que c’est… et honnêtement, moi non plus« , a confié le président de la République.
« On doit expliquer aux gens ce qu’il y a en face de leur argent. »
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