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La cérémonie annuelle du Ballon d’or 2018, qui consacrera le meilleur joueur de foot de l’année écoulée élu par 176 journalistes du monde entier, se déroulera ce 3 décembre 2018 à Paris.
Le classement est établi selon trois critères: les performances individuelles et le palmarès collectif durant l’année; la classe du joueur et le fair-play; et la carrière.
Parmi les 30 finalistes, il y a huit Français — Karim Benzema est ainsi accompagné par sept champions du monde: Antoine Griezmann, N’Golo Kanté, Kylian Mbappé, Hugo Lloris, Paul Pogba et Raphaël Varane.
Cristiano Ronaldo est le tenant du titre et l’un des prétendants sérieux avec le Croate Luka Modric et les trois champions du monde Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Raphaël Varane. Le dernier Français à avoir soulevé le trophée fut Zinédine Zidane en 1998.
Le Ballon d’Or est la récompense individuelle suprême pour un footballeur. Et naturellement elle devrait faire augmenter la valeur sur le marché des transferts du lauréat.
Mais il y a bien d’autres critères qui entrent en jeu, certains plus objectifs que d’autres.
Yalayolo Magazine France a interrogé deux économistes du sport — Christophe Lepetit, économiste du sport, responsable des études économiques au Centre de Droit et d’Economie du Sport de Limoges, et Loïc Ravenel, docteur en géographie, collaborateur scientifique au Centre international d’études du sport de Neuchâtel (CIES) — qui nous expliquent quelle est l’équation mathématique derrière le prix d’un joueur de foot.
Les sommes de transfert dépensées par les clubs du big-5 — Angleterre, Allemagne, Espagne, France, Italie — ont augmenté de 294% entre 2010 et 2018. Cette année, 5,82 milliards d’euros ont été dépensés par les clubs contre 5,96 milliards d’euros en 2017.
Mais ces montants ne concernent qu’une minorité de joueurs, sur 13.000 professionnels dans le monde. « Seuls 16% des transferts internationaux nécessitent une indemnité de transfert entre des clubs », précise Christophe Lepetit. « On peut comparer ce marché à celui de l’Argus pour une voiture mais il ne suit pas de règles aussi précises », ajoute Loïc Ravenel.
Pour établir la valeur d’un joueur, il y a tout de même des critères objectifs, liés à la performance: le poste occupé — un attaquant vaut plus cher qu’un défenseur en général — l’activité en club (buts, passes, etc.),les caractéristiques physiques (blessures)… Les récompenses individuelles peuvent aussi augmenter la valeur d’un joueur à l’instar du Ballon d’Or ou du titre de meilleur buteur d’une compétition.
S’y ajoutent le salaire, la durée du contrat restante et le nombre de sélections internationales. « Ce ne sera jamais clairement avoué par les acteurs mais les clubs ont encore tendance à sur-valoriser les sélections européennes ou sud-américains aux sélections africaines et asiatiques ».
Mais un critère d’individuel prend de plus en plus d’importance — l’âge. A niveau équivalent, un joueur plus jeune sera mieux valorisé. « Depuis quelques années, il y a une prime aux 18-23 ans dont la formation est terminée mais sur lesquels un club peut espérer réaliser une plus-value. C’est l’exemple de Mbappé: aujourd’hui si Paris décidait de le transférer, il y aurait une indemnité de transfert qui serait peut être supérieure à ce qu’à payer le PSG à Monaco en 2017 », estime Christophe Lepetit.
Il y a une exception à ce phénomène: Cristiano Ronaldo. A 33 ans, le Portugais a été vendu plus de 100 M€ à la Juventus à l’été 2018. « C’est un investissement sûr: il est compétitif et ouvre des marchés à la Juventus sur lesquels le club ne se trouvait pas forcément », avance Christophe Lepetit.
Et puis il y a également des critères subjectifs. Il s’agit de la notoriété du joueur, du prestige du club acheteur, de la potentielle plus-value et des indemnités demandées par les agents qui peuvent faire monter les enchères.
Comme d’autres observateurs et experts, les deux économistes partagent le souhait d’une régulation du marché des transferts. « Je rêve d’un système de redistribution de l’argent qui servirait aux clubs amateurs, à la formation, à la RSE et à renforcer la contribution solidarité », avance ainsi Christophe Lepetit.
La technologie pourrait servir ces rêves de transparence et de ruissèlement de l’argent. Le Centre international d’études du sport à Neuchâtel (CIES) a ainsi développé un algorithme qui prédit la valeur d’un joueur à un instant T avec plusieurs des critères objectifs parmi ceux relevés ci-dessus. Cet outil est d’ailleurs utilisé par plusieurs clubs — dont l’Olympique Lyonnais — pour présenter aux actionnaires la valeur d’un effectif. « L’objectif académique était de comprendre un marché que certains disaient devenir fou. 80% des montants dont on parle sont vérifiés », assure Loïc Ravenel.
De son côté, l’UEFA a commencé à réguler l’économie des clubs pour éviter leur faillite avec le décrié fair-play financier. La FIFA a timidement déployé une task force pour « réfléchir à l’évolution du système des transferts » et réformer les indemnités de transfert. Mais il n’y a aucune garantie que ces idées nouvelles voient le jour au sein d’un sport où l’argent est roi.
Le président de la FIFA, Gianni Infantino. REUTERS
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