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Après avoir suivi Felipe Oliveira Baptista chez Lacoste, Alice Bureau et Valentine Cloix décident de prendre leur envol en créant Martès, une marque de maroquinerie de luxe qui remet la banane au goût du jour et propose d’avoir “les mains et l’esprit libres”.
Avoir la banane, c’est bien. La porter est déjà plus connoté. Pour leur génération, qui a grandi dans les années 1990, la banane est forcément fluo, indissociablement liée aux billes, aux Pogs ou aux balades dominicales avec un grand-père en chaussettes-sandales. Et si cette petite sacoche à porter en bandoulière, à l’épaule, ou autour de la taille pouvait se transformer en accessoire tendance ? Quelques temps avant le retour des T-shirts sous la robe à bretelles, du sweat Champion ou du jean 501 délavé, Alice Bureau et Valentine Cloix décident de « chiquifier la banane et le cabas par les matières, les lignes, tout en gardant le côté sobre et pratique ». Leur toute jeune marque, Martès, contraction des deux noms de jeune fille de leur maman respective, propose ainsi des bananes à plus de 400 euros pièce.
L’idée leur est venue deux ans avant de quitter leur ancien employeur, Lacoste. « Nous voulions des sacs modulables pour ne rien gâcher, et nous voulions proposer un sac qui permette la mise en pratique de notre ligne : les mains et l’esprit libres », racontent les deux anciennes étudiantes en art-déco à Paris diplômées en 2010. Stagiaires chez Felipe Oliveira Baptista, elles suivent leur mentor chez Lacoste où il est alors embauché comme directeur artistique. Valentine chez les femmes, Alice chez les hommes, les deux se sentent rapidement cloisonnées. « Pour la production de casquettes, je me rendais souvent en Chine où elles sont produites en usine, à la chaîne. » Bien loin de leur conception du luxe. A tel point qu’elles envisagent même de quitter le monde de la mode, trop anxiogène, trop polluant.
Durable
En 2016, le directeur artistique, informé du désir d’émancipation des deux jeunes femmes, leur propose de donner les intentions artistiques des sacs de la nouvelle collection. Une première opportunité d’imprimer leur style. « A la différence des vêtements qui changent de mode à chaque saison, le sac est plus durable », soulignent-elles.
Fin 2016, début 2017, Valentine et Alice turbinent. Comment créer en circuit plus court, plus étique ? « En proposant des formes intemporelles, modulables. » Leurs bananes et leurs sacs à dos peuvent se porter de plusieurs manières. Comment rendre chics et luxueux des objets habituellement du registre du streetwear ? Qualité des matières et des finissions. Pour le cuir, les deux créatrices récupèrent les chutes des grandes maisons du luxe qui achètent des stocks entiers de peaux et rendent aux tanneurs les surplus ou celles comportant la moindre imperfection. Pour la métallerie qui donne un aspect « très bijoux » aux sacs Martès, elles travaillent avec une maison française, et le tout est assemblé à Florence, en Italie.
e-shop
Depuis 2017, les deux jeunes créatrices ont sorti quatre collections qu’elles déclinent ensuite en différentes matières et couleurs en fonction des peaux disponibles. « La banane verte a été très appréciée de femmes classiques, mais nous avons une clientèle assez variée. » Variée, mais ayant un certain pouvoir d’achat.
Le prix a été un facteur de réajustement de leur mode de diffusion. « Nous voulions vendre en boutique, mais nous avons rapidement constaté que cela porterait le prix de la banane à 600 euros et le sac à 800. Nous n’étions pas très à l’aise avec ces prix que nous jugions trop élevés, notamment parce que nous-même ne pouvions pas nous offrir un sac à ce prix-là. »
Depuis, la diffusion se fait par Internet, dans certaines boutiques et en direct (réseaux sociaux, ventes privées, événements…). « L’avantage de la vente en direct est qu’elle permet de créer une communauté autour de la marque, de proposer un système de préventes. » Pour l’instant, elles ont essaimé 415 pièces en retail et 365 en précommande. Des volumes à taille humaine, comme Martès.
Article paru dans le 5ème numéro spécial luxe du magazine Yalayolo Magazine France, décembre 2018
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Yalayolo Magazine