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Si 2017 a été dans l’ensemble favorable aux marchés financiers, l’année 2018 aura été pour le moins chaotique.
La plupart des indices des diverses Bourses à travers le monde ont terminé l’année dans le rouge, subissant une chute à partir du mois d’octobre, sur fonds de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et de craintes sur un ralentissement de la croissance mondiale.
Wall Street, qui joue un rôle prépondérant sur les marchés financiers, a ainsi connu sa pire année depuis 2008.
Outre les tensions commerciales, les places boursières ont été déstabilisées par plusieurs facteurs économiques et politiques: la crainte d’une politique monétaire plus stricte de la Réserve fédérale américaine (Fed) avec un relèvement de ses taux, les négociations très tendues sur le Brexit, les inquiétudes concernant le déficit budgétaire italien, l’accroissement des tensions géopolitiques, les graves difficultés économiques de pays émergents comme l’Argentine et la Turquie.
Au niveau mondial, l’indice MSCI World montre que les marchés actions ont subi une certaine volatilité en 2018, avec d’importants décrochages, notamment à partir d’octobre, puis au mois de décembre.
Comme souvent, Wall Street a donné le ton. Après une forte progression observée durant l’été, l’indice S&P 500 — réunissant les actions de 500 grandes sociétés américaines — a observé de fortes corrections.
Wall Street a enregistré cette année sa plus longue période sans krach boursier — supérieure à neuf ans — le S&P 500 affichant en août une progression de 300% depuis mars 2009 et la crise financière. L’indice a commencé à dévisser en octobre, sur fond de guerre commerciale avec la Chine et de craintes d’un ralentissement de l’économie américaine et de la croissance mondiale. En 2018, il perd environ 11% au 30 décembre, enregistrant sa pire année depuis 2008.
Le plus vieil indice au monde, le Dow Jones, a enregistré deux records en 2018: sa plus forte chute et sa plus forte remontée en une séance. Il a aussi atteint son plus haut niveau historique début octobre, flirtant avec les 27.000 points.
Le Dow Jones a excédé les 26.700 points le 21 septembre, puis a dépassé les 26.900 points le 3 octobre, en cours de séance, soit un plus haut historique pour l’indice new-yorkais, avant de connaître d’importantes corrections comme le S&P 500.
En début d’année, il avait perdu 1600 points en une seule séance le 5 février, le plus fort repli de son histoire en nombre de points, dans un contexte de tensions sur les rendements obligataires et l’inflation.
A l’inverse, le 26 décembre, après avoir fortement reculé depuis le début du mois, le Dow Jones a regagné en une seule séance plus de 1000 points — 1086,25 points, soit 4,98% — sa plus forte progression jamais enregistrée en une journée.
Apple a été la première entreprise au monde à atteindre les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière, avant d’être rejointe par un autre géant de la tech, Amazon.
Apple a atteint les 1000 milliards de dollars de capitalisation boursière le 2 août. Après la firme de Cupertino, la société Amazon fondée par Jeff Bezos est parvenue à franchir ce seuil le 4 septembre. Les valeurs tech ont porté Wall Street jusqu’au début du mois d’octobre, avant d’entrer dans un cycle baissier comme le reste du marché.
La Bourse de Shanghai a particulièrement souffert de la guerre commerciale sino-américaine.
L’indice Shanghai Composite a perdu plus de 25% en un an, sur fond de ralentissement de la croissance chinoise et de guerre commerciale avec les Etats-Unis.
Le Nikkei, l’indice phare de la Bourse de Tokyo, finit également l’année dans le rouge, une première depuis 2011.
Comme les marchés américains, le Nikkei a connu une fin d’année difficile, avec une véritable dégringolade en décembre, pour finir en baisse de 12,1% au 31 décembre.
A la Bourse de Paris, le CAC 40 suit la tendance observée au niveau mondial et finit l’année loin des 5000 points.
Bien parti en début d’année, avant de connaître une période de forte volatilité puis d’enclencher une belle remontée au printemps, le CAC 40 a finalement chuté à partir de début octobre pour clôturer 2018 sous les 5000 points. L’indice a perdu 10,95% au total en un an, signant sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011.
Il s’en sort toutefois mieux que le DAX 30 de la Bourse de Francfort, qui a chuté de 18,26% en 2018, sa plus forte baisse annuelle depuis 2008.
L’indice du secteur bancaire en zone euro — l’Euro Stoxx Banks — a chuté dans un contexte de taux bas affectant les revenus des banques et pesant sur leur rentabilité.
Au-delà des taux bas, les banques doivent mener des plans de transformation coûteux pour faire face à l’émergence de nouveaux acteurs comme les fintech et les néo-banques. Le secteur a par ailleurs été pénalisé par les craintes des marchés sur les prévisions de déficit budgétaire du gouvernement italien, alors que les banques transalpines sont très exposées à la dette italienne.
Les rendements des obligations italiennes se sont envolés face au projet de déficit budgétaire du gouvernement jugé « excessif » par la Commission européenne, entraînant un écart important avec les taux des emprunts d’Etat allemands.
Le nouveau gouvernement italien, issu d’une coalition entre le parti d’extrême droite de la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S), a fait trembler les marchés obligataires en prévoyant un déficit budgétaire de 2,4% en 2019, contre 1,8% annoncé par le précédent gouvernement, alors que la dette publique de l’Italie s’élève déjà à plus de 130% du PIB du pays.
Après un bras de fer avec la Commission européenne, qui menaçait la Péninsule de sanctions, l’exécutif italien a finalement accepté le 19 décembre de ramener sa prévision de déficit à 2,04% du PIB. L’écart (« spread ») entre les taux des emprunts d’Etat italiens et allemands à dix ans a depuis un peu diminué.
Du côté des pays émergents, la Bourse de Sao Paulo, au Brésil, a fait des montagnes russes, avant d’atteindre un sommet historique avec l’élection du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro à la présidence de la République.
L’indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo a atteint un sommet historique le 29 octobre, au lendemain de l’élection à la présidence de la République du candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, au programme économique très libéral. Se maintenant à un haut niveau, l’indice a grimpé encore un peu plus pour dépasser temporairement les 90.000 points début décembre.
Le peso argentin a chuté face au dollar alors que le pays traverse des difficultés économiques et souffre d’une forte inflation.
L’Argentine a fait appel au Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 50 milliards de dollars, dont une première tranche de 15 milliards a été versée en juin, en échange de la conduite d’une politique d’austérité, loin de satisfaire le peuple argentin.
La livre turque a également plongé, notamment début août, en raison de tensions commerciales grandissantes entre la Turquie et les Etats-Unis.
Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis se sont brusquement tendues au mois d’août, en raison notamment de la détention d’un pasteur américain par les autorités turques, qui l’accusaient de terrorisme.
Le président Donald Trump a décidé de relever les droits de douane des Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium turcs. La Turquie a augmenté ses taxes sur des produits américains en représailles.
Mais la livre turque a été fortement touchée par les tensions entre les deux pays, perdant plus de 25% face au dollar en une semaine début août, pour tomber à un plus bas historique. Sa chute a suscité de vives inquiétudes et plongé dans le rouge les marchés au niveau mondial.
La Bourse de Riyad a terminé l’année dans le vert, en dépit de l’onde de choc provoquée par l’affaire Khashoggi, du nom du journaliste saoudien assassiné dans son consulat en Turquie.
L’indice Tadawul de la Bourse de Riyad en Arabie Saoudite a gagné autour de 8,8% sur an, en 2018, en dépit de la crise diplomatique provoquée par la disparition le 2 octobre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué au sein du consulat de son pays à Istanbul, en Turquie. La place boursière a sombré à la mi-octobre, notamment après des menaces proférées par le président américain Donald Trump.
Enfin, la bulle du bitcoin a éclaté, entraînant la chute de l’ensemble des crypto-monnaies.
Après avoir atteint un sommet fin 2017 et début 2018, le bitcoin, qui s’était alors approché des 20.000 dollars, a brusquement chuté pour finir l’année sous les 4000 dollars. Dans son sillage, les autres crypto-monnaies, comme l’Ethereum (ether) ou le Ripple (XRP), ont connu une dégringolade similaire.
Le bitcoin aurait pu rêver mieux pour ses 10 ans, qu’il fêtait cette année. Les cours des monnaies virtuelles restent très corrélés à l’intérêt affiché par le secteur financier traditionnel pour ces nouveaux types d’actifs, aux projets en rapport avec les devises 2.0 et la blockchain. Ils plongent aussi brutalement quand surviennent des piratages de plateformes d’échanges de crypto-actifs.
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