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Seulement six ans après la sortie de son premier smartphone en marque propre, le Chinois Huawei occupe la 3e place des fabricants de téléphone avec 9,3% de part de marché au troisième trimestre 2016, derrière Samsung (20%) et Apple (13%), d’après International Data Corp. Une performance qui n’est pas due au hasard pour le fabricant chinois, à l’origine spécialisé dans les infrastructures réseau et composants, et qui écoule ses téléphones aujourd’hui dans 170 pays.
Alors que son chiffre d’affaires est en croissance de 40% sur les six premiers mois de l’année comparé à l’an passé, 60% de ses revenus proviennent toujours du réseau (antennes, câble). Et sur 60 milliards de chiffre d’affaires en 2015 (36,6 milliards de dollars entre janvier et juin 2016), Huawei consacre 15% de cette somme à sa R&D chaque année.
C’est au sein du Science Park, dans les «nouveaux territoires de Hong Kong», – l’équivalent hong kongais du pôle Paris Saclay, que Huawei a installé depuis 2012 son «Noah’s Ark Lab», un laboratoire d’intelligence artificielle.
Au total, la marque possède 50 «research lab» et 18 centres R&D dans le monde. En France, où elle a ouvert quatre centres, c’est le Français Mérouane Debbah, chercheur de renom, qui a été nommé vice-président de la R&D et directeur des matéhmatiques et algorithmes au Science Lab Huawei.
C’est dans cet immeuble sur une dizaine d’étages que ses ingénieurs testent une partie des technologies de demain. «Notre objectif est d’aider les entreprises à avoir un meilleur futur», explique l’industriel qui tient à rester un partenaire pour les géants chinois et étrangers (Tencent, Adobe, VmWare, Google… ou encore Porsche pour son dernier téléphone «Mate 9»).
Sur un bataillon de 80 000 personnes pour la R&D, – principalement des ingénieurs, précise-t-on, une centaine oeuvre sur les projets du Noah’s Park. En France, sur 800 salariés (et 170 000 au global), ils sont 140 à penser le futur.
Mais contrairement à ses homologues de la Silicon Valley, le groupe chinois ne cherche pas à faire rêver. Et de prôner un pragmatisme asiatique : «Petits robots, montres et objets connectés…Nous étudions la valeur marché avant de développer toute technologie», explique la marque créée en 1987 par Ren Zhenghei, un Chinois de 72 ans et ancien militaire dans le génie civile.
Conscient de ses forces au coeur de l’électronique chinois et des fournisseurs, Huawei voit son avenir au-delà de l’IoT, dans les réseaux : «Les robots ne sont pas encore assez développés, même chez nos concurrents. Les montres Apple ne sont pas assez bonnes», tient à souligner Hang Li, le direcxteur du Noah’s Ark Lab.
Le smartphone du futur n’en est plus un
Comme tous les fabricants, Huawei se concentre d’abord sur la 5G, mais reconnait aussi «ne pas encore avoir de data sur le sujet». Ses premiers tests devront avoir lieu au Japon, là où le besoin en services connectés sera important avec une population vieillissante et des villes surpeuplées.
Le smartphone du futur, c’est celui qui saura pourquoi je suis dans la voiture, ce qu’il va gérer pour moi à cet instant, et quel chemin rapide je vais prendre. Ici en Chine, le téléphone est déjà constamment près du volant. Avec l’IoT, nous allons vers le ‘super connecté’», prédit Kim Pen, fondateur de la start-up de protypage WorkShop installé à Shenzhen.
Comme ses grands rivaux, Huawei indique aussi travailler sur des programmes pour comprendre le langage humain, grâce au machine learning sur lequel il admet n’en être «qu’aux standards», explique-t-on au Lab. Le chinois cherche ainsi à talonner les Samsung, qui vient de mettre la main sur un nouvel assistant personnel (Viv) ou encore Apple, et Google avec son application «Allo». «Nous travaillons sur une solutions SIRI opérable d’ici 1 ou 2 ans, pour faire la différence», affirme Bogdan Cautis, chercheur senior à Huawei.
Au-delà l’IoT et de la Smart Home pour laquelle le Chinois estime que les standards ne sont pas encore définis, c’est tout l’univers connecté que Huawei cherche à conquérir.
Nous avons besoin de quelque chose de similaire au smartphone, et ça n’en sera pas forcément un, mais quelque chose de connecté,» décrit Hang Li.
En test avec Shanghaï Unicom
Plus qu’au support du futur, Huawei réfléchit à digitaliser l’infrastructure. Aussi, d’ici quelques années, le réseau ne sera plus seulement émetteur et récepteur; l’industriel planche sur le «contrôle dynamique». Dans l’univers télécom, il s’agit surtout d’optimiser la maintenance des réseaux et de planifier les flux de données. Les autres secteurs auxquels ces services peuvent s’appliquer sont «la supply chain et la relation client», précise le groupe.
Huawei compare sa vision du réseau intelligent avec le trafic des voitures. De fait, avec son réseau dynamique, il sera en mesure de donner le nombre d’utilisateurs en temps réel, d’établir une cartographie dynamique changeante pour permettre «une gestion intelligente et un contrôle automatique», explique le géant.
Avec cette approche, le groupe compte d’abord séduire les 50 opérateurs télécoms avec lesquels ils collaborent déjà, grâce à son nouvel outils de «crowd visualization» permettant d’obtenir des «zones de chaleur en fonction de la densité de population». Un trackage des populations qui doit aussi donner des modèles de projections et opérer, à terme, de vraies économies de consommation d’énergie. Au final, Huawei, qui teste sa solution avec l’opérateur Shanghaï Unicom (China Unicom), promet de réduire le churn des opérateurs. Pour affiner ces données, le Chinois bénéficie aussi des données publiques dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement. Pour l’heure, les tests de Huawei sont confidentiels, mais le travail de Siming Chen, doctorant en science informatique et finaliste d’un concours organisé par la marque en 2015 en donne les contours:
Coté l’utilisateur, ce réseau intelligent doit améliorer les perfomances, puisque le réseau est toujours le meilleur là où il se trouve. Les taux de téléchargements des vidéos et des photos sont ainsi optimisés, d’après le groupe qui a dédié 80 000 ingénieurs uniquement sur son réseau et 20 00 dans le monde, uniquement sur la maintenance.
L’avenir de Huawei est donc moins vers le marché consumer, – malgré ses nombreux partenariats et sponsoring d’équipes de fooball dans le monde (Milan AC, Arsenal, l’Atletico de Madrid, le PSG…) qui lui confèrent un caractère de marque internationale, que dans les infrastructures télécoms. A Singapour, le géant vient d’ailleurs d’ouvrir début novembre son premier accélérateur en partenariat avec le gouvernement local, l’i5Labs, entièrement dédié à l’IoT et à la nouvelle connectivité des réseaux.
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Photos: Google Maps
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