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C’est un pont qu’il était, jusqu’à peu, difficile voire impossible de franchir. Entre recherche et entrepreneuriat, il existe des similitudes, bien sûr : l’innovation, la recherche de l’excellence… Pourtant, les différences de culture et de process rendaient le dialogue entre les deux univers ardu. C’était sans compter le travail du fonds d’investissement Elaia qui, depuis 2002, s’échine à créer des passerelles entre eux. Car au-delà des besoins financiers, certains projets ont besoin d’accompagnement, de guidage.
La structure se spécialise dans la deeptech, dans un premier temps dans l’early stage, et a pour principe de toujours être lead ou colead dans les tours auxquels il participe. En tout cas, « jamais passif« , tranche Xavier Lazarus, cofondateur du fonds. En 2012, puis en 2018, de nouveaux closing permettent au fonds de « changer de taille » et d’élargir son positionnement. « Cela nous donne la possibilité de remettre au pot dans les tours suivants, et de manière significative. » Aujourd’hui, si le fonds investit des tickets de 300 000 à 3 millions d’euros en pré-seed, seed et en early stage, il peut miser jusqu’à 15 millions sur la même ligne d’investissement.
En se concentrant sur les innovations deeptech, Elaia travaille forcément beaucoup avec le monde de la recherche. « La France produit des cerveaux, nos formations sont reconnues pour cela« , explique Xavier Lazarus. C’est pourquoi le fonds demandent aux universitaires, experts dans leur domaine, de se pencher sur les produits créés par des jeunes pousses « pour vérifier qu’ils soient bien révolutionnaires« . Ils sont en quelque sorte des « partenaires de deal-flow« , aidant les investisseurs du fonds à distinguer le bon grain de l’ivraie.
Faire des chercheurs des entrepreneurs
Mais le fonds s’engage également au côté des chercheurs porteurs de projets. Le partenariat entre Elaia et l’université PSL (Paris Sciences & Lettres) s’est d’ailleurs concrétisé l’année dernière avec le début du déploiement du fonds PSL Innovation Fund, d’une taille cible de 75 millions d’euros et financé par Bpifrance, BNP Paribas, Naval Group, FamilleC, la MGEN et KPN Ventures. « Nous avons un accès confidentiel aux trouvailles des chercheurs et nous les accompagnons vers le go to market« , précise Anne-Sophie Carrese, partner en charge du fonds PSL.
« De penseurs, les chercheurs sont devenus entrepreneurs« , sourit Xavier Lazarus. Le fonds sert justement à leur donner les outils pour mettre leur expertise au service d’une entreprise qu’il créent ou co-créent, une pratique encore trop peu répandue dans la recherche. « Il n’existe pas de recette unique au succès, chaque chercheur ayant sa zone d’excellence, rappelle Anne-Sophie Carrese. Mais les problématiques que nous cherchons à résoudre en premier sont la constitution d’une équipe solide et la recherche de premiers clients. »
Porter les projets à leur apogée
L’objectif du fonds est clair : un retour sur investissement de facteur quatre. Pour cela, les investisseurs sont conscients qu’ils doivent « créer de la valeur, ce qui implique de s’attaquer aux chantiers difficiles« . « Quand on investit, les choses faciles ont déjà été réalisées, constate Xavier Lazarus. Il faut miser gros et être très réactif pour ensuite créer de la valeur à chaque étape de croissance du projet. » Une méthode dont la réussite tient tout particulièrement aux liens entretenus avec le monde de la recherche, notamment parce qu’il permet de constituer des équipes particulièrement performantes. « Les meilleurs CEOs de demain sont dans les laboratoires« , n’hésite pas à parier Xavier Lazarus.
Et pour faciliter le développement industriel des solutions de ses pépites, le fonds mise également sur un rapprochement avec les corporates. « Le fonds PSL est un terrain d’observation pour les corporates« , assume ainsi Anne-Sophie Carrese. Ces derniers se montrent intéressés par le prisme technologique des startups soutenues par Elaia Partners : mathématiques appliquées, cryptosécurité ou intelligence artificielle sont étroitement scrutées par les grands comptes français, qui n’ont pas toujours les ressources en interne pour développer des projets aussi pointus.
Mais le rachat n’est pas toujours l’exit privilégié. Le fonds faisait ainsi partie des premiers investisseurs de Criteo et est resté présent au capital jusqu’à son entrée en Bourse, pour accompagner la pépite dans cette étape cruciale. Preuve que « plugger les entreprises sur le monde de la recherche » se révèle être une stratégie payante.
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Yalayolo Magazine