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En pleine crise sur le pouvoir d’achat, la hausse annuelle au 1er février des tarifs de péages autoroutiers tombe mal. L’Etat a donc demandé aux concessionnaires de « faire un geste », mais ne peut rien imposer. Elisabeth Borne, la ministre des Transports, attend ce lundi 14 janvier les propositions des sociétés d’autoroute.
Les prix des péages sont réévalués tous les ans au 1er février par les sociétés d’autoroute suivant un certain nombre de critères plus ou moins précis, indiqués dans le contrat qu’elles ont passé avec l’Etat. Les concessionnaires peuvent ainsi répercuter une partie de l’inflation (entre 70 et 85%), les travaux d’investissement sur le réseau et la hausse de la redevance domaniale versée à l’Etat. On pondère tout ça par la situation géographique du réseau (plaine, montagne, zone péri-urbaine…) et on obtient le montant de la hausse annuelle, différente selon les tronçons.
Une fois la grille de tarifs fixée par le concessionnaire, l’Etat la valide pour un an.
Pour 2019, une hausse de 1,8 à 1,9% en moyenne est pour l’instant prévue, contre 1,4% environ au 1er février de l’an dernier. Cette forte augmentation est liée à deux circonstances exceptionnelles.
D’abord à cause du gel des tarifs décidé en 2015 par Ségolène Royal, alors ministre des Transports. Il faisait suite à un rapport de la Cour des comptes critiquant les bénéfices très importants des concessionnaires. Ce gel avait été attaqué en justice par les sociétés d’autoroute, qui ont eu gain de cause et obtenu un rattrapage des tarifs que les Français commencent à peine à payer. On parle de 500 millions d’euros étalés entre 2019 et 2022 , avec une hausse de 0,25% prévue pour 2019, rappelle Europe 1.
Et puis, dans le même esprit, le grand plan d’investissement décidé par François Hollande en 2016 prévoit 700 millions d’euros de travaux supportés par les sociétés d’autoroute mais répercuté entre 2019 et 2021 sur les usagers à raison de près de 0,2 de plus en 2019.
Depuis la privatisation des autoroutes en 2016, les taris ont augmenté en moyenne de 1,81% selon l’ASFA, l’association des sociétés françaises d’autoroutes, contre 2,06% de hausse annuelle avant la privatisation.
40% pour l’Etat
Dans le détail, sur 10 euros payé à un péage :
- 1,50 euros est destinés à financer les coûts d’exploitation,
- 1,50 euros correspondent aux bénéfices de l’entreprise,
- 3 euros vont à la construction et la rénovation du réseau et
- 4 euros vont à l’Etat sous forme d’impôts et de taxes.
En 2017, les sociétés autoroutières ont réalisé près de 10,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre 9,8 milliards en 2016. Près des deux tiers (68%) proviennent des automobilistes et le reste (32% restant) des poids-lourd. La dette des concessionnaires s’élèvent quant à elle à près de 38,5 milliards d’euros.
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Yalayolo Magazine