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Depuis la rédaction de cet article, l’accord de retrait de Theresa May sur le Brexit a été rejeté pour la deuxième fois par la Chambre des Communes le mardi 12 mars. Ce mercredi 20 mars 2019, Theresa May a présenté au Conseil européen une demande de report du Brexit au 30 juin. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a formulé une condition : l’accord de retrait devra être soumis à nouveau au Parlement britannique. Ce qui nécessiterait un nouveau vote d’ici jeudi 28 mars.
Mais comment la City – la communauté financière de Londres – et les entreprises britanniques évaluent-elles ces résultats ?
Brexit retardé
Un Brexit retardé n’est pas un Brexit résolu, comme May l’a dit au Parlement après sa défaite du mardi 12 mars. Et sans un nouveau vote favorable à l’accord de retrait, le Royaume-Uni quittera l’UE le 29 mars, avec ou sans accord. Pour beaucoup, tout retard supplémentaire ne fera qu’alimenter l’incertitude économique.
« Cette incertitude sans fin quant à la suite des événement provoque une grande inquiétude pour l’économie et les marchés », explique Dean Turner, économiste britannique pour UBS Wealth Management, une banque suisse.
La Confederation of British Industry(CBI), un groupe de pression d’affaires, affirme que les entreprises « se retrouvent entravées par le Brexit »,car l’incertitude constitue un frein à l’investissement.
Les investisseurs immobiliers retiennent également des fonds. Brookfield, un gestionnaire d’actifs canadien, cherchait à acheter Intu, un fonds de placement immobilier britannique. Selon le Financial Times, des proches auraient confié que l’incertitude autour du Brexit était la raison de l’échec de l’accord.
Deuxième référendum
Un autre référendum sur la question de savoir si la Grande-Bretagne devrait faire partie de l’UE n’est pas actuellement à l’ordre du jour du gouvernement ou du parlement et est, par conséquent, l’option la moins probable ici.
Cependant, pour les opposants du Brexit, un deuxième référendum semble le meilleur moyen de l’arrêter. Open Britain, un groupe de campagne pro-Union européenne, organise une manifestation “Put It To The People” le samedi 23 mars qui appellera à un second référendum.
L’idée a également obtenu le soutien du parti travailliste, le parti de l’opposition, au cours des dernières semaines, ainsi que du “Groupe pour l’indépendance”, un groupe de députés qui ont démissionné du parti travailliste.
Mais un autre référendum sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’UE n’est pas non plus une solution au Brexit. L’attitude des britanniques à l’égard de l’U.E. reste variée, si on se réfère aux sondages. En janvier, YouGov, un sondeur, a découvert que 47 % des 1 754 personnes interrogées pensaient que la Grande-Bretagne avait ” tort de voter pour quitter l’Union européenne “, soit moins que celles qui avaient voté pour rester en 2016.
No Deal
Après la défaite de l’accord de retrait, nombreux sont ceux qui croient qu’un Brexit “brut” se rapproche inexorablement, alors que le Royaume-Uni approche de sa date de départ sans un accord convenu.
Mercredi 14 mars, les chefs d’entreprise ont enfin été informés de ce à quoi ressemblera un Brexit sans accord. Les tarifs douaniers seraient éliminés de 87% des importations, selon les représentants du Royaume-Uni. Certains produits agricoles, tels que l’agneau britannique et la céramique, feront partie des 10% de produits protégés par les droits de douane.
Steve Barclay, député, a qualifié ces droits de douane de “modeste libéralisation” de l’économie du Royaume-Uni, soulignant qu’à l’heure actuelle, 80 % de l’économie britannique est en franchise de droits.
Néanmoins, pour beaucoup dans la City, c’est la suppression du « passeport » qui constitue la plus grande menace. Actuellement, le passeport permet aux entreprises britanniques d’échanger des services financiers à travers l’UE. L’accord de retrait permettrait de poursuivre ce commerce dans le cadre d’un arrangement transitoire de deux ans. Un « no deal » Brexit ne le ferait pas, cependant.
« Dans un tel scénario, il y aura une vive concurrence sur le marché à travers l’Europe, car les gestionnaires de fortune tenteront de débaucher des clients dans différentes juridictions pour être conformes aux normes du marché local », déclare Udit Garg, responsable de gestion de fortune chez Sun Global Investments.
Déjà, 269 entreprises du secteur bancaire et financier ont délocalisé une partie de leurs activités dans un autre pays de l’UE, selon un rapport publié cette semaine par le groupe de réflexion New Financial.
Dans le milieu des affaires et de la finance, beaucoup se préparent depuis longtemps aux trois scénarios de Brexit énumérés ici afin d’en minimiser l’impact. Toutefois, la plupart d’entre eux espèrent aussi qu’on mettra fin à l’impasse actuelle afin de pouvoir reprendre leurs activités.
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Yalayolo Magazine