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Plus ancienne République du monde, Saint-Marin ne compte pas moins de 60 touristes par habitant pour un territoire de 61,16km2. Cet Etat unique offre une parenthèse hors du temps. « La plus petite et ancienne République du monde mais aussi la plus belle » rappelle l’adage local. Alors que la cité-Etat a été durement touchée par la crise financière de 2007, le développement du tourisme lui donne un espoir de sortie de crise. Reportage sur place pour Yalayolo Magazine avec Augusto Michelotti, Secrétaire d’Etat au Tourisme, au Territoire et au Développement durable.
À Saint-Marin, on vient chercher une singularité historique…
Un geste initiatique et performatif. Un tailleur de pierres serait à l’origine de la République éponyme en 301 après J.-C.. Un Etat qui se veut résolument libre, confirme le Ministre. Le charme et les pierres se conjuguent pour laisser la part belle à l’Histoire. Il a su faire preuve de résistance face aux Pape et à Napoléon. L’histoire particulière de Saint-Marin se reflète ainsi dans ses anciennes institutions et ses Capitaines-Régents, dont le rôle institutionnel correspond à celui d’un chef d’État. « L’Etat est bicéphale. Les deux Capitaines-Régents de Saint-Marin restent en poste seulement six mois. Le pays a ainsi compté deux femmes Capitaines-Régents en 2018 » souligne Mathilde Aubinaud. Les premiers régents ont été nommés en 1243 et leur intronisation a lieu deux fois par an, le 1er avril et le 1er octobre. Italien et Saint-Marinais, quelle différence ? « L’unification italienne s’est faite autour de Saint Marin qui est de près de 1500 ans son aînée », plaisante le Ministre.
… et une hospitalité institutionnalisée
Le petit Etat aux 4 000 fonctionnaires, soit 12% de la population, a l’ethos des plus grands. Le 31 juillet 1849, la République se retrouve encerclée par les armées autrichiennes car Saint-Marin a hébergé Garibaldi. Accueil qui lui valut son indépendance lors de l’unification italienne. Aussi, pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’Etat est resté neutre – neutralité marquée par des croix blanches sur les toits du pays -. Aussi, « plus de 100 000 Italiens se sont réfugiés à Saint-Marin lors de l’arrivée des Américains pour un Etat de 15 000 habitants » relève le Ministre du Tourisme, évoquant cette terre pour les réfugiés.
Super-crise dans un micro-Etat ?
Les jours les plus beaux prennent fin. En 2007, Saint-Marin était le 3ème Etat le plus riche du monde. Depuis, la crise économique est passée et les ravages sont légion – le secteur financier a diminué de 42% et le pays compte à présent près de 9% de chômage après avoir connu le plein emploi. En témoigne aussi la récente liquidation forcée de l’Asset Banca dont les avoirs d’une partie de la population ont été bloqués. Néanmoins, Saint-Marin a été réinséré sur la liste blanche des impôts de l’Italie en 2015. Augusto Michelotti parle d’une économie saint-marinaise qui était alors « frizzante » – autrement dit pétillante. Tout un programme.
Sortie de crise : devenir un pays-musée à ciel ouvert
Des projets pour sortir de la crise ? La cité-Etat n’en manque pas. Le Ministre du Tourisme, Augusto Michelotti explique tout d’abord, avec un enthousiasme certain, que Saint-Marin entend devenir « le premier Etat vert » d’ici 5 ans. Un Etat qui a suscité l’admiration des plus grands de Napoléon qui, admiratif des institutions centenaires, voulu lui offrir un accès à la mer, comme l’évoque un tableau dans la salle de l’assemblée du pays où Monge est reçu par Capitaine-Régent. Le président américain Lincoln a également évoqué une même admiration dans une lettre gardée précieusement dans les archives nationales. Un Etat qui n’est donc pas prêt d’arrêter de tracer sa route.
Saint-Marin mérite plus qu’un bref passage de ceux « qui mordent et partent en moins de quatre heures » termine le Ministre. Se promener dans son centre historique donne l’impression de plonger au Moyen Âge et permet du jouir de son charme intemporel. Un nouveau souffle s’annonce pour le micro-Etat : le tourisme a progressé de près de 30% en 2 ans. Un Etat au parfum de liberté, comme le souligne l’adage : « Reliquo vos liberos ab utroque homine » (je vous laisse libre des deux hommes) – des politiques et des religieux.
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Yalayolo Magazine