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Développé par des chercheurs canadiens, HoloFlex est un smartphone Android dont l’interface répond aux flexions de l’écran et qui peut, en prime, afficher des images en 3D. La démonstration technique est impressionnante, mais quelle peut être son utilité pratique ?
Il y a quelques mois de cela, une équipe du Human Media Lab de l’université Queen’s (Canada) avait créé la surprise avec son concept de smartphone à écran flexible baptisé ReFlex. Muni d’un capteur de flexion, le dispositif permettait de contrôler partiellement l’interface en pliant l’écran, par exemple pour tourner les pages d’un livre électronique ou jouer à certains jeux.
Les chercheurs canadiens sont allés encore plus loin en intégrant un dispositif d’affichage en 3D. HoloFlex, c’est le nom de ce nouveau prototype, serait le premier « smartphone flexible holographique ». Selon ses concepteurs, il est capable de restituer des images 3D avec parallaxe et stéréoscopie à plusieurs utilisateurs en même temps. L’avantage est qu’il n’y a pas besoin de lunettes spéciales ni de dispositif pour suivre le regard des spectateurs.
L’écran tactile sert à la manipulation de l’interface en 2D (axes x et y) tandis que le mouvement de flexion permet de déplacer les objets sur un troisième axe en profondeur. Dans une vidéo de démonstration publiée sur YouTube, on peut voir comment le système permet de manipuler des objets en 3D ou encore de jouer à Angry Birds, en pliant l’écran pour tendre l’élastique de la catapulte. Lorsque l’oiseau est projeté, l’effet holographique le fait littéralement émerger de l’écran.
Des vidéoconférences holographiques
De plus, grâce à une caméra frontale capable de mesurer la profondeur de champ, cet HoloFlex permet aussi de réaliser des appels vidéo holographiques. Le fait de plier l’écran fait ressortir le visage en 3D de l’interlocuteur, que l’on peut regarder sous différents angles.
Techniquement, le dispositif utilise un écran tactile Oled flexible ou Foled d’une définition de 1.920 x 1.080 pixels sur lequel est plaqué un revêtement imprimé en 3D parcouru d’un réseau de 16.640 microlentilles. Chaque lentille projette des blocs de 12 pixels, de forme circulaire ; chacun d’entre eux restitue l’intégralité de la scène en 3D, sous un point de vue légèrement différent. C’est ce qui permet d’observer les objets sous n’importe quel angle en bougeant l’écran.
Au-delà de la performance technique indéniable, la question se pose des applications pratiques que peut offrir cette technologie. Outre les jeux et les appels vidéo holographiques, l’équipe de l’université Queen’s évoque la manipulation d’objets en 3D, facilitée par l’écran flexible et la possibilité de pouvoir observer sous différents angles. Ceci, expliquent-ils, pourrait être utile notamment pour la fabrication par impression 3D.
Cependant, comme on peut le constater sur les images, la définition de seulement 160 x 104 pixels est assez médiocre et la fluidité de l’affichage est bien loin de celle des smartphones actuels. Des défauts qui pourront sans doute être corrigés à mesure que les matériaux, les techniques d’impression 3D et les composants électroniques progresseront.
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