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Des chercheurs de l’université Duke ont démontré que les joueurs de jeux vidéo présentent une grande sensibilité visuelle qui leur permet d’emmagasiner davantage d’informations. Les scientifiques veulent désormais découvrir les mécanismes cérébraux et les jeux qui peuvent favoriser ce développement, avec à la clé de possibles applications dans le domaine militaire. Gregory Appelbaum, le chercheur qui a piloté cet essai, a livré des détails à Yalayolo Magazine-Sciences.
Des heures et des heures passées devant des jeux vidéo peuvent aider les joueurs à développer des qualités visuelles supérieures aux autres. C’est l’hypothèse que formulent des chercheurs de l’université Duke (Caroline du Nord) après avoir conduit un test qui a révélé que les amateurs de jeux vidéo utilisent mieux et plus rapidement les informations visuelles que les personnes ne jouant jamais. « Les joueurs de jeux vidéo passent beaucoup de temps à traiter des données visuelles d’un certain type, et cela conduit à une différence dans le traitement de l’information », explique à Yalayolo Magazine-Sciences Gregory Appelbaum, professeur adjoint de psychiatrie à l’école de médecine de l’université Duke.
Le test qu’il a conduit avec son équipe a réuni 125 participants (52 hommes et 73 femmes) sur deux jours, et répartis en deux groupes : joueurs intensifs de jeux vidéo et non-joueurs. Chaque candidat devait réaliser un test sollicitant sa mémoire sensorielle visuelle, aussi appelée mémoire iconique. Il s’agit de la capacité à enregistrer un grand nombre d’informations visuelles sur un délai très court, allant de 50 à 500 ms. Le participant devait fixer un écran sur lequel huit lettres disposées autour d’un cercle apparaissaient pendant un dixième de seconde. Puis une flèche rouge venait marquer l’emplacement de l’une des lettres, et la personne devait alors nommer la lettre en question. Le test était effectué sur plusieurs intervalles de temps : de 13 ms après que la lettre ait disparu jusqu’à 2,5 s.
Trois explications aux performances visuelles des joueurs
Bilan : les personnes identifiées comme des joueurs intensifs ont systématiquement fait mieux que les non-joueurs, et ce pour tous les intervalles de temps. L’étude précise toutefois que les deux groupes ont connu une dégradation rapide de leur mémoire à mesure que le délai d’interrogation s’allongeait.
Néanmoins, il en ressort que les joueurs ont une capacité à répondre plus vite à un stimulus visuel. La raison en est que dans un jeu, et en particulier les jeux de tir à la première personne (ou FPS, pour first-person shooters), le joueur doit établir une « inférence probabiliste » le plus vite possible afin de décider de l’action. « [Les joueurs] ont besoin de moins d’informations pour arriver à une conclusion probabiliste, et ils le font plus vite », souligne le professeur Appelbaum.
Les chercheurs ont posé trois hypothèses pour expliquer cette qualité chez les joueurs : qu’ils aient une meilleure vue, que leur mémoire visuelle dure plus longtemps ou qu’ils aient amélioré leur prise de décision. L’hypothèse d’une mémoire visuelle plus performante a été écartée, puisque le test a mis en évidence que celle des joueurs se dégradait aussi vite que celle des non-joueurs.
Un programme financé par l’armée américaine
Restent les deux autres hypothèses, que les chercheurs vont explorer en engageant des analyses plus poussées. « Dans un avenir proche, nous allons tenter de tester le mécanisme neuronal qui sous-tend ces effets. Nous le ferons probablement par électro-encéphalographie », révèle Gregory Appelbaum. Il est également question de recourir à l’imagerie par résonance magnétique (IRM). « Une autre piste de recherche consiste à réaliser une étude à partir d’un entraînement contrôlé en prenant des non-joueurs à qui l’on ferait passer beaucoup de temps sur des jeux. Cela nous permettrait de mieux cerner quels types de jeu produisent ces effets », ajoute le professeur.
À quel domaine concret les conclusions de cette étude pourraient-elles s’appliquer ? « Tout traitement d’information visuelle commence par la mémoire visuelle sensorielle. Il y a par conséquent beaucoup d’applications potentielles », explique Greg Appelbaum, avant de souligner que ce programme était financé par plusieurs départements de l’armée américaine (Army Research Office, Department of Homeland Security et la Darpa). « Les applications les plus directes pourraient concerner des tâches de type militaire… Par exemple, se servir des jeux vidéo afin d’améliorer la sensibilité sur des tâches qui requièrent un traitement visuel rapide. »
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