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Les Etats-Unis ont dévoilé lundi 28 janvier 2019 les chefs d’inculpation contre Huawei Technologies, deux de ses filiales et sa directrice financière, Meng Wanzhou, pour fraude bancaire et électronique visant à contourner les sanctions contre l’Iran. Une affaire qui a renforcé les tensions entre Washington et Pékin.
Huawei tire près de la moitié de ses revenus des marchés étrangers. Mais de nombreux pays s’inquiètent que la firme soit utilisée par le gouvernement chinois à des fins d’espionnage.
Dans la liste des 13 chefs d’inculpations dévoilés, le département américain de la Justice accuse Huawei de vol de secrets commerciaux, de fraude électronique et d’obstruction à la justice pour vol présumé de technologie de T-Mobile US visant à tester la résistance de smartphones.
On peut lire dans le document mis en ligne par le ministère de la Justice que le géant chinois de l’électronique Huawei a offert des primes à ses employés pour voler des informations confidentielles à des entreprises étrangères.
Comme le notent nos confrères de Yalayolo Magazine US, les emails obtenus au cours de l’enquête fédérale démontreraient que le vol de secrets commerciaux et technologiques était un effort concerté au sein de Huawei, qui offrait aux employés des primes en fonction de la valeur des renseignements qu’ils dérobaient.
Selon l’acte d’accusation, les employés de Huawei ont violé les accords de confidentialité et de non-divulgation avec T-Mobile à partir de 2012 lorsque ses employés ont pris des photos, pris des mesures et même volé un morceau du robot de test de T-Mobile, surnommé « Tappy ». Les informations volées ont été renvoyées à Huawei par les employés au moyen d’une adresse électronique cryptée, selon l’acte d’accusation.
Huawei a fait savoir que les deux entreprises avaient réglé leurs différends à l’amiable en 2017.
Les Etats-Unis reprochent également à Huawei d’avoir trompé une banque internationale et les autorités américaines concernant ses relations avec les filiales Skycom Tech et Huawei Device USA, afin de pouvoir réaliser des transactions avec l’Iran.
Le ministère des Affaires étrangères chinois a exhorté les Etats-Unis de cesser « la répression disproportionnée » contre les entreprises chinoises, dont Huawei, et a demandé la levée du mandat d’arrêt contre Meng Wanzhou.
Ces inculpations s’ajoutent à la pression exercée sur le premier équipementier télécom mondial par les Etats-Unis qui cherchent à empêcher les entreprises américaines d’acheter ses équipements et qui poussent leurs alliés à faire de même.
Elles sont annoncées à la veille d’une visite du vice-premier ministre chinois, Liu He, à Washington — où il doit rencontrer le président américain Donald Trump — pour tenter de régler leur conflit commercial. Le département américain de la Justice a annoncé la semaine dernière qu’il allait formuler une demande d’extradition de la directrice financière de Huawei — arrêtée le 1er décembre au Canada alors qu’elle était en transit entre deux vols à l’aéroport de Vancouver. Le ministère canadien de la Justice a confirmé lundi soir avoir reçu des Etats-Unis une demande officielle d’extradition.
Meng Wanzhou est la fille du fondateur de Huawei, société que les agences du renseignement américain présentent comme liée au gouvernement chinois.
A la suite des Etats-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont restreint l’accès de Huawei à leurs marchés.
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Yalayolo Magazine