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- Altice, le groupe de Patrick Drahi, et Molotov, plateforme de diffusion de la télévision sur internet, annoncent entrer en « discussion exclusive » pour que le premier prenne une participation majoritaire dans le second.
- La presse se faisait l’écho de la mauvaise santé financière de la startup, qui cherchait à lever des fonds depuis plusieurs mois.
- En se rapprochant d’Altice — qui possède SFR — Molotov aura les reins plus solides pour faire face à la concurrence de Canal+ et de l’alliance France TV/TF1/M6 qui prépare sa propre plateforme.
Molotov a enfin trouvé un acteur auquel s’adosser.
Au printemps 2018, la plateforme de télévision par internet (en OTT, c’est-à-dire sans passer par la box de son opérateur) annonçait vouloir lever jusqu’à 50 millions d’euros. Les Echos rapportaient le 23 janvier qu’elle avait épuisé tous ses fonds et était entrée en négociations exclusives avec France Télévisions, sans succès, avant de se tourner vers des groupes privés dont « Canal+ et/ou Orange ».
C’est finalement Altice, le groupe de Patrick Drahi auquel appartient SFR, qui devrait prendre une participation majoritaire dans la startup. Dans un communiqué daté de ce mercredi 30 janvier, les deux entreprises annoncent être entrées « en discussion exclusive en vue d’accélérer le développement de la startup en France et à l’international ».
Fondée par Jean-David Blanc, créateur d’Allociné, et Pierre Lescure, fondateur de Canal+, Molotov offre la possibilité de regarder gratuitement les chaînes de la TNT, de voir les programmes de certaines d’entre elles en replay, et — moyennant abonnement — d’accéder à des chaînes payantes et d’enregistrer des émissions dans le cloud.
Si le projet de rachat aboutit, Molotov continuera d’exister sous sa propre marque et d’être ouvert à tous, indique le communiqué. Mais celui-ci ne précise pas si la plateforme restera gratuite.
Forte d’une disponibilité sur de nombreuses plateformes et d’une interface plébiscitée — l’appli est très bien notée à la fois sur l’App Store d’Apple et le Play Store d’Android —, Molotov revendique plus de 7 millions d’utilisateurs. Mais, grosse ombre au tableau, peu d’entre eux paient pour le service. Selon Le Monde, Molotov revendiquait 20 000 abonnés par mois début 2018. Jean-David Blanc indiquait, en novembre dans La Tribune, que le chiffre réel se trouvait « très au-dessus », sans en dire plus.
Molotov a besoin de contenus pour attirer les utilisateurs, mais ses relations avec les diffuseurs privés français ne sont pas au beau fixe. Il n’est en effet pas possible de regarder les programmes des groupes TF1, Canal+ et M6 en replay. Depuis début janvier, TF1 empêche également à Molotov de diffuser ses chaînes via Chromecast.
Netflix à la française d’un côté, ‘Spotify de la télé’ de l’autre
Mi-2018, Libération révélait que France Télévisions, TF1 et M6 s’étaient intéressés à Molotov, mais que le prix réclamé pour un rachat — 100 millions d’euros — les avait refroidis. Les trois groupes ont préféré investir 40 millions euros dans la création de leur propre plateforme de SVOD payante, Salto, présentée comme un Netflix à la française, qui ne devrait pas offrir la possibilité de regarder les chaînes en direct ni d’enregistrer les programmes comme le fait Molotov.
De son côté, Canal+ commercialise directement ses offres en OTT sur sa plateforme MyCanal.
Avec un acteur comme Altice derrière lui, Molotov pourrait être plus fort pour négocier avec ces fournisseurs de contenus après l’arrivée de Salto.
Molotov pourra aussi compter sur les contenus exclusifs dont dispose SFR, parmi lesquels les films, séries et chaînes de télévisions du groupe NBCUniversal et surtout les chaînes RMC Sport — qui diffusent la Premier League anglaise et la Ligue des champions de football et qui pourraient attirer de nombreux abonnés.
Pour Altice, l’acquisition de Molotov permet de mettre la main sur une technologie que les deux entreprises qualifient de « meilleure expérience digitale et OTT », et de développer cette activité à l’international.
Dans le communiqué, Jean-David Blanc déclare que ce rapprochement dotera Molotov « de moyens à la mesure de cette ambition et [leur] permettra de devenir le ‘Spotify de la télé’ en France et à l’international ».
Altice Europe est présent en France, en République dominicaine, en Israël et au Portugal, et Patrick Drahi contrôle également Altice USA aux Etats-Unis.
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