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BNP Paribas a revu ce mercredi 6 février à la baisse certains de ses objectifs financiers pour 2020 après un quatrième trimestre 2018 plombé par une chute des revenus dans les activités de marché.
La deuxième banque de la zone euro par la capitalisation boursière, après l’espagnole Santander, s’attend désormais pour 2020 à un rendement de ses fonds propres (ROE) de 9,5% contre un objectif initial de 10%.
Son objectif de croissance de ses revenus sur la période allant de 2016 à 2020 est aussi revu à la baisse. BNP Paribas table désormais sur une progression de son produit net bancaire (PNB) de 1,5% par an et non plus de 2,5%. Son coefficient d’exploitation devrait pour sa part atteindre 64,5% l’an prochain au lieu des 63% prévus.
La banque compte désormais accélérer ses économies et va dans le même temps restructurer sa banque de financement et d’investissement (BFI), où ses activités de marché ont souffert tout au long de l’année passée.
« La performance est décevante au T4 et les réductions de coûts annoncées sont largement en ligne », observent les analystes de J.P.Morgan Cazenove, qui restent à neutre sur le titre avec un objectif de cours de 51 euros.
Dans une note de recherche, les analystes de Jefferies soulignent également la mauvaise qualité des activités de marché de la banque au cours du dernier trimestre de 2018. Toutefois, l’objectif d’économies supplémentaires devrait, selon eux, être bien accueilli.
Restructuration attendue
En 2018, les activités de marché ont vu leurs revenus chuter de 15,4%, avec un plongeon de plus de 39% sur le seul quatrième trimestre avec le retour brutal de la volatilité, ce qui s’est soldé par une perte avant impôts de 225 millions d’euros pour le pôle « global markets ».
La banque de la rue d’Antin va ainsi passer en revue sa BFI pour identifier les activités qui ne sont pas stratégiques, ni rentables ou considérées comme « sous-dimensionnées ». Elle en profite pour confirmer l’arrêt de sa filiale de gestion pour compte propre Opera Trading.
Elle compte aussi redresser la rentabilité de sa BFI en y amplifiant l’industrialisation de ses activités et en renforçant la coopération entre ses métiers.
Le quatrième trimestre a été particulièrement douloureux pour les activités de trading des banques. En Allemagne, Deutsche Bank a vu ses revenus chuter de 23% dans le trading obligataire qui a aussi pénalisé les grandes banques de Wall Street.
Sur le seul quatrième trimestre 2018, les revenus de BNP Paribas ont globalement reculé de 3,5% à 10.160 millions d’euros. Ses charges ont progressé de 0,7% à 7.678 millions.
Son résultat net s’affiche quant à lui en progression de 1,1% à 1442 millions d’euros.
Son coefficient d’exploitation ressort à 71,9% à fin 2018 contre 69,4% à fin 2017 et son ROE s’établit à 8,2%.
D’après le consensus Infront Data réalisé pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un bénéfice net de 1410 millions d’euros et des revenus de 10 331 millions.
La banque prévoit de verser à ses actionnaires un dividende de 3,02 euros par action au titre de l’exercice 2018, stable par rapport à 2017.
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