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Chaque année, en France, plus de 180 000 femmes et hommes de plus de 45 ans créent leur entreprise. Ce phénomène logique, découlant du vieillissement de la population issue du baby boom (37 % de la population européenne aura plus de 55 ans en 2030), a un nom : le silver entrepreneuriat.
Le recul, déjà largement engagé, de l’âge de la retraite
Le financement des retraites de demain n’est pas assuré dans notre pays. Il est fort probable qu’à l’image de ce qui est déjà engagé sur de nombreux autres territoires, la France soit contrainte de revoir ou d’assouplir les âges de départ en retraite. Mécaniquement, cela contraindra les entreprises à devoir aménager les fins de carrière de leurs collaborateurs. L’entrepreneuriat pourra alors, dans certains cas, constituer une solution. Mais pas de n’importe quelle façon. L’un des dénouements consisterait à un accompagnement par le dernier employeur, sous forme de formations, d’aménagements, pour permettre au porteur de projet de se préparer sereinement au lancement de sa nouvelle entreprise. Si 41 % de la génération Z, soit celle née après 1995, ambitionne de monter son affaire (selon une étude publiée par OnlineSchoolsCenter.com), les silver développent également de plus en plus l’envie d’entreprendre. Et ce surtout par envie de créer, de jouir d’une nouvelle liberté, de mettre pleinement à profit une expérience accumulée au fil des ans. À l’heure actuelle, 20 % des des personnes en poste envisagent de conserver une activité professionnelle une fois en retraite. Et ce chiffre risque de progresser dans les années à venir. La frontière entre activité, salariat, entrepreneuriat, retraite sera beaucoup plus poreuse.
Cela permettrait aussi et surtout de diminuer la part de demandeurs d’emploi de plus de 55 ans. Ils étaient 910 400 en France au 3ème trimestre 2018 (source : DARES), et ce malgré les aides à l’emploi des seniors. Pourrons-nous encore longtemps accepter cette situation ? C’est également sans évoquer le fait que les silver entrepreneurs représentent un enjeu important pour les pays occidentaux en général et pour la France en particulier. Thomas Schott, co-auteur du rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) 2017 insiste sur la nécessité de changer de regard sur les silver : « Il est temps que nous arrêtions de penser à cette tranche démographique comme un poids et que nous la reconnaissions plutôt comme un atout ».
Entreprendre à plus de 45 ans est-ce vraiment aisé ?
Curieusement, les a priori des recruteurs sur l’employabilité des silver entrepreneurs sont beaucoup moins présents quand il s’agit des leur « acheter » des missions. La raison est plutôt simple : l’image d’un chef d’entreprise « silver » est généralement positive. Ces profils sont pressentis comme plus sérieux, plus expérimentés et meilleurs gestionnaires que leurs concurrents plus jeunes. Peu de chiffres le prouvent mais un élément tend à penser que ce n’est pas tout à fait faux. Thomas Schott l’évoque dans le rapport du Global Entrepreneurship Monitor 2017 : « Les entrepreneurs seniors emploient plus souvent dans leur entreprise plus de cinq personnes à la différence de leurs homologues plus jeunes. Ainsi, ils ne créent pas seulement des emplois pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres ».
Le défi est clair : soit la société sait encourager le silver entrepreneuriat, soit elle gâche l’opportunité de créer la richesse que représente cette population croissante. Car à l’heure actuelle, peu de programmes accompagnent spécifiquement les silver dans leur projet de création d’entreprise. Or, souvent en poste à responsabilité ou d’expertise élevées dans des entreprises, les silvers qui entreprennent doivent oublier leurs réflexes d’antan.
Laissés face à leurs responsabilités, ils doivent financer leurs outils numériques, se construire une nouvelle visibilité, et composer en fonction de leurs engagements. À l’opposé de l’image du start-uper qui, en cas d’échec, pourra éventuellement retourner vivre chez ses parents, les silver entrepreneurs doivent prémunir leur patrimoine et leurs proches de certains risques. Or les professionnels de l’accompagnement des créateurs d’entreprises n’osent ou ne savent souvent pas aborder ces sujets avec des profils qu’ils pensent experts. Y compris en création d’entreprise quand ce sont ici pourtant des novices comme les autres.
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Yalayolo Magazine