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Laisser une trace, c’est le rêve de tout entrepreneur. Mais il y a une différence entre marquer le monde et avoir un impact sur la société. Si les géants de la Tech ont considérablement modifié le quotidien de millions de personnes ces dernières années, pas sûr que cela soit vraiment pour le mieux. Or les startups à impact cherchent au contraire à améliorer le monde et, si ce n’est à régler des problèmes majeurs, au moins à en diminuer la nocivité.
Et force est de constater que ces feel-good startups connaissent un certain engouement ces derniers mois. AngelSquare vient d’annoncer se lancer dans l’investissement à impact positif avec un fonds qui pourra miser des tickets de 100 000 à 500 000 euros dans des startups oeuvrant dans les domaines de l’éducation, la santé, l’alimentation et l’énergie.
De son côté, la structure d’accompagnement 50Partners a elle aussi décidé d’ouvrir un programme dédié aux startups à impact. « Nous avons dupliqué le fonctionnement du programme classique pour les startups à impact« , explique Florent Ducos, qui gère cette nouvelle verticale. Tout en prodiguant aux 6 à 7 nouvelles startups accompagnées chaque année des conseils bien spécifiques. « Les entrepreneurs de startups à impact ont parfois des problèmes de compréhension de l’écosystème, souligne Jérôme Masurel, cofondateur de 50Partners. C’est pourquoi ils ont besoin d’expertises spécifiques que n’ont pas forcément des partners traditionnels. » L’accélérateur a donc fait appel à 22 partners à date qui connaissent les rouages des startups à impact ou de l’impact investing.
L’entrepreneuriat à impact, l’ESS 2.0
Les startups à impact connaîtraient-elles leur âge d’or ? « Il y a clairement une prise de conscience mondiale ces derniers mois qui incite les entrepreneurs à se tourner vers des projets à fort impact et encourage les investisseurs à placer des fonds dans ces projets« , estime Florent Ducos, qui rappelle cependant que « l’Entrepreneuriat Social et Solidaire existe depuis 15 ou 20 ans« . En témoignent des structures d’accompagnement comme Antropia ou Ticket For Change ou encore le fonds d’investissement Alter Equity, qui soutiennent tous les projets destinés à faire bouger les lignes dans l’éducation ou l’énergie.
Qu’est-ce que les startups d’aujourd’hui possèdent que leurs aînées de l’ESS n’avaient pas ? « La volonté de passer à l’échelle, tranche Florent Ducos. La nouvelle génération de startups à impact ont de l’ambition, elles veulent montrer qu’elles peuvent devenir des Google, faire de l’argent et être rentables sans renier leur objectif de départ. » C’est là l’une des clés de ce renouveau de l’impact investing : entrepreneurs comme investisseurs réalisent progressivement qu’avoir un autre objectif que celui de la rentabilité ne la plombe pas forcément.
Un financement pas si compliqué
« Il faut être assez créatif en matière de modèle économique, reconnaît tout de même Florent Ducos. Cela demande davantage de réflexion. » Jérôme Masurel acquiesce : « c’est plus facile pour une structure comme 50Partners, dans laquelle la plus-value n’est pas la préoccupation unique, de lancer un programme dédié à l’impact« . Pour autant, le financement n’est pas un problème à l’heure actuelle, les poches des VCs débordant de cash. « L’argent est fléché vers l’impact mais il n’y a tout simplement pas assez de projets« , regrette Florent Ducos.
La multiplication de structures d’accompagnement dédiées devrait permettre de donner plus de visibilité aux nombreux projets qui tentent chaque année de percer. Et la tendance ne semble pas près de s’inverser, Florent Ducos soulignant que « les lois et cadres réglementaires évoluent également pour favoriser l’entrepreneuriat à fort impact social, ce qui va ouvrir des opportunités d’affaires pour les entrepreneurs« .
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