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Son mandat chez Michelin arrive théoriquement à échéance en mai. Cependant Jean-Dominique Senard va délaisser son poste clermontois un peu plus tôt.
Le chef d’entreprise semblait depuis quelques jours faire l’unanimité autour de lui pour succéder à l’encombrant Carlos Ghosn, empêché de diriger Renault du fin fond de sa prison japonaise et qui a démissionné dans la nuit.
Sans surprise, le conseil d’administration de Renault a officiellement élu Jena-Dominique Sénard, président du groupe. L’annonce a été faite ce jeudi à la mi-journée.
Jean-Dominique Senard a déclaré être « très honoré » de cette nomination. Il a dit mesure l’importance de la tâche et proposera dans les semaines qui viennent le résultat d’une réflexion sur la gouvernance de Renault.
Il estime également important de retrouver une « sérénité » dans l’alliance Renault-Nissan après les événements récents.
Jean-Dominique Senard devient donc président de Renault tandis que Thierry Bolloré conserve son poste de numéro deux en tant que directeur-général.
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement français, avait déclaré plus tôt dans la journée :
« Il y a un duo qui sera présenté ce matin au conseil d’administration, Jean-Dominique Senard et M. Bolloré, avec le souhait d’avoir au fond une direction générale très exécutive, très opérationnelle », a-t-il dit sur Radio Classique ce jeudi 24 janvier au matin.
Un dirigeant social
Régulièrement présenté comme un homme droit et compétent, Jean-Dominique Senard est également décrit comme un manager social, dans la lignée de l’esprit des dirigeants de Michelin.
En mars 2018, il a mené une mission en binôme avec Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT, pour réfléchir au rôle de l’entreprise dans la société. Il a notamment répandu l’idée de donner une « raison d’être » aux entreprises.
Né à Neuilly-sur-Seine en 1953, ancien élève d’HEC (promo 1976), Jean-Dominique Senard est aussi titulaire d’une maîtrise de droit, mais échoue deux fois à entrer à l’ENA.
Il réalise son service militaire en 1979, en tant qu’officier au deuxième régiment de hussard, avant de débuter sa carrière au sein du groupe Total de 1979 à 1987.
Un profil industriel
Il rejoint ensuite Saint-Gobain entre 1987 à 1996, puis passe dans le groupe Pechiney, spécialiste de l’aluminium. En 2004, l’entreprise est victime d’une OPA hostile de la part du canadien Alcan. Jean-Dominique Senard, alors président de Péchiney, doit conduire la fusion au prix de nombreuses suppressions de postes. Une expérience dont il a souvent dit qu’elle avait été la pire de sa carrière.
En 2005, il reçoit un appel d’Edouard Michelin, l’ancien patron à l’époque du groupe éponyme, qui le convainc de rejoindre le groupe Michelin en tant que directeur financier. Il y gravit les échelons jusqu’à devenir en 2012 le premier dirigeant du groupe clermontois non issu du cercle familial Michelin qui réalise aujourd’hui plus de 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 110 000 personnes dans le monde.
Un patron diplomate
Son profil de patron idéal circule souvent. Distingué, engagé, il fait du vin dans sa propriété familiale et à ses entrées au Vatican, au titre de vice-président de l’association de la noblesse pontificale, l’un de ses ancêtres ayant été créé Comte romain héréditaire par Léon XIII à la fin du XIXe siècle.
L’an dernier on parlait de lui pour Engie ou Paris Europlace. Dans son entourage, beaucoup l’ont également poussé à être candidat à la tête du Medef mais officiellement il en a été empêché par la limite d’âge. On ne peut en effet postuler à la présidence du Medef qu’avant d’avoir 65 ans — or il les avait eu trois mois avant l’élection, en mars 2018.
Alors qu’il devait passer la main de Michelin cette année à son dauphin Florent Menegaux, Jean-Dominique Senard se voit proposer un nouveau défi.
De nombreux observateurs estiment que la présidence de Renault, et la dimension internationale afférente, conviendront comme un gant à ce fils d’ambassadeur.
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