Cinéma : les plateformes de streaming verseront 300 millions d’euros par an pour la création française

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a réussi à arracher aux principales plateformes de streaming un accord solide pour le financement des filières cinéma et création audiovisuelle française. Chaque année, elles apporteront environ 300 millions d’euros pendant toute la durée de l’accord, qui court sur trois ans.

200 millions rien que pour Netflix

Le plus gros contributeur est Netflix, qui devrait signer un chèque de 200 millions d’euros. Amazon Prime Video en sera pour environ 40 millions. Le reste sera versé par Disney+ et Apple TV+, ce qui permet en passant d’imaginer leurs parts de marché assez modestes dans l’Hexagone. Et ce n’est pas tout, puisque le CSA doit encore s’entendre avec cinq autres services avant la fin de l’année.

Pour le CSA, c’est une étape importante pour le modèle culturel français et européen. « Jusqu’à présent, seuls les acteurs locaux étaient obligés de contribuer au financement des contenus », rappelle le Conseil qui constate que la profonde transformation du paysage audiovisuel, avec l’arrivée en force du streaming, a rebattu les cartes du financement de la création française.

« Ces accords ont inscrit dans le marbre l’implication des ces grandes entreprises internationales au sein de notre industrie cinématographique et télévisuelle », conclut le CSA. Ils s’inscrivent dans un contexte où la chronologie des médias, une pierre angulaire de l’exception culturelle tricolore, va être bousculée au début de l’année prochaine.

La filière s’est en effet entendu avec Canal+ pour que le groupe finance la création cinématographique à hauteur de 190 millions d’euros par an, en échange de quoi il bénéficie d’une diffusion des films sortis au cinéma il y a six mois, ainsi que d’une exclusivité de 9 mois supplémentaires. La contribution des plateformes de streaming va leur permettre de bénéficier de la fenêtre d’exploitation suivante, c’est à dire au bout de 15 mois.