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Après avoir gardé le silence pendant plusieurs jours, les maisons de luxe ont finalement décidé de mettre en pause leurs activités en Russie. Quitte à s’exposer en retour à un boycott des Russes à la fin du conflit ?
Une semaine. C’est le temps qu’il aura fallu pour que la neutralité habituelle des maisons de luxe ne vole en éclats. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier, les considérations éthiques mais aussi économiques, questionnent pour chaque acteur le maintien des partenariats avec le pays.
Hermès est le premier à avoir sifflé les arrêts de jeux. Le groupe français, qui s’est dit « très préoccupé par la situation actuelle en Europe », a annoncé sur sa page LinkedIn sa décision de “fermer temporairement” ses trois magasins en Russie – dont l’un au sein de la célèbre galerie marchande Goum – et de “mettre en pause” toutes ses activités commerciales à partir du vendredi 4 mars. Le sellier a également précisé à l’AFP que l’ouverture d’un magasin à Saint-Pétersbourg en 2022 était « reportée sine die ».
Le même jour, Chanel lui a emboîté le pas. “Compte tenu de nos préoccupations croissantes concernant la situation actuelle, de l’incertitude grandissante et de la complexité à opérer”, la maison de la rue Cambon indique avoir “décidé de suspendre temporairement ses activités en Russie”, dans une déclaration transmise à l’AFP. Le groupe, qui compte 17 boutiques en propre en Russie, ainsi que des corners, a ainsi décidé de suspendre les livraisons en Russie et de fermer ses boutiques, l’e-commerce étant pour sa part déjà suspendu.
Même son de cloche chez LVMH, qui a fait part de sa décision de fermer temporairement ses boutiques à compter du 6 mars. Le groupe, qui compte 124 boutiques en propre dans le pays, a annoncé que « Comme pour les collaborateurs du groupe en Ukraine, leur salaire sera maintenu et ils bénéficieront d’un accompagnement spécifique pendant cette période, notamment à travers le programme de soutien financier et psychologique LVMH Heart Fund », a précisé le porte-parole du groupe de Bernard Arnault. En complément, le géant du luxe a fait état d’un don de cinq millions d’euros au Comité international de la Croix-Rouge.
Moins exposé en Russie avec deux boutiques et quatre corners employant environ 180 personnes, le groupe Kering a également annoncé la fermeture de ses points de vente à compter du 4 mars. Des prises de position claires qu’on ne peut que saluer, même si le contexte d’enlisement du conflit aurait rendu à court terme le maintien des ouvertures de boutiques intenable. Pour le reste, il faudra attendre la fin du conflit pour voir si les Russes leur tiendront rigueur de ces décisions.
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Yalayolo Magazine